Bien qu’elle ait vu le jour en juin dernier, la clinique d’insuffisance rénale vient d’être inaugurée officiellement à l’hôpital Sainte-Croix. Cette nouvelle ressource permettra d’intervenir avant le stade avancé de la maladie et de freiner sa progression.
La nouvelle clinique d’insuffisance rénale se greffe au département d’hémodialyse, situé au deuxième étage du Pavillon d’Youville. Elle traitera les patients dont les reins ne fonctionnent qu’à 20 % ou 40 %, soit avant qu’ils se retrouvent en phase terminale. Le but est d’éviter que ces derniers se rendent à la dialyse.
L’insuffisance rénale chronique est une maladie difficile à déceler, car elle ne présente à peu près aucun symptôme. Elle est souvent associée au diabète, à l’hypertension artérielle et aux maladies cardiovasculaires.
La plupart des patients qui souffrent d’insuffisance rénale ne sont découverts que par dépistage, c’est-à -dire à travers des examens de routine.
Auparavant, les gens qui étaient aux prises avec un problème de reins étaient suivis par le médecin de famille. Avec cette nouvelle ressource, le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Drummond invite les professionnels de la santé à leur référer les patients. À ce jour, 75 dossiers ont été ouverts et l’objectif est d’accueillir entre 100 et 200 patients par année.
Continuum de services
Des cliniques semblables existent ailleurs, mais celle de Drummondville se distingue par son continuum de services spécialisés.
Ainsi, il possible d’obtenir, en un même lieu, des services d’évaluation, de suivi médical, d’infirmerie et de nutrition.
La clinique est constituée de quatre professionnels qui travaillent en interdisciplinarité, soit deux médecins internistes, Dr Simon Falardeau et Dr Daniel Viens; une infirmière clinicienne, Roxanne Brouillard; une diététiste, Nathalie Sylvain, et une agente administrative, Ginette Mercier.
L’enseignement est au cÅ“ur des activités de la clinique. À cet égard, le CSSS Drummond a dû concevoir le programme puisqu’il n’existait aucune référence à ce sujet. «Nous sommes particulièrement fiers de cette réalisation qui lui procure un rayonnement très intéressant sur les scènes québécoises et canadiennes», a exprimé Nathalie Boisvert, directrice en santé physique.
Notamment, il a été présenté la semaine dernière au Congrès du regroupement visant l’excellence de la pratique infirmière en néphrologie au Québec.
Il a aussi été accueilli avec grand intérêt par le Comité scientifique du Groupe DEVENIR (démarches visant à enrayer les effets néfastes de l’insuffisance rénale).
Cette réalisation est rendue possible grâce aux démarches de spécialisation de Mme Brouillard, qui est nouvellement détentrice de la Certification canadienne en néphrologie, décernée par l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC). «Cette certification m’apporte l’expertise dans tous les domaines de la pratique infirmière en néphrologie ainsi que la maîtrise en données probantes, tant physiologiques, pathologiques, pharmacologiques, éthiques…, et ce, à tous les âges», explique-t-elle.
Soulignons finalement que la clinique est opérationnelle à raison de deux jours par semaine, soit les lundis et les mardis, entre 8 h et 16 h.
Cette nouvelle ressource voit le jour grâce à une contribution financière annuelle de 70 000 $, qui correspond au budget de fonctionnement nécessaire pour ce nouveau service.