Kefiplant : une technologie innovatrice qui relève d’une passion

Kefiplant : une technologie innovatrice qui relève d’une passion
Chantale Houle. (Photo : Archives )

En 2004, Chantale Houle fait le point sur sa vie professionnelle. Elle désire relever de nouveaux défis et pratiquer un métier qui la passionne réellement, elle qui était copropriétaire de l’entreprise familiale Bois Francs Saint-Charles. De nature entrepreneure et innovatrice, elle réussit en 2007 à mettre au point un bioprocédé breveté Kefitech. Depuis, son entreprise Kefiplant a le vent dans les voiles.

«J’avais envie de me réaliser dans autre chose. Après réflexion, j’ai décidé de démarrer mon entreprise et de créer de nouveaux produits à base de plantes qui auraient un réel effet sur la santé, deux domaines qui me passionnent», raconte Chantale Houle, présidente de Kefiplant, entreprise en biotechnologie qui fabrique et commercialise des ingrédients naturels actifs de plantes médicinales issus de la fermentation par des grains de Kéfir.

Après des heures de lecture, Mme Houle découvre le Kombucha, une boisson de thé noir fermenté reconnue pour ses vertus médicinales depuis plus de 2000 ans. Cela l’amène à rencontrer le Dr Sergi Rollan, du Laboratoire Symbiotec, qui lui fera découvrir le potentiel des grains de Kéfir, une symbiose bactéries-levures utilisée principalement pour la fermentation du lait et du yogourt. L’entrepreneure fait alors un lien entre l’utilisation de ces grains et la fermentation potentielle de plantes médicinales. «J’ai donc approché le Conseil national de recherches Canada (CNRC). Ils étaient réticents, puisque je ne suis pas une scientifique. Je devais absolument faire financer mes recherches et j’ai réussi. Je suis une combattante et j’ai eu l’audace de provoquer le CNRC pour leur démontrer que j’étais en mesure, avec le Dr Rollan, de faire la recherche et de l’amener à terme», fait part Mme Houle remplie de fierté.

Elle y parvient un an plus tard. «Les gens du CNRC sont tombés en bas de leur chaise. Peu après, je déposais mon premier brevet. Je venais de créer une réelle innovation québécoise», indique celle qui a été couronnée grande gagnante du concours Élan 2009. À cette époque, Mme Houle produisait dans son garage. Vient alors la nécessité d’avoir une usine pour commercialiser son produit (Kombucha Original) et être en mesure d’en produire de façon industrielle. En 2007, elle investit 1 million $ dans un nouveau bâtiment de 9000 pieds carrés.

Dès lors, ce procédé 100 % naturel permet le développement de la plateforme technologique Kefitech. Le dépôt du deuxième brevet ne tarde pas.

En avril 2008, Développement économique Canada lui octroie une contribution remboursable de 386 500 $ qui permet à l’entreprise de mettre au point et de commercialiser ses produits destinés aux secteurs des cosmétiques, de la santé humaine et de la nutrition animale. Il lui est également possible d’acquérir de l’équipement spécialisé pour produire à Drummondville.

Le prochain défi est d’exporter aux États-Unis et en Europe, des clients potentiels.

D’autre part, Mme Houle était très flattée de recevoir le Napoléon «Recherche en innovation technologique et développement». «C’est valorisant de savoir qu’une entreprise, qui est née de rien, soit reconnue comme une entreprise innovatrice», exprime celle qui peut compter sur une équipe unie d’une dizaine d’employés en qui elle a confiance.

Dépasser ses limites

Chantale Houle est une femme de défis. Elle aime se surpasser de jour en jour.

«Le mot limite ne fait pas partie de mon vocabulaire. J’aime rendre les choses possibles», laisse savoir la femme dynamique.

Depuis quelques années, elle pratique l’escalade, une autre passion qu’elle a découverte et qui lui permet de dépasser ses limites. «C’est une belle activité familiale. La dernière montagne que j’ai escaladée se situe dans le Parc National de Yosemite, tout près de San Francisco», raconte-t-elle.

Cette activité lui permet de savourer le moment présent. «Ça libère mon cerveau. Tu ne peux pas faire autrement que de te concentrer pour ne pas tomber, même si tu es attaché», précise Mme Houle.

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