Fabrication S. Houle part à la conquête des marchés étrangers

Fabrication S. Houle part à la conquête des marchés étrangers

Spécialisée dans la fabrication de machinerie agricole, commerciale et industrielle, Fabrication S. Houle entend accroître sa part de marché aux États-Unis et outre-mer. À cette fin, le ministre responsable de Développement économique Canada, Jean-Pierre Blackburn, était de passage, la semaine dernière, à l’entreprise germainoise pour annoncer une contribution remboursable de 201 050 $.

Cette aide financière provient du programme Croissance des entreprises et des régions. Actuellement, le marché américain représente 39 % des ventes de Fabrication S. Houle. L’entreprise compte toutefois voir cette proportion augmenter de 25 % d’ici 2009.

Pour ce faire, elle entend mettre en œuvre une stratégie visant la commercialisation de ses produits à l’étranger. «Nous sommes heureux que Développement économique Canada reconnaisse que nos produits sont porteurs d’un potentiel considérable et qu’il nous permette d’exploiter la voie de la commercialisation aux États-Unis. Je suis convaincu que l’aide accordée, ajoutée à notre stratégie commerciale, nous permettra de

saisir des occasions d’affaires intéressantes et de prendre de l’expansion dans un marché mondial en croissance», a affirmé le président de Fabrication S. Houle, Sylvain Houle.

L’aide gouvernementale permettra à cette compagnie de développer un service de marketing international et de créer, par le fait même, six nouveaux emplois, dont un poste de directeur des ventes.

Se dotant graduellement d’outils promotionnels adaptés aux marchés ciblés, l’entreprise pourra davantage participer à des manifestations commerciales où elle pourra promouvoir ses produits. «Ça montre qu’on est sérieux, qu’on est là pour rester», a commenté M. Houle.

M. Blackburn s’est dit conscient que les entreprises québécoises et canadiennes sont appelées à se mesurer chaque jour avec leurs concurrents à l’échelle planétaire.

Malgré la hausse du dollar canadien

Il faut dire qu’au cours des six derniers mois, Fabrication S. Houle, comme bon nombre d’autres entreprises exportatrices, a subi les contrecoups de la hausse du dollar canadien, ce qui, de toute évidence, ne lui a pas fait baisser les bras.

«On est des battants. On est des gens courageux. Ça nous a amenés à faire une réflexion pour rentabiliser toutes nos opérations», a transmis le président, rappelant que l’entreprise avait déjà survécu, il y a quelques années, à un incendie majeur.

Dans le contexte actuel, Fabrication S. Houle veut s’ouvrir au marché européen. «On ne veut pas mettre tous nos efforts à la même place. On a participé à un «show», en novembre, en Allemagne. Ça a très bien été», a indiqué M. Houle, soulignant qu’une percée avait déjà été effectuée en Nouvelle-Zélande.

Depuis sa création, en 1994, cette entreprise se distingue par son sens de l’innovation. Au cours des quatre dernières années, elle a investi 1,2 million $ en recherche et développement, ce qui représente 8 % de son chiffre d’affaires. «L’amélioration de la compétitivité de nos entreprises est essentielle à leur performance. C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement du Canada adopte d’importantes mesures d’aide», a avancé le ministre Blackburn.

En conférence de presse, ce dernier a d’ailleurs spécifié que le budget de son ministère, s’élevant à 200 millions $, devrait consacrer davantage d’aide aux entreprises. «Pas moins de 70 % de notre budget va aux organisations à but non lucratif», a-t-il informé, déplorant que l’aide offerte soit devenue, pour elles, une source de financement récurrente. «On veut davantage soutenir les PME et les projets ponctuels», a-t-il renchéri.

Moins bonnes nouvelles pour la ferme familiale

Si le tout premier modèle de Fabrication S. Houle, une niveleuse, a été conçu pour la ferme familiale Jean-Guy Houle, à Saint-Germain-de-Grantham, cette entreprise agricole fait aujourd’hui face à d’importantes difficultés financières.

Les actifs de la ferme au bord de la faillite, sous la propriété de deux compagnies, ont récemment fait l’objet de demandes de soumissions, venant de la Banque de Montréal. Leur mise à prix dépassait les 2,2 millions $.

Sylvain Houle tient responsable la crise agricole pour les difficultés qu’a subies la ferme familiale. Il accuse le faible prix du marché qui ne suit pas la hausse des coûts de production. «Le prix du maïs, par exemple, valait 60 $ la tonne il y a 30 ans et, aujourd’hui, la différence est seulement d’environ 40 $ de plus», a-t-il expliqué.

Le président de Fabrication S. Houle assure toutefois que son entreprise est complètement indépendante de la ferme familiale et que les déboires financiers n’ont aucun impact.

En raison de la précarité du milieu agricole, il n’en demeure pas moins que la compagnie compte désormais orienter davantage ses produits vers les secteurs commerciaux et industriels.

Comme Fabrication S. Houle est notamment spécialisée dans la machinerie de déneigement, c’est sans surprise que des milliers d’équipements à neige ont pris d’assaut le marché lors des dernières semaines.

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