Hausse fulgurante du prix de la farine : la Boulangerie Pelletier inquiète

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Par Lise Tremblay
Hausse fulgurante du prix de la farine : la Boulangerie Pelletier inquiète
Le président de la Boulangerie Pelletier

Fabriquer du pain coûte cher aujourd’hui. En plus du prix de la farine qui a plus que doublé en huit semaines, voilà que l’huile de canola, le deuxième ingrédient principal des boulangers, a augmenté de 80 % en un mois. Une situation qui inquiète sérieusement la Boulangerie Pelletier de Drummondville.

«Ça fait 35 ans que je suis dans le métier et c’est la première fois que je vois ça. Le prix de la farine a augmenté de 200 % et l’huile de canola a fait un bond de 80 % en quatre semaines», s’est exclamé Daniel Pelletier, président de la Boulangerie Pelletier.

Pour donner une idée, cette boulangerie de Drummondville fabrique environ 24 000 pains par semaine. Pour ce faire, elle achète environ 200 poches de 40 kilogrammes de farine, de façon hebdomadaire. Il y a quelques semaines à peine, elle les payait entre 18 et 20 $ chacune, mais aujourd’hui, une seule poche vaut entre 48 et 52 $. «J’ai souvent vu des augmentations de 10 %, mais jamais de l’ordre qu’on connaît aujourd’hui. Ce n’est pas évident, d’autant plus que je ne peux pas augmenter le prix du pain. Il faut que je demeure compétitif par rapport aux grandes compagnies. Ce n’est pas simple, parce qu’elles achètent plus de farine que moi et qu’elles bénéficient de meilleurs tarifs», a ajouté M. Pelletier, en précisant que son service sept jours lui permet, cependant, de se démarquer des géants du domaine.

En considérant l’augmentation des ingrédients de base, il faudrait, en réalité, que le prix du pain double, d’après les calculs de la Boulangerie Pelletier. «Si le prix de la farine reste élevé encore longtemps, c’est sûr qu’il va falloir s’ajuster. En bout de ligne, c’est le consommateur qui devra payer. Au cours des derniers mois, le pain a augmenté de quelques sous à deux reprises, mais d’après moi, ce n’est pas impossible que ça augmente encore plus d’ici la fin de l’année, d’autant plus que le sucre commence à monter aussi», a-t-il indiqué.

Au moins, la Boulangerie Pelletier a mis en application diverses stratégies pour éviter que les consommateurs ne travaillent davantage pour acheter ce produit de base de l’alimentation. «Nous livrons dans plusieurs épiceries, dépanneurs et restaurants et depuis quelques semaines, nous avons décidé de réduire leur inventaire pour éviter des retours (pains non vendus). Je demande aussi aux livreurs de fermer les moteurs des camions lorsqu’ils arrêtent… parce que le diesel monte aussi en flèche», a fait savoir Daniel Pelletier, qui emploie 12 personnes.

Qui plus est, l’entreprise songe à augmenter son volume, et ce, dans l’espérance de combler les augmentations de toutes parts. «Cette solution nous permettrait de combattre l’inflation. En ce moment, je vends du pain dans des chaînes et je songe à être encore plus présent dans ce marché, car les restaurants paient le vrai prix du prix», a informé le président.

Si la Boulangerie Pelletier va de l’avant avec ce projet, elle devra acquérir de nouveaux camions de livraison et embaucher quelques employés supplémentaires.

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