En Colombie, le père Noël n’existe pas. C’est le petit Jésus qui descend du ciel pour donner des cadeaux. Loin de toutes controverses, la communauté hispanophone invite la population de la région à une tradition qui lui est chère : la Novena de navidad. Du 16 au 24 décembre, cette préparation de Noël en famille est un voyage gratuit en Amérique du Sud.
Le café colombien et les airs musicaux livrés en conférence de presse ont mis dans l’ambiance de la première Novena de navidad, qui pourrait être traduite comme étant la Neuvaine de la nativité.
Cette nouvelle activité est le fruit d’un comité de travail, auquel collaborent l’abbé Luc Lafond, de la Zone pastorale, et Guy Lebel, responsable du service diocésain des couples et des familles.
Ainsi, à l’église Sainte-Thérèse, située au 747, boulevard Mercure, à Drummondville, la population est invitée chaque jour à une rencontre d’environ 45 minutes à compter du 16 décembre, dès 19 h. Seule la dernière activité de la Neuvaine, soit le 24 décembre, se commencera plus tôt, soit à 18 h.
Avec des chants de Noël en espagnol (Los Villancicos), quelques prières avec la participation des enfants, des friandises typiquement colombiennes et des surprises, la Novena de navidad propose une formule simple, mais combien riche en significations.
Pour Juan Pablo Cantillo, il est important de perpétuer cette tradition. «C’est une façon de se sentir chez nous même si c’est à des kilomètres d’ici», a-t-il souligné. Son a mi Ruban Montenegro semblait tout à fait d’accord : «On ne veut pas oublier d’où on vient».
Ce rassemblement se veut donc un geste d’ouverture, l’invitation s’adressant aussi aux gens qui ne parlent pas espagnol. Des carnets de prières traduits en français seront distribués, a assuré Luc Lafond.
Partager et non imposer
«On veut faire connaître c’est quoi nos origines. On veut montrer qu’on est capable de nourrir notre foi, de créer des liens. On est très excités avec ça!», a communiqué M. Pablo Cantillo, avec son léger accent.
Selon lui, il n’est pas question d’imposer sa tradition, faisant allusion à la Commission Bouchard-Taylor. «On veut juste la partager avec les gens», a-t-il insisté.
Lors des rencontres, les hispanophones attendent quelque 150 personnes, incluant un nombre important de jeunes. «Une neuvaine sans enfants, ce n’est pas une neuvaine», a pour sa part spécifié M. Montenegro.
Au dire de M. Lebel, c’est justement l’aspect familial de cet événement qui a séduit le comité organisateur. De plus, le nom de l’activité met en relief le thème de la nativité, au lieu de celui de Noël, qui est devenu tellement commercial. «Ça va faire du bien à beaucoup de monde de vivre Noël différemment», a-t-il conclu.
Soulignons que monseigneur Raymond Saint-Gelais assistera à une des activités prévues au programme.