Au Québec, le secteur de l’aide domestique connaît, depuis 10 ans, une progression sans précédent. Participant à la Saison de l’économie sociale et solidaire, qui se tenait récemment au Dauphin de Drummondville, l’organisme à but non lucratif (OSBL) de la région, LogiSoutien, qui compte aujourd’hui plus de 50 employées, pouvait témoigner du dynamisme de ce marché. Ici comme ailleurs, toutefois, des défis marquent le créneau.
Entretien ménager, préparation de repas, gardiennage, accompagnement, voilà autant de services à domicile indispensables offerts par ces entreprises d’économie sociale.
Malgré les demandes croissantes, ces dernières demeurent cependant préoccupées par la capacité limitée de payer des utilisateurs et les difficultés de recrutement de la main-d’oeuvre. «Dans la région, ça va bien parce qu’on a une bonne collaboration de l’Office municipal d’habitation de Drummond et du Centre de santé et de services sociaux Drummond», a souligné Danielle René, directrice générale de LogiSoutien, un OSBL fondé en 1980.
Comme les entreprises d’aide domestique répondent à des besoins que le système de santé ne peut combler, particulièrement pour les aînés, elles représentent une valeur ajoutée au milieu.
En assumant, à des coûts abordables, certaines tâches, ces dernières offrent également un répit aux aidants naturels. «On est un complément aux professionnels de la santé qui visitent leurs clients à domicile. Une aide financière du gouvernement permet aux usagés en perte d’autonomie de recevoir nos services», a-t-elle précisé.
Qu’elles prennent la forme de coopératives de consommateurs, d’organismes à but non lucratif ou de coopératives de solidarité, ces entreprises d’économie sociale sont maintenant une centaine au Québec. Leur création massive, depuis dix ans, visait entre autres à combattre le travail au noir.
Avec ses quelque 5000 employés et son chiffres d’affaires de 95,8 millions $, force est d’admettre que ce créneau connaît un succès d’affaires important. Dans les milieux ruraux, ces organisations figurent même parmi les employeurs importants.
Bien que le secteur n’est pas convoité par les entreprises privées à but lucratif, il représente un potentiel de développement constant et il est prévu que la demande continuera de croître au cours des prochaines années, compte tenu du vieillissement de la population.
Les conditions de travail difficiles, causées par les horaires variables, les déplacements fréquents, le climat psychologique particulier, notamment, sont autant de raisons qui rendent le recrutement de la main-d’oeuvre difficile. «La moitié de nos 56 employées travaille à temps partiel, a fait savoir Mme René. On aurait besoin d’un plus grand nombre d’employées à temps plein.» À noter que le personnel qui œuvre dans ce secteur est majoritairement composé de femmes âgées de plus de 45 ans, qui ne possèdent pas nécessairement un diplôme d’études secondaires.
Ces constats ont d’ailleurs été abordés lors de la Saison de l’économie sociale et solidaire, auquel prenaient part, dernièrement, à Drummondville, les trois regroupements d’entreprises d’économie sociale, soit l’Association des partenaires regroupés en économie sociale, la Fédération des coopératives de services à domicile du Québec et le Regroupement des entreprises d’économie sociale en aide domestique du Québec.