Charles-David Beaudoin redonne à la prochaine génération d’athlètes

Charles-David Beaudoin redonne à la prochaine génération d’athlètes
Charles-David Beaudoin s’implique au sein du conseil d’administration de la Fondation de l’Alliance sport-études. (Photo : Simon Laroche)

SPORTS. Charles-David Beaudoin est l’illustration parfaite d’une conciliation sport-études et d’une après-carrière réussies. Il n’est donc pas étonnant de voir l’ex-hockeyeur diplômé en administration des affaires s’impliquer au sein d’un organisme dont la mission consiste à soutenir le cheminement d’athlètes de haut niveau poursuivant des études supérieures.

Il y a quelques années, alors que sa carrière professionnelle était à son apogée, Charles-David Beaudoin a accepté un rôle au sein du conseil d’administration de la Fondation de l’Alliance sport-études. Ayant lui-même bénéficié du soutien de ce programme durant ses années dans la LHJMQ, le Drummondvillois y voyait une façon de redonner au suivant.

«Avec tout l’encadrement, l’aide financière et le support que j’ai eu durant ma carrière, j’ai toujours dit que je voulais redonner à la prochaine génération d’athlètes, a expliqué Charles-David Beaudoin dans un entretien avec L’Express. Je ne savais pas comment; peut-être naïvement, je pensais partir une fondation. Bref, je voulais juste trouver un moyen. Tout s’est aligné quand une place s’est libérée sur le CA de la Fondation. Au début, je pensais que ça serait juste de temps, mais finalement, je prends ça à cœur. D’année en année, mes implications augmentent.»

Célébrant son 40e anniversaire, l’Alliance sport-études a soutenu la persévérance et la réussite scolaires et sportives de plus de 15 000 athlètes-étudiants depuis 1985. Reconnu et subventionné par les ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, ce programme regroupe 52 collèges et 11 universités québécoises.

Charles-David Beaudoin. (Photo : Simon Laroche)

Cette année, l’Alliance offre des services pédagogiques à pas moins de 1700 athlètes issus d’une cinquantaine de fédérations sportives. La Fondation a quant à elle remis 250 000 $ en bourses.

«Chaque année, il y a des histoires incroyables qui ressortent, a souligné Charles-David Beaudoin. Quand tu vois des athlètes olympiens qui n’ont pas un encadrement comme on a dans le hockey junior derrière eux, mais qui persévèrent dans leurs études, c’est impressionnant! Alors, pourquoi ne pas les encourager, les récompenser afin de s’assurer que ni leurs études ni leur rêve sportif ne soient mis de côté? Ça me permet aussi de rester dans le monde des athlètes qui ont des passions, du vouloir et des objectifs.»

Des exemples inspirants

Chaque année, plusieurs joueurs de la LHJMQ figurent parmi les récipiendaires d’une bourse de l’Alliance. Le programme joue également un rôle crucial auprès d’athlètes-étudiants pratiquant des sports individuels.

«Quand on sort du milieu du hockey, c’est là qu’on réalise l’ampleur du travail de l’Alliance, a fait observer Charles-David Beaudoin. Dans la LHJMQ, on est déjà très bien encadré. Dans les autres sports, l’étudiant n’a pas nécessairement une équipe derrière lui pour gérer tout ça. C’est du monde ultra-motivé qui a besoin du support. Ça prend des gens qui croient en tes études.»

L’ex-défenseur de 31 ans donne l’exemple d’un gymnaste se préparant pour les Jeux olympiques ou d’une skieuse en route pour le championnat du monde tout en poursuivant des études universitaires.

«Quand tu as des cours et des examens à passer entre tes compétitions et tes entraînements, ça te prend un programme derrière toi qui va t’aider, te permettre de motiver tes absences, de modifier ton horaire, d’avoir une compréhension de tes enseignants et de ton institution scolaire. C’est là que l’Alliance fait beaucoup de travail. Tout ce dont un étudiant a besoin, que ce soit du mentorat ou de l’accompagnement, on est capable de lui fournir.»

En plus de siéger au sein du comité de financement du conseil d’administration, Charles-David Beaudoin s’implique au sein du comité stratégique de la Fondation. Par surcroît, l’ex-capitaine des Voltigeurs est le donateur principal du prix Alec-Reid. Nommé en l’honneur de cet ancien joueur des Rouges décédé à l’âge de 18 ans à la suite de compliquées reliées à l’épilepsie, ce concours vise à récompenser l’engagement scolaire et sportif, mais aussi l’implication dans la communauté.

«Quand tu t’impliques dans une fondation, je crois en l’importance de t’impliquer financièrement si tu peux te le permettre, a expliqué Charles-David Beaudoin. Je voulais aussi m’associer à quelque chose qui me rejoignait. Cette bourse fait beaucoup de sens pour moi. L’implication communautaire, les études et le sport ont toujours été mes trois piliers.»

Parmi les huit finalistes, deux gagnants sont sélectionnés : le choix du public et celui du jury. Chaque année, au moment de sélectionner les finalistes, Charles-David Beaudoin est renversé en constatant que ces jeunes athlètes trouvent le temps de s’impliquer à travers leurs études et leur carrière sportive. Alors que certains font des visites à l’hôpital, d’autres partent en mission humanitaire en Afrique ou organisent des activités de financement pour appuyer une cause leur tenant à cœur.

«Je leur lève mon chapeau. D’écouter ces histoires-là, ça fait partie du bonbon dans mon implication. Ce n’est pas facile de choisir parmi toutes ces candidatures», a affirmé celui qui a réussi le double exploit d’être couronné joueur-étudiant par excellence de la LHJMQ et lauréat du prix récompensant son implication communautaire.

La vie après le hockey

Outre son rôle au sein de la Fondation, Charles-David Beaudoin s’est lancé dans le milieu du développement des affaires au cours de la dernière année. Le diplômé de l’UQTR a été recruté par l’entreprise Piscines Mova, dont l’usine est située à Saint-Eugène.

«On travaille à percer les autres provinces, principalement l’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique. C’est une belle entreprise où j’ai carte blanche pour faire connaître notre produit partout au Canada et aux États-Unis. J’appelle ça de l’intrapreneuriat. Je ne suis pas entrepreneur en tant que tel, mais mes idées sont les bienvenues et on me fait confiance. J’ai vraiment l’impression de travailler pour ma propre compagnie. C’est un beau défi dont j’avais besoin après ma carrière de hockey.»

Après huit saisons dans le hockey professionnel, dont quatre en Europe, Charles-David Beaudoin a été contraint d’accrocher ses patins l’an dernier en raison d’une commotion cérébrale. Une longue convalescence a été nécessaire pour récupérer de cette blessure invisible.

«De jouer, ça ne me manque pas du tout, mais tranquillement pas vite, je reprends goût au hockey. Avec mes camps de hockey, je retombe dans l’enseignement. C’est surtout cette facette-là du sport qui me passionne.»

La septième édition du camp pour défenseurs D2D se déroulera en juillet et en août, à l’Olympia Yvan-Cournoyer.

Des boursiers d’ici

Récemment, l’Alliance sport-études a décerné une bourse nationale de 2000 $ à 110 athlètes-étudiants d’exception lors d’une soirée tenue à Montréal. La pongiste drummondvilloise Katherine Morin, la handballeuse Alexandra Pivin, de Wickham, ainsi que l’ex-attaquant des Voltigeurs Kassim Gaudet figurent parmi les récipiendaires.

L’Alliance sport-études a récemment décerné 110 bourses nationales de 2000 $ chacune. On voit ici 70 des 110 récipiendaires. (Photo : Simon Laroche)
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