Foresfloor se relève d’une tempête et adopte une nouvelle stratégie

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Par Lise Tremblay
Foresfloor se relève d’une tempête et adopte une nouvelle stratégie
Le président du Groupe Penrod

S’il avait su en 2006 que le dollar canadien allait s’apprécier autant, le président du Groupe Penrod (Virginia Beach), Edward A. Heindt, aurait attendu avant de donner le feu vert à la construction de sa division Foresfloor, de Saint-Eugène, évaluée à 4 millions $.

C’est ce qu’a confié ce chef d’entreprise à L’Express, après avoir longuement élaboré sur les conséquences de la montée de la devise canadienne. «La perte est énorme et le portrait des entreprises est très différent de 1996, au moment où le dollar valait 0,64 $, a révélé M. Heindt. Personne n’aurait pu prédire que le dollar allait autant augmenter en quelques années. Lorsque nous avons ouvert la nouvelle usine Foresfloor, nous recevions à l’époque 1360 dollars $ CAN par tranche de 1000 $ US. Avec un pareil taux de change, nous pouvions payer les salaires, les coûts d’énergie, les assurances… C’était comme une illusion et toutes les entreprises manufacturières en ont profité.»

Pour faire face à cette nouvelle réalité – et maintenir le cap -, cet homme d’affaires américain a donc modifié la stratégie des usines Foresbec (Drummondville) et Foresfloor (Saint-Eugène). «Nous avons décidé d’améliorer la productivité de chacun de nos départements. Entre autres, nous avons changé notre philosophie pour nous orienter davantage sur le principe de la qualité. Aussi, nous avons fait des changements au sein de l’équipe de direction en plus d’avoir exigé une meilleure qualité à l’approvisionnement, et ce, afin d’obtenir un produit fini impeccable», a ajouté Edward A. Heindt, qui passe trois semaines sur quatre en région depuis le début de ce repositionnement. «Présentement, ces deux usines sont mes priorités. Je vais repartir chez moi lorsque je serai certain que tout sera sous contrôle», a-t-il insisté.

De toute évidence, certaines décisions n’ont pas été faciles à prendre depuis un an. Par exemple, en juillet 2007, le directeur général des deux usines, Albert Lacroix, s’est fait montrer la porte de sortie. Visiblement secoué, ce dernier avait alors révélé à L’Express que rien n’allait chez Foresfloor et Foresbec, semant du coup de sérieuses inquiétudes au sein de la communauté. «Nous reconnaissons que les temps sont difficiles, même si nous n’avons pas perdu de contrats. Cependant, je crois que nous sommes sur la bonne voie. Nous avons complété 60 % de la réorganisation», a précisé le président du Groupe Penrod.

Au moins, durant cette restructuration, a assuré M. Heindt, aucun des 160 employés ne s’est fait remercier, et ce, tant du côté de Saint-Eugène que de Drummondville. «Seul un changement dramatique de l’économie pourrait faire en sorte que nous coupions des postes», a-t-il insisté.

Investissement de 10 millions $

Ainsi donc, pour maximiser la productivité de l’entreprise, le Groupe Penrod a injecté localement au cours de la dernière année un total de 10 millions $.

«Ces investissements étaient nécessaires pour améliorer la structure financière de l’entreprise. Par exemple, pour l’usine Foresbec de Drummondville, nous avons acheté une immense bouilloire (800 000 $) afin de réduire la consommation de gaz naturel. Nous prévoyons faire d’importantes économies d’énergie et en acquérir une seconde pour l’usine de Saint-Eugène. Le retour sur l’investissement se fera très rapidement», a renseigné l’homme d’affaires, en précisant que d’autres investissements seront faits en 2008 afin de soutenir la réorganisation. Également, M. Heindt a divulgué que la division Foresfloor connaît présentement une croissance, mais qu’elle est plus lente, du côté de Foresbec.

Enfin, il importe de préciser que la crise de l’industrie forestière du Québec n’a eu aucun impact sur les activités de l’entreprise, et ce, simplement parce qu’elle utilise du bois dur. La crise a plutôt fait grincer des dents les compagnies oeuvrant avec le bois mou, comme Kruger ou, plus près d’ici, l’ex-Bois JLP.

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