Les fourmis charpentières trop nombreuses à Drummondville

Photo de Lise Tremblay
Par Lise Tremblay
Les fourmis charpentières trop nombreuses à Drummondville
Expert en enthomologie

Depuis quelques années, les fourmis charpentières se font plus nombreuses à Drummondville. Insidieusement, elles pénètrent dans les maisons, grugent des pièces de bois et, surtout, elles en font voir de toutes les couleurs aux propriétaires de maison, en particulier ceux qui habitent le long du chemin du Golf, du chemin Hemming et près de boisés.

Ces indésirables du printemps se reconnaissent facilement en raison de leur taille et… de leurs ailes. Par rapport à une fourmi «traditionnelle», les fourmis charpentières sont plutôt grandes, pouvant mesurer entre 6 et 15 millimètres. Elles sont généralement de couleur noire avec des accents de brun et de rouge.

Cette «bibitte» casse-tête affectionne particulièrement le bois humide en décomposition. Une fois qu’elle a trouvé une pièce à son goût, elle y pond ses œufs et en fait le nid principal. Peu à peu, la «famille» s’agrandit, si bien qu’après deux ans, la colonie de fourmis peut compter plus de 2000 ouvrières.

Seulement la semaine dernière, une centaine de Drummondvillois ont signalé la présence de fourmis à l’intérieur ou à l’extérieur de leur domicile. Dans 80 % des cas, il s’agissait de problèmes reliés à la robuste fourmi charpentière.

Celle-ci apprécie spécialement les espaces creux, comme les portes creuses, les fissures dans les murs, les galeries et… le bois de chauffage.

Fait particulier, Nathaniel Leavey, expert en entomologie et directeur de la succursale Maheu gestion parasitaire, remarque qu’elles sont plus nombreuses depuis la crise du verglas, en 1998. «Nous intervenons davantage pour des cas de fourmis charpentières depuis quelques années, a-t-il précisé. Beaucoup d’arbres ont été abîmés à ce moment-là et des fourmis y ont fait leur nid. Certaines maisons aussi ont été abimées. Même si elles ont été réparées, le seul fait d’avoir été humidifiées est suffisant pour attirer les charpentières. Personnellement, j’ai vu de grands dommages dans des maisons. Des fourmis ont littéralement grugé des bords de fenêtres ou des poutres.»

Du bois détruit

Les fourmis charpentières comptent parmi les plus efficaces destructeurs de bois. Cependant, en trouver dans une maison ne signifie pas, toutefois, qu’il y a automatiquement une infestation. Au printemps ou durant l’été, des fourmis éclaireuses à la recherche de nourriture peuvent effectuer une visite dans une maison, mais sans y demeurer. Par contre, si les fourmis sont actives dans la maison en plein hiver, cela signifie qu’ils y a plusieurs «colocataires» dans la maison.

Aussi, selon M. Leavey, un autre signe d’infestation se manifeste au printemps, lorsqu’on voit les adultes ailés émerger du nid, en sortant par des fissures des murs ou du plafond, par exemple. Ils tentent ensuite de s’échapper par les fenêtres. «Dans un cas comme dans l’autre, la plus grande partie de la colonie reste cachée, mais bien active», a informé l’entomologiste.

En terminant, le site Web de Santé Canada propose diverses solutions pour lutter contre les fourmis charpentières. D’abord, il faut modifier les conditions qui favorisent l’infestation. Il faut donc éliminer tout bois pourri ou infesté autour des immeubles (comme un vieil arbre endommagé), sortir le bois de chauffage à l’extérieur et le garder loin des bâtiments. Si c’est possible, il faut remplacer par du bois sain le bois de charpente pourri et infesté. Il faut également chercher ce qui cause de l’humidité dans la demeure et remédier illico au problème.

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