SANTÉ. Innovation, accessibilité, développement durable, luminosité, fluidité, milieu de vie, pérennité. Voilà autant de mots qui expriment les aspirations de la communauté pour le futur hôpital. Au fil des dernières semaines, près de 350 personnes ont participé à la démarche Vision, une vaste réflexion permettant de définir les grandes orientations du projet tant attendu.
Deux volets ont structuré cette initiative : un atelier interne réunissant des personnes clés du réseau de la santé, suivi d’une série de consultations avec les partenaires du territoire provenant d’horizons variés : santé, milieu communautaire, économique, municipal, philanthropique et éducatif.
Tous ont imaginé un hôpital à la fois ancré dans sa communauté et tourné vers l’avenir.
«Cette démarche vise à rêver l’hôpital de demain pour mieux guider la prise de décision», précise Jacinthe Cloutier, présidente-directrice générale adjointe au CIUSSS MCQ.
«Tout au long des ateliers, j’ai vu une communauté drummondvilloise très engagée, proactive et novatrice. J’ai été impressionnée par l’aptitude des gens à se projeter dans un avenir quand même éloigné en proposant des concepts vraiment intéressants», ajoute-t-elle.
Les principales idées
Sans contredit, l’innovation technologique a été au cœur des discussions. Parmi les avancées mises en lumière figure un système de géolocalisation permettant de repérer facilement les équipements critiques et suivre les déplacements du personnel soignant. Plusieurs participants ont abordé la télémédecine – notamment la téléassistance et la possibilité de réaliser des actes médicaux en direct à distance – ainsi que la robotisation de certaines tâches, comme le transport d’équipements médicaux ou le nettoyage des planchers.
«La prévention et les soins ambulatoires en périphérie sont deux éléments qui sont aussi sortis très fort», note la PDGA.
La communauté réclame par ailleurs une présence accrue de spécialistes afin d’élargir l’offre de soins et de favoriser le retour des services de proximité.
Qui plus est, le développement durable a été mis de l’avant, notamment par l’intégration de la géothermie et l’aménagement d’espaces verts.
Les participants ont aussi évoqué le concept de «service à la clientèle», qui se traduirait, entre autres, par une meilleure fluidité dans la trajectoire du patient, par des lieux de repos adaptés aux proches aidants, une halte-garderie, une hôtellerie post-soins ainsi que des aires d’attente permettant notamment le télétravail. Le mot d’ordre : placer le patient au cœur des décisions.
La reconnaissance et le bien-être du personnel a aussi fait jaser avec des suggestions telles qu’une salle d’entraînement, un parcours de marche sur le toit de l’hôpital, une cafétéria privée, des vestiaires avec douches, une halte-garderie et des espaces de repos.
Place prépondérante à la formation, accessibilité multiculturelle et inclusive, partenariat avec le milieu des affaires, pérennité et lieux modulables sont autant d’autres idées qui ont été mises sur papier.
«Il va nous falloir des lieux qui s’adaptent à l’évolution de la technologie et au gré des besoins de la population, souligne Mme Cloutier. Des lieux qui vont pouvoir se moduler en fonction des besoins du temps. J’aime bien imager ma pensée avec des blocs Lego. En 1948, lorsqu’on a construit l’hôpital Sainte-Croix, je ne suis pas certaine qu’on était là-dedans! Bref, ce n’est pas de bâtir le plus gros hôpital qui compte, mais d’avoir le plus intelligent, technologique et efficient qui soit.»
Des demandes formulées par la Coalition
Des membres de la Coalition pour un nouvel hôpital régional à Drummondville ont participé à l’une des rencontres. Ils en ont profité pour réaffirmer des priorités fondamentales. D’abord, dans le contexte où jusqu’à 4 millions de personnes se situent à moins d’une heure de Drummondville, le futur hôpital devra obligatoirement desservir un bassin de population plus élargi.
Ensuite, la Coalition demande de ramener les soins de proximité, d’assurer la complémentarité régionale (avec les hôpitaux d’Arthabaska, Nicolet, Fortierville, etc.) de même que de garantir la présence durable de médecins spécialistes.
Les membres insistent aussi pour que le projet soit conçu à l’échelle des 50 prochaines années, au moins, et non sur une projection populationnelle à court terme.
Enfin, le futur centre hospitalier devra s’intégrer dans un écosystème de services en santé comprenant cliniques, commerces de santé, hébergements et organismes communautaires.
Sondage
Maintenant que ces ateliers sont terminés, le CIUSSS procédera très prochainement à un sondage grand public pour permettre à l’ensemble de la population, aux employés et aux médecins de faire entendre leur voix.
Tous les constats recueillis ces dernières semaines et par le biais de ce sondage nourriront le plan clinique que le CIUSSS déposera à l’automne à Santé Québec.
«Avec Vision, nous venons de franchir une grande étape», conclut avec optimisme Jacinthe Cloutier.
Rappelons que le projet du nouvel hôpital devra être «soumis à l’approbation du [conseil des ministres] pour une mise à l’étude au cours de l’année 2025-2026».
