Producteurs de grains du Centre-du-Québec : l’aide promise tarde à venir

Producteurs de grains du Centre-du-Québec : l’aide promise tarde à venir
En 2023-2024, les producteurs de la région ont produit près de 645 000 tonnes de grains. (Photo : Deposit)

TRIBUNE LIBRE. Il y a déjà un an presque jour pour jour, le gouvernement du Québec annonçait d’importants soutiens financiers aux agriculteurs et agricultrices du Québec. Cette annonce faisait suite à une entente entre le gouvernement et l’UPA le 3 juin 2024. Les producteurs et productrices de grains de la région du Centre-du-Québec avaient accueilli avec espoir l’annonce de soutien financier, dont 106 millions de dollars étaient prévus pour appuyer des mesures de lutte et d’adaptation aux changements climatiques. Bien que les changements climatiques ne connaissent pas de pause dans la dernière année, les producteurs et productrices de grains de toutes les régions du Québec peinent à voir la couleur de ce soutien promis – un soutien qui reste pourtant modeste au regard des efforts et contributions du secteur, et insuffisants face au soutien réellement nécessaire.

En effet, les fonds alimentant les mesures du gouvernement proviennent en partie des coûts de la tarification carbone pour les agriculteurs.

Dans le Centre-du-Québec, ce sont plus de 1370 producteurs et productrices de grains qui attendent toujours des gestes concrets du gouvernement. En 2023-2024, les producteurs et productrices de la région ont produit près de 645 000 tonnes de grains, ce qui représente une source de richesse importante pour toute la société québécoise.

Toutefois, sans soutien adéquat, les producteurs et productrices de grains de la région ne peuvent se permettre d’améliorer leurs pratiques de lutte et d’adaptation aux changements climatiques sans risquer de mettre en péril la survie même de leurs entreprises. Les effets concrets des changements climatiques se matérialisent de plus en plus comme de réels défis pour les agriculteurs du Québec; les crues printanières gagnent graduellement en force, les périodes de sécheresses et de chaleur extrême aussi, les forts excès de précipitations sont plus fréquents qu’avant, sans oublier les dégels hivernaux. Les changements climatiques sont une réalité tangible dans la vie de tous. Il faut mettre la main à la pâte pour renverser les tendances tout en s’adaptant à certains changements irréversibles.

Alors que la compétition avec nos rivaux commerciaux est laborieuse, les producteurs et productrices doivent composer avec la croissance des effets négatifs infligés sur leur capacité de production par les remous des changements climatiques. Les terres agricoles sont fragilisées comme jamais et des efforts substantiels – et coûteux – sont nécessaires pour s’adapter et maintenir la productivité des terres. Notons que notre principal compétiteur, juste au sud de notre frontière, est en avance sur nous en termes de subventions en soutien aux pratiques agroenvironnementales des agriculteurs et que les subventions aux revenus ont été bonifiées en 2024-2025, ce qui leur donne un avantage compétitif significatif.

À la lumière de tout ceci, nous revendiquons une politique exemplaire et concrète de soutien à l’adaptation aux changements climatiques. Le gouvernement du Québec doit saisir l’occasion de son
propre engagement. S’il ne manque pas cette occasion, et que sont livrés les 106 millions de dollars prévus pour appuyer des mesures de lutte et d’adaptation aux changements climatiques, les producteurs et productrices de grains et l’ensemble du milieu agricole québécois pourront regagner confiance en leur gouvernement. Ils seront ainsi mieux outillés pour faire face aux bouleversements climatiques, pour maintenir leur capacité de production et pour demeurer compétitifs dans un contexte commercial exigeant.

Hubert Soucy, président des Producteurs et productrices de grains du Centre-du-Québec

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