HISTOIRE. Des élèves de l’école secondaire Jean-Raimbault ainsi que leur enseignante de français, Annie Jutras, ont reçu le prix Jeunéalogie 2025 de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie. Ils l’ont obtenu grâce à un projet, initié par leur éducatrice et en collaboration avec la Société de généalogie de Drummondville (SGD), explorant qui sont et d’où proviennent leurs ancêtres.
Annie Jutras s’intéresse depuis longtemps à la généalogie. Lorsqu’elle a fait découvrir à ses 85 élèves de 5e secondaire le roman Là où je me terre de Caroline Dawson, elle a voulu reproduire ce que l’autrice d’origine chilienne a fait dans son ouvrage : dénicher les ancêtres les plus reculés de sa famille.
«On sait que le visage de Drummondville change beaucoup avec nos nouveaux arrivants. Je voulais qu’eux aussi se positionnent sur leur propre identité culturelle», explique l’enseignante de français.
«Avant de se rendre [à la SGD], ils ont même fait une enquête généalogique dans leur famille pendant le temps des fêtes. Je trouvais que c’était un beau prétexte d’amener mes élèves à prendre contact avec leurs grands-parents et discuter avec eux de leurs ancêtres», ajoute-t-elle.

Les jeunes de ses quatre classes de français ont grandement apprécié leur expérience. Certains ont même fait de belles trouvailles comme Loucas Labrie et Mathias Bousquet.
«J’ai vraiment aimé tenir compte de l’évolution des noms. Par exemple, mon nom de famille ne s’écrivait pas pareil une fois que je remontais loin dans le temps. Il y a aussi le fait que je pouvais me rendre jusqu’en 1600 et revenir à l’époque de la Nouvelle-France pour trouver des ancêtres», souligne Loucas.
«J’ai été étonné du fait que beaucoup de fils ainés d’une famille avaient le même prénom que leur père. Aujourd’hui, tu ne vas pas donner ton prénom à ton fils, ou du moins ça ne se fait plus trop. C’est vraiment une belle découverte que j’ai faite», constate pour sa part Mathias.
Plusieurs ont aussi mis de l’avant le travail des nombreux bénévoles dévoués à retrouver le moindre détail généalogique non identifiable au premier abord. Il s’agissait de la deuxième fois qu’une telle activité ait été organisée avec la SGD, selon Annie Jutras.
«Ils espèrent que je vais revenir parce que ce n’était pas arrivé souvent des activités comme celle-là avec des jeunes. Ils étaient fiers de se faire connaître, d’aider les élèves et de partager leur savoir. Quand j’ai su qu’on a gagné le prix, je me suis dit qu’il devrait être remis à la Société de généalogie. Moi, je suis juste celle qui a créé un premier contact. Je n’aurais pas pu réaliser cette activité sans eux», témoigne l’enseignante de français.
C’est le président de la SGD, Claude Verrier, qui a remis en main propre le prix Jeunéalogie 2025 à Annie Jutras et ses élèves. Il a également décerné une bourse de 100 $ à l’école secondaire ainsi que huit adhésions à la Société de généalogie aux jeunes souhaitant poursuivre leurs recherches ou les compléter.