MUNCIPAL. La nouvelle usine de traitement d’eau potable, soit le projet d’infrastructure le plus important de l’histoire de Drummondville, a officiellement été inaugurée.
Plus d’une cinquantaine de personnes ont assisté à ce moment qui a été qualifié d’historique, lundi après-midi.
«Ce moment marque l’aboutissement de plusieurs années de planification, de collaboration et de travail soutenu. Il témoigne de notre volonté d’agir avec vision et responsabilité pour assurer à la population un accès constant à une eau potable de qualité aujourd’hui comme pour les décennies à venir», a dit la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, lors de son allocution.

La construction de la nouvelle usine de traitement d’eau potable a représenté un travail de longue haleine. Plus précisément, la planification de ce projet a débuté en 2011.
Mise en service en 1926, l’ancienne usine approchait de sa fin de vie utile. «L’infrastructure montrait des signes évidents de vétusté avec des équipements vieillissants et peu automatisés. Dans un contexte de croissance soutenu de notre ville – qu’il soit résidentiel, commercial ou industriel, même institutionnel – il est plus que jamais essentiel de pouvoir compter sur des infrastructures modernes et performantes», affirme la première magistrate.
En étant membre du Programme d’excellence en eau potable, la Ville s’est inspirée des bonnes pratiques de ses homologues, en visitant différentes installations à travers la province. La Chaire de recherche industrielle CRSNG en eau potable de Polytechnique Montréal a aussi été sollicitée.
C’est en 2021 que la Ville a donné son aval au projet. «Je tiens à rappeler un élément essentiel de la vision de la nouvelle usine de traitement des eaux. On nous recommandait un traitement pour la nouvelle usine. Nos équipes sont arrivées au conseil municipal, avec des points de vigilance, disant que l’eau de la Saint-François était très difficile à traiter. Leur argumentaire était tellement convaincant que le conseil de ville de l’époque a accepté malgré la hausse des coûts d’aller vers un système qui allait nous permettre de passer à travers les 30 à 40 prochaines années avec une eau de qualité», a souligné Stéphanie Lacoste.

La première pelletée de terre a été effectuée au mois de juillet, la même année.
Eau pure et sécuritaire
Grâce à la technologie de pointe, la nouvelle usine offrira une eau plus pure et sécuritaire, au bénéfice de tous les citoyens et des quatre municipalités desservies (Drummondville, Saint-Majorique-de-Grantham, Saint-Germain-de-Grantham et Saint-Cyrille-de-Wendover).
La chaîne de traitement de la nouvelle construction a été bonifiée, alors que deux principales étapes de procédé se sont ajoutées, fait savoir Jean-François Daigle, directeur du service d’ingénierie de la Ville. La désinfection par rayons ultraviolets (UV) réduit les concentrations de chlore tout en optimisant l’usage des réserves d’eau; l’ozonation avec filtration biologique traite les cyanotoxines (algues bleues) et diminue les sous-produits de désinfection, ce qui améliore le goût et l’odeur de l’eau.
Les équipements ont d’ailleurs été uniformisés, notamment avec un seul type de décanteur pour une meilleure efficacité opérationnelle.
En somme, il s’agit d’un système de production d’eau potable automatisé, homogène et performant, capable de répondre à la demande actuelle – avec une capacité de près de 75 000 m³ par jour – et d’évoluer vers 90 000 m³ d’ici 30 ans.
Période de transition
Les nouvelles infrastructures sont désormais fonctionnelles et produisent de l’eau potable, entamant leur quatrième semaine de rodage, indique le chef de l’exploitation, Étienne Parent.
«Au courant des prochains jours, si la tendance se maintient, on devrait être en mesure de commencer la transition entre les deux usines. Il y a une petite partie de l’eau actuellement distribuée qui va provenir de la nouvelle usine. La majeure partie va venir des anciennes installations. Sur l’espace de quelques jours, à une semaine ou deux, on va éteindre tranquillement la vieille usine pour que la nouvelle prenne le dessus et qu’on distribue de l’eau de la nouvelle installation», explique-t-il.

La mise à l’arrêt complète de l’ancienne usine sera effectuée dans les prochains mois, tandis que son démantèlement aura lieu dans les prochaines années.
Soulignons que ce chantier de 108,5 M$ a été mené dans le respect des échéanciers et des budgets. Malgré la complexité du chantier, qui comportait plusieurs interventions spécialisées, les travaux ont été réalisés sans jamais interrompre l’approvisionnement en eau potable des municipalités.
Le projet a été rendu possible grâce à un soutien financier de 31,18 M$ du Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ) 2019-2024, ainsi que de 32,2 M$ provenant du Fonds pour l’infrastructure municipale d’eau (FIMEAU), financé par les gouvernements du Canada et du Québec.
Pour les intéressés, la population sera invitée à découvrir ces nouvelles installations lors d’une journée portes ouvertes prévue cet automne.