Le «Normandie» fait partie intégrante de l’histoire de Drummondville

Par Maxime Rioux
Le «Normandie» fait partie intégrante de l’histoire de Drummondville

Fondé au début des années 1950 par Josephat Benoit, le «Normandie» est aujourd’hui géré par son fils, Germain, ainsi que ses deux petits-fils, Marc et Martin-Claude. L’Express s’est entretenu avec Marc, qui s’occupe principalement de la salle de spectacles (Cabaret Box Office) et du bar, afin de retracer quelques pans de l’histoire de cette institution qui s’étend sur trois générations et qui perdure de remarquable façon.

«Au début, on retrouvait un hôtel et un piano-bar où se produisaient des artistes en solo et en duo. Le plus souvent, il y avait un pianiste, mais aussi des chanteurs. En région, les spectacles à grand déploiement et l’humour n’étaient pas très populaires au début des années 1950», expose d’emblée Marc Benoit.

Par la suite, la populaire vague disco a déferlé sur le Normandie. «Il y a eu une discothèque qui a très bien fonctionné durant plusieurs années. Les gens venaient danser et prendre un verre. Au début des années 1980, nous avons commencé à présenter plus de groupes de musique. Par exemple, Sylvain Cossette, qui faisait alors partie du groupe rock Paradox, venait se produire à l’occasion. Il y avait aussi le groupe de musique dont faisait partie France D’Amour qui foulait les planches. C’était le début d’une nouvelle époque», se rappelle Marc Benoit.

Il est vrai que, durant les années 1970 et 1980, il existait un grand circuit de tournée pour les artistes qui se produisaient dans les «clubs». Le «Normandie» a ainsi continué d’attirer les foules en présentant différents types d’événements au public.

C’est en 1999 que la portion «Cabaret Box Office» (la salle de spectacle) a vu le jour. En 2002, un agrandissement vers l’arrière du bâtiment de l’ordre de 2000 pieds carrés a été nécessaire, notamment pour les besoins de la troupe Paris Paris qui présentait alors avec beaucoup de succès la production d’envergure «La Magie de Broadway». «La troupe Paris Paris a attiré beaucoup de monde au «box», se souvient Marc Benoit. Lorsque la troupe a cessé ses activités, il y a eu d’autres productions, comme «Nostalgia», et plusieurs artistes de renom sont venus sur notre scène. Nous avons notamment accueilli Alain Choquette, Cathy Gauthier, François Léveillé, Messmer et plusieurs autres. Les humoristes ont aussi pris l’habitude à ce moment-là de venir présenter leur spectacle en démarrage, ce qui plaît beaucoup aux Drummondvillois qui sont d’ailleurs reconnus comme un excellent public par un grand nombre d’humoristes.»

Au total, 424 spectateurs peuvent être accueillis confortablement dans la salle. «Il y a différentes configurations possibles. Par exemple, lorsque nous avons reçu Champion (DJ), nous avions enlevé les tables et les chaises afin de permettre aux gens de danser. Ça donne évidemment plus d’espace. La capacité totale de notre salle est d’environ 450 convives», explique Marc Benoit.

Il y a environ cinq ans, Le Cabaret Box Office s’est associé au Centre culturel en démarrant l’organisme Diffusion Centre-du-Québec, qui permet de présenter des artistes émergents intéressants, mais qui ne pourraient à eux seuls remplir une salle comme celle du Centre culturel. «Notre association avec le Centre culturel nous permet de prendre plus de risques. Étant donné que nous ne sommes qu’une petite salle, nous avons moins d’argent disponible pour courir des risques. Cependant, nous tenons à nous donner le mandat de faire découvrir de nouveaux visages au public. Ce qui est possible depuis la création de Diffusion Centre-du-Québec», informe le copropriétaire du Complexe Normandie.

Le Marcus, l’hôtel, la Barouche et le Sub

Appartenant tous aux Benoit, les trois lieux attenants au Cabaret Box Office, soit l’hôtel Le Normandie (à l’étage), le Marcus café (à côté), le bar La Barouche ainsi que «l’ancien» Sub (au sous-sol), sont des endroits qui continuent aussi d’attirer les foules.

Classé deux étoiles, l’hôtel du Normandie n’est pas le lieu le plus luxueux qui soit. Cependant, il est propre et a tout ce qu’il faut pour accommoder les visiteurs. «Nous comptons 20 chambres au total dans l’hôtel. Ce sont des chambres standards avec un lit ou deux et doté d’un système de climatisation. Cette partie du complexe fonctionne surtout durant la saison touristique», note M. Benoit.

Le Marcus Café, qui a ouvert ses portes au début des années 1990, propose pour sa part un menu intéressant ainsi qu’une ambiance agréable à une fidèle clientèle. Ce restaurant est géré davantage par Martin-Claude Benoit. Avant sa création, les Drummondvillois se rendaient à cette même adresse pour prendre un verre au bar salon «L’Aventure». Les aînés se souviendront de la taverne que d’aucuns appelaient alors «La taverne du Normandie».

Le bar La Barouche, justement appelé par plusieurs «la place à «partys»», est un autre lieu qui a beaucoup d’histoire, lui qui accueille des clients depuis 1974. Lieu de rencontre, il est aussi le point de ralliement de nombreux cégépiens depuis plusieurs années et de tous ceux qui aiment faire la fête.

Quant à l’ancien Sub, les jeunes adultes s’y rendaient pour danser au rythme de la «house music» et du hip-hop jusqu’à sa fermeture, il y a trois ans. Depuis, l’endroit peut être loué par les citoyens, les organismes et les entreprises. Des fêtes privées s’y déroulent assez régulièrement.

Bref, le «Normandie» a su conserver ses lettres de noblesse et traverser le temps de façon à combler les besoins des Drummondvillois et des visiteurs d’autres régions, mais aussi, ceux d’un grand nombre d’artistes établis et issus de la relève. Avec la salle de spectacles, le restaurant et le bar, il existe plusieurs bonnes raisons de redécouvrir avec bonheur ce sympathique endroit.

Les responsables du «Box», qui célèbrent cette année les 10 ans d’existence de la série de spectacles intitulée «Les Mardis de l’humour», prévoient notamment un gala d’humour tout à fait spécial au cours de l’année 2010 afin de souligner l’événement en grand. «Il va y avoir bien des surprises et on retrouvera de gros noms parmi les invités», promet Marc Benoit.

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