Breuvages Drummond met fin à ses opérations d’embouteillage

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Par Lise Tremblay
Breuvages Drummond met fin à ses opérations d’embouteillage
Michel Lapierre

Après 72 ans d’activité, l’entreprise Breuvages Drummond vient de mettre un terme à ses opérations d’embouteillage sur la rue Cormier à Drummondville. Son produit vedette, l’eau Abénakis puisée à même une source située à Saint-François-du-Lac, est maintenant mis en bouteille par Blue Orchid, une petite entreprise située à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Pour le président-directeur général de Breuvages Drummond, Michel Lapierre, une véritable page d’histoire vient de se tourner. «L’entreprise a été fondée par mon père. J’ai grandi ici. Nous nous concentrions sur l’embouteillage de l’eau de source jusqu’à l’arrivée de Pepsi Cola au Canada. Nous sommes alors devenus l’un des nombreux embouteilleurs régionaux de Pepsi et l’aventure a duré jusqu’en 1992. À une certaine époque, l’entreprise marchait à plein régime», se rappelle M. Lapierre.

Après cette période faste, Breuvages Drummond s’est tournée vers la distribution de la bière américaine Old Milwaukee. Jusqu’à tout récemment, l’entreprise drummondvilloise embouteillait l’eau minérale Abénakis en plus de la bière au gingembre (Ginger beer). «Il y a quelques années, nous sommes devenus locataires de la bâtisse de la rue Cormier et je m’attendais à ce que le propriétaire fasse des changements (projet Royaume luminaire). Quand même, je dois dire que le "timing" est bon. Il y a 18 mois, j’ai vendu la ligne d’eau de source Labrador à la compagnie Champlain. Nos activités d’embouteillage étaient maintenant plus restreintes», ajoute M. Lapierre.

Ce dernier a donc décidé de regrouper ses activités de production avec un embouteilleur de Saint-Jean-sur-Richelieu. «Il importe de préciser que le département des ventes et celui de l’entreposage demeureront à Drummondville. Seule la production est transférée, insiste-t-il. Puisque nos activités étaient déjà réduites, peu de gens perdront leur emploi. Deux employés permanents et d’autres surnuméraires ont été remerciés», indique Michel Lapierre.

Parallèlement, ce dernier ne cache pas que l’embouteillage est un domaine difficile, les petites entreprises devant affronter quotidiennement la fougue des géants. «Le monde du travail a bien changé. Avant, les gens se trouvaient une "job" à 18 ans et ils restaient là jusqu’à l’âge de la retraite… J’aurais bien aimé que mon entreprise continue grossir et d’avoir, moi aussi, une grosse bâtisse sur le bord de l’autoroute. On ne sait jamais. Je vais maintenant avoir plus de temps pour vendre. Si j’obtiens un gros contrat, peut-être pourrai-je changer mon fusil d’épaule», termine Michel Lapierre.

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