Eau potable : la nanofiltration pourrait être la solution

Eau potable : la nanofiltration pourrait être la solution
Une quarantaine de personnes provenant de Saint-Majorique

Dans leur recherche de solutions pour contrer les problèmes d’approvisionnement en eau potable, des citoyens et des élus de Saint-Majorique, Saint-Germain et Saint-Cyrille ont assisté, mercredi, à une présentation sur la nanofiltration. Pour plusieurs, cette technologie avant-gardiste serait économique, efficace et offrirait une qualité d’eau supérieure.

À cette occasion, l’entreprise Les équipements Lapierre a présenté ses systèmes de traitement par filtration membranaire pour l’eau potable.

Celle-ci a développé une usine de traitement des eaux sous-terraine à Napierville, en 2005, et une autre de traitement des eaux de surface à Lebel sur Quevillon, en 1996.

Ce projet a d’ailleurs valu à cette municipalité la mention d’excellence du Prix du ministère des Affaires municipale du Québec, en 1998.

Nouvelle technique de pointe, la nanofiltration est un procédé permettant de séparer, à travers des membranes, des molécules, en se basant sur leur taille et en utilisant la pression, qui sert de force motrice.

Cette technique s’apparente à celle de l’osmose inversée, dans la fabrication de l’eau d’érable, qui permet de séparer le sucre de l’eau.

Lors de cette présentation, les élus et citoyens ont adressé plusieurs questions. C’est ainsi qu’ils ont pu apprendre qu’une perte de 25 % est à prévoir sur la totalité de l’eau traitée par le système, qui est en mesure de traiter pratiquement tous les types d’eau. Entièrement contrôlé par ordinateur, le système exige aussi peu de ressources humaines, soit deux heures par jour.

La solution idéale de Saint-Majorique

À l’unanimité, les conseillers municipaux de Saint-Majorique ont participé à cette rencontre. «Saint-Majorique recherche une solution pour être autonome en approvisionnement d’eau», a clairement fait savoir le maire Réjean Rodier.

Affirmant qu’aucune décision ne sera prise rapidement, ce dernier estime néanmoins que la nanofiltration constitue la solution idéale. «C’est beaucoup moins dispendieux que les usines traditionnelles», considère-t-il. Pour alimenter les Majoriquois, la facture coûterait approximativement 1,5 million $. À cela, il faudrait ajouter les coûts pour le forage des puits. «Ça ne peut pas coûter plus cher que ce que ça coûte présentement», laisse tomber le premier magistrat, qui promet de tenir les citoyens au courant. De plus, ce dernier évoque la possibilité d’agrandir l’usine au fur et à mesure que les besoins se font sentir.

Durant l’été, d’autres développements sont à prévoir, afin de déterminer les endroits où il serait possible de forer des puits, si cette solution est retenue. «De l’eau, il y en a pratiquement partout. Le problème, c’est qu’elle doit être traitée parce qu’elle contient trop de souffre et de manganèse. C’est dur pour les appareils ménagers», informe M. Rodier.

Le plan B de Saint-Germain

Mercedi, le maire de Saint-Germain, Yvon Nault, assistait à sa cinquième présentation portant sur des usines de traitement d’eau, mais c’est la première fois qu’une d’entre elles proposait la nanofiltration. Il comptait en faire part à son conseil municipal. De son côté, le co-directeur du comité des citoyens de Saint-Germain, Germain Bélanger, est d’avis qu’il existe d’autres solutions en matière d’approvisionnement d’eau que la fusion avec Drummondville.

Comme plusieurs municipalités éprouvent des problèmes d’approvisionnement, M. Bélanger privilégie la création d’une Régie intermunicipale de l’eau potable, comme celle qui existe pour les déchets.

Pour lui, cette solution serait équitable et «éviterait que Drummondville garde le pouvoir et fasse du chantage avec les municipalités».

Avec la nanofiltration, ce dernier est en terrain de confiance. Celle-ci serait qualifiée de technologies d’avenir par ses contacts à la chaire de recherche en eau potable de la Polytechnique de Montréal.

Et cette technologie permettrait d’offrir aux Germainois une alternative si jamais un référendum devait se tenir sur la fusion avec Drummondville. Évalués à 5 millions $ maximum, incluant le forage des puits, une telle usine de traitement des eaux souterraines, à Saint-Germain, constituerait, au dire de M. Bélanger, d’un excellent plan B. «Juste le montant que demande Drummondville pour amener le tuyau pour nous alimenter en eau, c’est l’équivalent de ça», soutient-il.

St-Cyrille attend les offres de ses voisines

Déjà bien au fait des possibilités qu’offre la nanofiltration, le maire de Saint-Cyrille, Daniel Lafond préfère, quant à lui, attendre les offres de Drummondville et de Nicolet en approvisionnement d’eau potable avant de discuter plus sérieusement de cette option avec son conseil.

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