La culture suisse bien vivante en terres cyrilloises

La culture suisse bien vivante en terres cyrilloises

Elle venait à peine de rencontrer sa famille d’accueil que la maman, Sylvie Flibotte, l’a présentée au chauffeur d’autobus. Pour Raphaela Schmid, une participante suisse au programme AFS, c’était déjà la rentrée des classes… et le début d’une année remplie de découvertes, en sol cyrillois.

C’est par une publicité dans le journal local que Sylvie Flibotte, une mère de trois jeunes enfants, a vu pour la première fois le visage de Raphaela.

Cette annonce d’AFS Interculture invitait les familles à accueillir des jeunes, à l’image de cette Suisse de 17 ans, au sein de leur foyer (819 474-2051).

Comme son mari, Hans Metzger, est originaire de ce pays, Mme Flibotte lui a soumis l’idée, qui a aussitôt été approuvée. Et voilà qu’ils se sont retrouvés au cœur de cette riche aventure interculturelle, non sans implication personnelle. «On voulait s’adapter à une nouvelle situation. C’est sûr qu’il faut des gens solides financièrement et prêts à participer. Des fois, nos enfants nous demandaient pourquoi on faisait maintenant autant de voyagements à Drummondville», a communiqué M. Metzger, faisant un clin d’œil à la personnalité active de Raphaela qui jouait notamment au basketball deux fois par semaine.

Pourtant, cette famille cyrilloise n’est pas celle qui dispose du plus de temps libre, elle qui prend la relève de la ferme familiale Metzger, se consacrant principalement à la production laitière avec environ 80 des 120 têtes.

Mais le profil de Raphaela cadrait avec leur réalité. «Elle parlait déjà français et elle provenait du milieu agricole», a relevé Mme Flibotte.

Pendant toute une année, Raphaela est donc devenue la grande sœur des trois jeunes Metzger, soit Lydia (8 ans), Ariane (6 ans) et Thierry (4 ans).

De cette relation, l’adolescente en gardera de précieux souvenirs, parfois typiquement québécois. «J’ai bien aimé la cabane à sucre», s’est-elle exclamée, ayant ramassé de l’eau d’érable à une cabane appartenant à la famille Flibotte. Également, il y a eu Noël et ses splendides lumières, sans oublier l’Halloween, une fête nouvelle qu’elle a courue avec les trois enfants, ainsi que quelques petits voyages effectués ici et là.

Mais en plus d’avoir goûté aux traditions du Québec, Raphaela a eu l’occasion de renouer avec ses origines, le folklore suisse étant des plus vivants au Centre-du-Québec.

Ainsi, la participante à AFS a vécu, le 6 décembre, la fête du patron des écoliers, Saint-Nicolas, puisque cette dernière est célébrée par les immigrants européens de la région.

Cette jeune femme a ainsi partagé noix et oranges avec les petits Metzger qui, tout au long de l’année, lui ont fait revivre son enfance. «J’ai vu beaucoup de films de Walt Disney!», a-t-elle relaté, pour ajouter au bouillon culturel dans lequel elle a plongé avec courage, en août dernier, encouragée par ses parents qui avaient aussi vécu des expériences à l’étranger.

Lutte suisse à la Ferme Metzger

D’ailleurs, comme la famille Metzger est membre du Club de lutte suisse Centre-du-Québec, c’est elle qui aura l’occasion d’accueillir, le dimanche 27 mai, dès 10 h, la fête Alpestre de lutte à sa ferme, située au 1065, Rang 7, à Saint-Cyrille-de-Wendover. Cet événement folklorique devrait réunir plusieurs centaines de visiteurs.

Pour Raphaela, ce fut une surprise de découvrir combien les Suisses d’ici étaient attachés à leurs origines. «En Suisse, ce n’est même pas aussi fort!», a-t-elle commenté.

Au programme de cette journée : nourriture suisse, messe en allemand et compétition de lutte, clôturées par une soirée amicale et musicale. De fait, Hanz Metzger promet de jouer du cor des Alpes.

Et pour ce papa immigrant depuis 25 ans, le fait d’héberger une Suisse lui donne-t-il le mal du pays? «J’ai déjà pensé y retourner pour un an, mais ma femme n’était pas prête. On y est allé pour des vacances. J’ai des sœurs là-bas», a-t-il répondu, soulignant que sa famille s’est installée dans Drummond au début des années 1980, comme plusieurs, pour profiter des grands espaces voués à l’agriculture.

Au dire des deux parents, ils craignent plutôt avoir le cœur gros au départ éventuel de Raphaela. «On a peur que les enfants s’ennuient quand elle nous aura quittés, en juillet. On se demande comment ça va se passer. C’est de l’inconnu», a finalement exprimé Mme Flibotte, toutefois satisfaite de cette expérience.

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