Zone agricole : rapprocher les consommateurs et les producteurs

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Par Louis-Philippe Samson
Zone agricole : rapprocher les consommateurs et les producteurs
Le Plan de développement de la zone agricole (PDZA) 2025 de la MRC de Drummond vise à favoriser une plus grande synergie entre les citoyens urbains et le milieu rural et agricole. (Photo : Ghyslain Bergeron)

AGRICULTURE. Le tout nouveau Plan de développement de la zone agricole (PDZA) révisé de la MRC de Drummond comporte différents objectifs qui pourront être atteints en créant des liens plus étroits entre les consommateurs et les producteurs agricoles.

Les six enjeux retenus au PDZA, qui sont une agriculture reconnue, une autonomie alimentaire accrue, une agriculture en synergie avec l’accessibilité alimentaire, une gestion durable de la forêt et une valorisation de ses services écologiques, des planifications territoriales harmonisées ainsi qu’une transition climatique soutenue, peuvent pratiquement tous se réaliser en rapprochant les consommateurs des agriculteurs.

Les membres du comité directeur du PDZA, Robert Julien, maire de Saint-Guillaume, Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville et présidente du comité, Jean-Guy Hébert, maire de Sainte-Brigitte-des-Saults et Guy Lavoie, maire de Saint-Bonaventure, sont accompagnés de la préfète Line Fréchette, mairesse de Saint-Majorique-de-Grantham. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Le rapprochement entre ces deux mondes regroupe un peu tous les enjeux, décrit Marie-Joëlle Brassard, conseillère en agroenvironnement et responsable de la révision du PDZA à la MRC. En achetant un produit local, on voit le visage derrière. Acheter local a plus qu’un impact économique. Ce rapprochement a des impacts environnementaux parce que le produit ne vient pas du Mexique, par exemple. Et aussi des répercussions sociales, car on sait qui l’a fait pousser. Ça crée une solidarité régionale.»

Présidente du comité directeur du PDZA, Stéphanie Lacoste, se réjouissait surtout que les citoyens de Drummond se soient intéressés à la révision du plan. On estime qu’environ 200 personnes ont participé aux consultations publiques.

«C’est intéressant de voir que les citoyens s’en préoccupent aussi et qu’on puisse créer des ponts entre ces deux mondes; rural et urbain. Ça fait en sorte que les orientations qui ont été définies seront plus solides, transcenderont les années et permettront au monde agricole de prendre son envol dans notre MRC», mentionne Mme Lacoste.

«On veut qu’une petite entreprise agroalimentaire sur notre territoire soit en mesure de vendre ses produits ici, ajoute la préfète Line Fréchette. De cette façon, on évite de grands transports. Comme citoyens, qu’on puisse faire un choix sain tant pour les changements climatiques que pour le dynamisme de notre communauté.»

Afin de créer ces ponts, un travail d’éducation et de sensibilisation à la réalité et aux enjeux agricoles devra être réalisé. La MRC entend se servir de tous ses moyens pour permettre au plus grand nombre de parfaire ses connaissances sur le milieu agricole.

Changements climatiques

En créant de plus forts liens entre les gens de la ville et les producteurs, cela pourra contribuer à raccourcir la chaine de distribution des aliments et ainsi réduire des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, d’autres actions doivent être posées pour assurer la meilleure transition climatique possible. Pour les producteurs, cela signifie souvent de nouveaux aménagements à la ferme.

De nombreux acteurs du milieu agricole ont assisté à la présentation du PDZA révisé au Centre horticole Foliflor de Saint-Cyrille-de-Wendover. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Lors des consultations publiques, les producteurs ont beaucoup parlé de la question des changements climatiques et des adaptations à faire. Pour eux, les bâtiments devront être mieux aérés pour les animaux. Ils vont devoir faire des ajustements pour recueillir l’eau de pluie en raison des sécheresses. Il y a aussi les questions des bandes riveraines et des engrais de surfaces auxquelles il faudra répondre. Les agriculteurs sont très au fait des actions à mener, mais cela crée une pression importante sur leurs épaules. Parfois, ils sentent qu’ils ont la responsabilité individuelle d’un enjeu collectif», souligne Marie-Joëlle Brassard.

En raison du lien étroit entre l’agriculture et l’environnement, la mention de l’adaptation aux changements climatiques dans le PDZA révisé était prioritaire. De plus, la MRC prépare actuellement un premier Plan climat et l’inclusion de cet enjeu était nécessaire dans un objectif d’harmonisation des planifications territoriales, dont le Schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR) aussi en cours. Plusieurs actions de lutte aux changements climatiques seront inscrites dans les différents plans de la MRC, d’où le besoin d’en faire mention dans chacun d’entre eux.

Il s’est écoulé environ huit ans entre le précédent PDZA et sa révision dévoilée le 22 mai. Cependant, il est bien difficile de prévoir la durée de vie de ce dernier. Selon Marie-Joëlle Brassard, la MRC devra demeurer à l’écoute tant des agriculteurs que des consommateurs afin de déterminer lorsqu’il faudra procéder à une prochaine mise à jour.

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