Leur passion : collectionner les crèches de Noël et en partager le plaisir

Par Gerard Martin
Leur passion : collectionner les crèches de Noël et en partager le plaisir

Certains collectionnent les pièces de monnaie, les timbres-poste , les cartes de hockey, les assiettes ou les cartons d’allumette, eux, ils ont pour ainsi dire jeté leur dévolu sur les crèches de Noël.

Marcel Bourgeois et Carmelle Pelletier, mari et femme depuis plus de 30 ans, ont d’abord développé un goût commun d’acquérir des crèches de Noël au gré de leurs voyages sans avoir initialement planifié pour autant le projet d’en faire une collection.

Pourtant, aujourd’hui, trois décennies plus tard, ils revendiquent quelque 130 de ces ensembles de statuettes et de décors figurant la Nativité, lesquels originent de tous les continents.

La fête de Noël

Bien avant de se connaître, en faisant un retour en arrière, chacun se souvient de l’émerveillement suscité par Noël, fête religieuse, dans leur maison respective.

Carmelle, une artiste spécialisée en batik de grande réputation, confesse qu’elle a probablement pris son goût pour les arts alors qu’Ulysse, son grand-père maternel, a initié l’enfant qu’elle était à la décoration du sapin de Noël et de ses alentours.

Elle se rappelle bien que la crèche de Noël en était l’élément principal pour sa beauté et pour ce qu’elle représentait dans son petit cÅ“ur.

Chez les Bourgeois, Marcel n’a pas eu la même chance car il confie que la préparation du décor de Noël était la chasse gardée de sa mère et que même l’accès au salon y était interdit lorsque la pièce se transformait en un royaume sous les mains habiles de cette fée.

En dépit de sa déception d’être confiné à un rôle d’observateur, il ne cache pas que cette période de l’année a toujours fasciné son enfance.

Quelques années plus tard, alors qu’il était jeune juvéniste, Marcel a eu son heure de gloire lorsque sa mère a eu la délicatesse de déloger sa traditionnelle crèche pour la substituer par celle qu’il a fabriquée de ses mains à la scie à découper.

Marcel Bourgeois est le premier à reconnaître que cette crèche est loin d’être la plus belle pièce de la collection, mais qu’elle est probablement celle qui a la plus grande valeur sentimentale à ses yeux pour ce qu’elle représente.

D’ailleurs, ce qui est à noter dans cette collection, c’est la grande diversité des crèches, d’abord si l’on parle de leur provenance.

Comme mentionné, plusieurs pièces ont été achetées en Europe, lors de leurs voyages et ceux d’amis qui se font complices, mais aussi en l’Afrique, en l’Amérique du Sud ou en Amérique centrale dont, bien sûr, le Guatemala, où Marcel a piloté quelques projets à caractère humanitaire.

Ils en ont quelques-unes de grande valeur dont une du Japon façonnée durant les années d’occupation.

Carmelle et Marcelle ont également plusieurs crèches découvertes au Québec et au Canada dans des ventes-débarras ou chez des antiquaires dont ils sont tout aussi fiers, puisque chacune a son histoire et ses particularités.

Les crèches d’ici, sans doute à cause du climat, mettent les personnages à l’abri dans une étable de fortune, alors que ce n’est généralement pas le cas dans les pays plus chauds.

Au Mexique, la crèche comporte deux Jésus, un blanc et un noir.

Ce qui distingue les crèches d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre, ce sont souvent les habillements des personnages, sans oublier les animaux d’accompagnement qui ne sont pas réservés qu’à l’âne ou au bÅ“uf.

Le pingouin, l’ours, le chevreuil, le loup, le lama, pour ne citer que ceux-là, prennent souvent la relève pour réchauffer Jésus, Marie et Joseph.

La plus imposante crèche de nos collectionneurs provient d’une église québécoise, celle de Béthanie, alors que la plus petite a été réalisée à partir d’un noyau de pêche.

D’ailleurs, on retrouve tous les matériaux inimaginables et toutes les techniques dans la collection du couple, que l’on pense à la porcelaine, la céramique, le plâtre, le métal, la poterie, le bois, le bronze, le fil de fer, le jonc, la résine, le carton.

Une crèche est en bois d’épave, une autre en sable et il y en a même une faite à partir de feuilles de maïs.

Des images, des illustrations et des pièces en batik, on l’aura deviné, font partie des trésors de Noël de ces collectionneurs drummondvillois.

Expositions

Sans prétention, pour avoir visité plusieurs expositions de crèches de Noël, Carmelle Pelletier et Marcel Bourgeois ont la conviction que leur collection a atteint un standard intéressant et qu’elle mérite d’être vue.

D’ailleurs, ceux-ci ne cachent pas le plaisir qu’ils éprouvent à partager leurs trésors avec tous ceux et celles qui, comme eux, ont la passion de Noël.

Alors qu’il était encore animateur de pastorale à l’école secondaire La Découverte, Marcel a entrepris, il y a quelques années, de monter de petites expositions pour le milieu scolaire d’abord, mais aussi pour la population de Saint-Léonard-d’Aston et des environs.

La réponse a été telle que cela est devenu une tradition.

Maintenant à la retraite, Marcel poursuit sur sa lancée au profit du milieu drummondvillois.

L’an passé, avec l’aide de sa complice de toujours, il a présenté une exposition au Centre Côme Saint-Germain.

Cette année, plusieurs invitations sont venues et ils ont retenu celle de leur ami Pierre Rivard qui leur a offert le majestueux décor de l’église Saint-Joseph pour présenter une exposition sous le thème «Entre le bÅ“uf et l’âne gris».

Celle-ci est en cours depuis le 9 décembre et se poursuit jusqu’au 6 janvier en lien avec une série d’activités connexes (Il est possible d’en connaître l’horaire en s’adressant au presbytère Saint-Joseph).

Une cinquantaine de leurs crèches y sont en montre.

Les deux collectionneurs ne cachent pas qu’organiser un pareil événement demande beaucoup de temps et de précaution.

D’ailleurs, le matin de la rencontre, Marcel a eu la malchance d’échapper un petit Jésus de plâtre qui, espérait Carmelle les yeux boudeurs, pourra ressusciter grâce à une délicate intervention de recollage.

Une telle malchance, qui risque de se reproduire à l’occasion, ne les arrêtera pas dans leur plaisir de créer des expositions.

Déjà, des lieux renommés comme Saint-Jean-Port-Joli et Kamouraska ont tendu la perche et, même s’ils ne le disent pas trop fort, il y a même des ouvertures qui se sont manifestées du côté de la France et de la Belgique.

Bien sûr, l’idéal serait peut-être de trouver un endroit pour nicher les crèches en permanence, comme cela se fait à certains endroits recherchés, ce qui aurait le double avantage de faire durer le plaisir à l’année, tout en libérant quelques garde-robe et espaces de rangement de leur résidence.

Maintenant que le temps leur permet davantage, Marcel Bourgeois et Carmelle Pelletier entendent continuer à grossir leur collection de crèches en espérant faire bénéficier le plus de gens possible de leurs trouvailles nous inspirant Bethléem.

Partager cet article