Jeunes de la DPJ : une ressource intermédiaire unique en son genre

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Jeunes de la DPJ : une ressource intermédiaire unique en son genre
Tout l’ameublement provient de dons de la communauté. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

JEUNESSE. Une amitié. Un rêve commun. Deux changements de carrière. Laurie Plante et Laurie Murray ont travaillé avec acharnement et conviction pendant trois ans, animées d’un désir profond : offrir un avenir plus «juste», «stable» et «humain» à des jeunes que la vie n’a pas épargnés. Leur projet a atteint son apogée le 3 juin avec l’ouverture officielle de L’ÔRI, une ressource intermédiaire unique en son genre au Centre-du-Québec, qui accueille désormais huit résidents.

Laurie Murray, ancienne intervenante de la DPJ, a été longtemps confrontée à des jeunes transportant un lourd bagage de vie.

«Elle a souvent dû placer des jeunes dans des milieux, qui, selon elle, ne faisaient pas de sens. Elle a aussi été témoin du creux de service. C’est elle qui a eu l’idée de créer une ressource. Elle m’en a parlé, et, comme je suis déjà propriétaire d’appartements, on a décidé d’unir nos forces pour fonder L’ÔRI», raconte Laurie Plante, ancienne préposée aux bénéficiaires.

La ressource intermédiaire comprend deux logements de type cinq et demi et un quatre et demi.

Précisément, L’ÔRI s’adresse aux jeunes de 16 à 21 ans placés sous la protection de la jeunesse. L’objectif est d’offrir un hébergement transitoire, sous une formule de colocation, afin que les bénéficiaires développent leur autonomie. Chaque résident bénéficie d’une approche individualisée.

«Il y a un intervenant sur place 24 heures sur 24. Il accompagne les jeunes dans les tâches du quotidien, par exemple, la préparation des repas, le ménage, l’hygiène, l’épicerie jusqu’à l’atteinte de l’autonomie», énumère Laurie Plante.

Un intervenant du centre jeunesse leur rendra également visite régulièrement.

La sélection des résidents a été effectuée par la DPJ du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, selon des critères précis. Bien sûr, les copropriétaires de L’ÔRI ont pu prendre part au processus de sélection, par l’entremise d’entrevues.

«Le CIUSSS couvre tous les frais de gîte, de couvert et d’assistance. C’est donc gratuit pour les jeunes, précise Mme Plante. En fait, c’est un privilège pour eux d’avoir leur chez soi. En contrepartie, ils ont des règlements de base à respecter, comme partout ailleurs. Ils ne doivent pas montrer des problèmes d’agressivité et de consommation ni avoir des idées suicidaires. De plus, ils doivent soit avoir un emploi, soit être aux études.»

Laurie Plante et Laurie Murray. (Photo Cynthia Giguère-Martel)

Les deux Laurie ont reçu beaucoup d’aide pour concrétiser leur projet, notamment du Club Rotary qui a fourni la majorité de l’ameublement ainsi que des trousses de départ comprenant les essentiels de la vie de tous les jours. La communauté a également été généreuse, selon elles.

Mardi soir, les deux amies entrepreneures ont procédé à l’inauguration officielle, moins de 24 heures avant l’arrivée tant attendue des premiers locataires.

«On était encore toute petite sur la patinoire, on voyait grand, on rêvait grand, on visait haut toujours plus haut. Nous voilà, ma chum, au sommet de ce qu’on sait faire le mieux : aider les gens» , a exprimé avec émotion Laurie Murray.

«Ces appartements sont nés d’une volonté politique forte, celle de mieux accompagner nos jeunes de la DPJ, de leur offrir non seulement un toit, mais aussi une écoute, une présence et un encadrement bienveillants.»

Laurie Murray a conclu son message en s’adressant aux jeunes : «Je veux que vous sachez que ce lieu est le vôtre. Il est le symbole de ce que vous méritez : du respect, de la sécurité et de la dignité (…) Cette ressource n’est pas un point de départ, mais c’est un point d’arrivée.»

Laurie Plante et Laurie Murray souhaitent maintenant ouvrir d’autres L’ÔRI dans la région et au-delà.

Partager cet article