S’il n’a pas été aisé de chiffrer le nombre visiteurs au «Symposium des exclus», l’artiste peintre Robert Poirier se dit satisfait de la réponse du public puisque son événement, le premier du genre, aura somme toute réussi à attirer «pas mal» de visiteurs.
Lorsqu’il a été refusé par le comité de sélection du Symposium des arts de Drummondville, le peintre robert Poirier n’a fait ni une ni deux: il a mis sur pied sa propre exposition : le «Symposium des exclus, signature Robert Poirier». Ayant choisi de louer l’ancien local de la Taverne 200, au centre-ville de Drummondville, il a réussi à regrouper quelques artistes en arts visuels. «Il y a eu pas mal de visiteurs, même si les 2 $ demandés à la porte en ont fait revirer quelques-uns de bord, a observé Robert Poirier. Quand les gens prenaient la peine d’entrer, je les accompagnais et leur donnais une petite formation de 5 à 10 minutes sur la façon de regarder les oeuvres d’art. Je crois que le spectacle valait le coût d’entrée. Les visiteurs ont demandé des cartes professionnelles aux artistes et certains ont fait des dons volontaires de 5 $ et 10 $.»
L’an prochain, s’il répète l’expérience malgré le déficit financier estimé à quelque 1100 $, Robert Poirier affirme que l’événement ne durera pas 20 jours comme c’était le cas cette année. «C’est trop long. La dernière journée, il y avait plus d’exposants qu’il n’y a eu de visiteurs!, a-t-il indiqué avec un sourire en coin. J’ai créé cet événement comme si j’avais peint un tableau. Ça me coûte cher, mais j’ai pu apprendre, entre autres, que les gens souhaitent surtout acquérir des tableaux de moins de 500 $. Quand les gens paient plus de 500 $, c’est un peu pour se monter une crédibilité avec l’artiste. Parmi les tableaux vendus durant le symposium, de mémoire, deux ont été vendus 120 $, et un, 440 $.»
Robert Poirier, bien qu’il soit celui qui ait eu l’idée de mettre sur pied ce happening, a pu bénéficier de l’aide de quelques amis. «J’ai eu la chance d’avoir du soutien de plusieurs personnes pour mon symposium, a indiqué M. Poirier. L’artiste Éric Gauthier a notamment peint une murale de 10 pieds sous le thème "Monde de glace et monde de feu". De leur côté, Nicole Jalbert, Michel Leblond et Marcel Messier ont aussi collaboré à leur façon. Ils m’ont aidé à monter les structures et à déménager certaines choses.»
Fait intéressant, les propriétaires de la galerie d’art bécancouroise Chez Ger’Art, sont venus honorer les lieux d’une visite. Ces derniers ont même proposé à cinq exposants de faire partie de la grande exposition qui sera présentée en septembre 2007 afin d’inaugurer un tout nouveau lieu de diffusion qui ouvrira ses portes à Sainte-Eulalie. Une cinquantaine d’artistes y prendront part.
Quant au Symposium des arts de Drummondville, duquel il a été exclu, Robert Poirier a sa petite idée quant à son avenir. «D’abord, il faudrait délocaliser le Symposium et faire en sorte que les deux lieux de diffusion soient plus près l’un de l’autre, a exposé le coloré peintre. Je crois qu’il faudrait aussi instaurer un coût d’entrée symbolique de 2 $ et que la Ville, qui bénéficie de retombées économiques grâce à cet événement, puisse s’engager à éponger les pertes monétaires s’il y en a. Je crois qu’il serait préférable de revoir les tarifs d’inscription pour les artistes et ne pas mettre de limite au nombre d’artistes participants.»