L’intelligence artificielle pour lutter contre la congestion

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Par Louis-Philippe Samson
L’intelligence artificielle pour lutter contre la congestion
Joey Fraser, vice-président technologies et produits à la Société des lumières.(Photo : Ghyslain Bergeron)

CIRCULATION. Améliorer le flux de la circulation automobile aux intersections. Voilà l’objectif que s’est fixé la Société des lumières qui développe, à Drummondville, son modèle d’intelligence artificielle (IA) de gestion des feux de circulation.

En affaires depuis 2023, la Société des lumières cherche à réimaginer la gestion des feux de circulation afin d’optimiser le flux des véhicules, réduire la congestion et ultimement diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Pour y arriver, l’entreprise basée dans la région montréalaise s’est associée à Nmédia, de Drummondville, pour élaborer son modèle d’intelligence artificielle chargé d’analyser en direct le trafic.

Le système de la Société des lumières est ajouté aux feux de circulation existant. (Photo d’archives Ghyslain Bergeron)

«Notre fondateur, Raymond Bréard, connaissait assez bien Nmédia, mentionne Joey Fraser, vice-président technologies et produits à la Société des lumières. Nmédia s’implique beaucoup dans l’IA depuis plus d’un an dans un gros virage que l’entreprise a pris. Depuis décembre 2024, on travaille avec Nmédia qui est devenue notre partenaire technologique. La Société des lumières souhaite travailler avec des fournisseurs existants et non compétitionner avec des fabricants de feux de circulation. On a voulu proposer une idée qui s’ajoute à l’équipement en place.»

La solution proposée par la Société des lumières nécessite seulement l’installation de caméras et de capteurs pour l’analyse du trafic sur les infrastructures existantes. Le tout est ensuite branché au module de contrôle.

Sur une intersection typique comprenant des feux dans les quatre directions, l’entreprise installe quatre caméras qui filment et analysent le flux de circulation en continu. À la conclusion d’une période d’analyse, le modèle d’intelligence artificielle, implantée directement dans l’équipement, peut déroger de la programmation de base des feux pour gérer la circulation selon la présence des différents usagers de la route. La Société des lumières estime que le coût pour équiper une intersection de ce genre se situe entre 30 000 $ et 40 000 $.

«L’IA utilise les données en temps réel. Ça permet de prendre de meilleures décisions. Il y a de plus en plus de fournisseurs et d’équipements qui intègrent l’IA dans leurs solutions. Avec notre système, nous voulons optimiser le flux de la circulation et augmenter la sécurité. Il y a aussi des effets domino positifs avec des réductions d’émissions de gaz à effet de serre, dans une proportion minimum d’environ 20 %, et de diminution du temps d’attente qui permettra une meilleure fluidité», indique M. Fraser.

Le système d’intelligence artificielle de la Société des lumières masque les véhicules qu’il détecte dans un souci de confidentialité. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’infrastructure de l’entreprise a également une connexion cellulaire qui permet d’apporter des ajustements à la programmation à distance, par exemple si un chantier cause la fermeture de voies de circulation, afin de conserver un flux optimal. Aussi, il est possible d’accéder aux images prises par les caméras en cas d’incident notamment. La Société mise avant tout sur la confidentialité, ainsi chaque utilisateur de la route est automatiquement masqué de l’image. Cette connexion offre aussi l’occasion de consulter les données sur l’achalandage en direct.

Tests

Avant de lancer son produit en mai dernier, la Société des lumières a procédé à une phase de tests afin de valider le fonctionnement de son logiciel d’intelligence artificielle, l’entraîner et le peaufiner. Plusieurs intersections dans différentes villes, dont Drummondville, ont servi à ces analyses.

«On a d’abord développé le modèle de langage pour démarrer les phases d’analyse. C’est un besoin qu’on avait rapidement identifié. Lorsque les municipalités veulent revoir des intersections et changer des séquences de feux de circulation, elles doivent engager des firmes durant de courtes périodes pour acquérir des statistiques. Et c’est une démarche qui doit souvent être répétée. Notre prototype permet de mettre une caméra sur une intersection et elle commence immédiatement à accumuler des données», explique Joey Fraser.

Maintenant, la Société des lumières élabore le cadre de ses premiers projets pilotes de gestion des feux de circulation. Quelques «grandes municipalités» de la province ont déjà une entente et ont amorcé le travail avec l’entreprise. Des discussions sont aussi en cours avec différents partenaires, dont des fournisseurs d’équipements et le ministère des Transports, en ce sens. De plus, M. Fraser signale que si plusieurs intersections consécutives sont équipées du système, cela permettra de créer naturellement une meilleure cohésion entre elles.

Choses certaines, des intersections seront équipées des appareils de la Société des lumières avant la fin de l’année.

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