Étienne Aubé est prêt pour Kandahar

Étienne Aubé est prêt pour Kandahar

Il y a de ces personnes dont le métier sort de l’ordinaire et comporte des risques pour leur vie. Étienne Aubé, militaire ingénieur du 5e Régiment du génie de combat fait partie de ce groupe. Militaire depuis maintenant neuf ans et basé à Valcartier, ses services sont attendus en mars prochain, à Kandahar, en Afghanistan. Ce dernier est très fébrile à l’idée de partir…

Ce caporal-chef de 28 ans en est à sa deuxième mission en cinq ans. En 2004, M. Aubé s’était rendu à Kaboul. En mars prochain, une mission à Kandahar l’attend pour une période de six mois. «Ce sont deux missions complètement différentes, a-t-il précisé. À Kandahar, je serai déployé à être commandant de section comme sergent et je serai appelé à travailler en concert avec l’Armée nationale afghane (ANA) pour qu’elle devienne autonome.»

Dans le jargon militaire, autonome signifie planifier, conduire et soutenir une opération de base. Même si l’équipement fourni à l’ANA par les pays donateurs s’améliore constamment, les soldats afghans sont encore sous-équipés pour combattre l’insurrection des talibans et de son allié, al-Qaïda. L’orientation de la prochaine mission est donc d’inculquer des systèmes de sécurité autonomes. «C’est un travail de longue haleine, a-t-il indiqué. Les résultats se voient à long terme. En fait, notre travail permettra à l’ANA de pouvoir prendre la relève d’ici quelques années.»

M. Aubé aura, par ailleurs, à effectuer des tâches de mobilité ce qui siginifie, en d’autres termes, d’éclairer les champs de mines et de supprimer les bombes artisanales des routes. De plus, l’exécution de brèches de barricades dans des bâtiments, soit mécaniquement ou avec des explosifs autant en milieu urbain qu’en campagne, fait partie de ces tâches. Bref, il a la responsabilité d’offrir un support au peloton d’infanterie.

La mort

Lorsque l’on aborde le sujet de la mort au caporal-chef et qu’on lui rappelle que plusieurs soldats canadiens sont tombés au combat ou ont été atteints accidentellement, ce dernier garde son sang froid en disant que ce sont les risques du métier et qu’il ne doit pas s’attarder à cette réalité.

«La mort en tant que tel est une réalité que tout le monde doit faire face et à laquelle personne n’est à l’abri, a-t-il affirmé. Si tu «focus» seulement sur ça en mission, tu risques de la perdre, car tu ne deviens plus opérationnel. Il faut donc apprendre à outrepasser la mort.»

Il est certain que le risque est plus élevé que quiconque qui demeure au Québec, par exemple, puisqu’il est en opération offensive. «D’un côté, j’ai confiance en notre équipement, mais ce sont les talibans qu’ils s’adaptent à cet équipement et à nos tactiques, a-t-il avoué. Ils prennent en considération nos agissements de la veille. C’est là que ça devient plus dangereux.»

Bref, la mission du caporal-chef drummondvillois consistera à supporter l’armée afghane et à lui donner un coup de main lorsque nécessaire pour atteindre le plus possible l’autonomie. «Cette mission représente beaucoup pour moi, a-t-il affirmé avec le plus grand intérêt. Je comprends son bénéfice et je l’appuie. Je suis très enjoué à l’idée de partir et je n’y vais vraiment pas de reculon. Ce sont mes responsabilités.»

Au dire de M. Aubé, cette mission à Kandahar s’avèrera une excellente expérience apportant un bagage exceptionnel.

Enfin, à son retour, il se permettra de prendre une pause de trois ans bien méritée. Au terme de ce congé, il a l’intention de se diriger vers une autre affectation.

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