La publication par L’Express des quantités de déchets provenant des municipalités de la MRC qui vont à l’enfouissement a provoqué plusieurs questionnements dans la petite communauté de Saint-Bonaventure. Le maire de l’endroit ne conteste pas les chiffres, mais tient à préciser que deux entreprises contribuent à alourdir ce qui constitue le pire bilan dans Drummond.
Selon Félicidn, Fafard et frères et la Meunerie Labonté envoient chaque semaine d’importantes quantités de matières résiduelles au site d’enfouissement sociosanitaire de Saint-Nicéphore, mais pratiquement contre leur gré. C’est qu’elles produisent des déchets qui ne peuvent être récupérés à l’heure actuelle. «Elles ne peuvent pas faire mieux!, a-t-il lancé. Ça fait deux ans que je fais des représentations à la MRC pour qu’un service de récupération des plastiques agricoles soit mis sur pied. Rien n’avance. Comme c’est du plastique souillé, on nous dit qu’il n’y a pas de marché pour ça. Pourtant, c’est récupéré ailleurs.»
M. Cardin dit que si toutes les municipalités à vocation agricole demeuraient avec ces importantes quantités de plastique sur les bras, il n’aurait pas fait de sortie publique, mais comme d’autres centres de récupération ont trouvé une solution, dans Arthabaska notamment, la situation le «chatouille» un peu. «Chez Fafard et frères, ils sont à l’avant-garde. Ils veulent bien améliorer leur bilan, mais le service ne leur est pas offert. Je ne suis pas sûr de trouver si je fais le tour de la MRC une autre compagnie qui remplit cinq gros conteneurs de plastique par semaine. À la Meunerie Labonté, le problème, ce sont des poches de carton, mais qui ont une pellicule de plastique à l’intérieur. Ça aussi, ça ne se récupère pas chez nous présentement», a-t-il déploré.
Pour le maire de Saint-Bonaventure, il est clair que les types de matériaux récupérés dans la MRC de Drummond doivent s’accroître, et ce, afin de réaliser des gains appréciables. Il croit aux initiatives qui sont mises de l’avant ici et là pour limiter l’enfouissement, mais il soutient que le milieu agricole ne demande pas mieux que de récupérer ses plastiques. «C’est bien beau composter les pelures de banane, mais dans l’environnement, le plastique est beaucoup plus dommageable, sans compter qu’on ne parle pas du tout du même tonnage», a-t-il affirmé.
Bonne nouvelle toutefois pour la Municipalité de Saint-Bonaventure : Fafard et frères a fait l’acquisition il y a quelques mois d’un compacteur à plastique. La matière est pressée en ballots, puis acheminée à Montréal pour y être récupérée. Tout ça aux frais de l’entreprise, ce qui vient prouver qu’elle est bien sensible à la quantité de matières résiduelles qu’elle produit chaque jour. «Les statistiques devraient être plus reluisantes pour chez nous l’an prochain», a prédit Félicien Cardin.
