CULTURE. Plus de 900 élèves de première secondaire ont assisté, mardi, à la première représentation du théâtre musical Nos Sam, une création originale qui sensibilise les jeunes à l’intimidation.
C’est l’Espace Rivier qui est derrière cette initiative. Il y a un an, l’organisme est allé à la rencontre de 15 jeunes et de 15 intervenants de l’école secondaire Jean-Raimbault. L’objectif? Se renseigner sur les différentes formes de l’intimidation dans les établissements scolaires, afin de connaître les réalités actuelles.
L’Espace Rivier a constaté que l’intimidation est toujours bel et bien présente dans les écoles. «Beaucoup se font intimider à cause des préjugés. Je ne pensais pas qu’on était encore là en 2024. On parle d’homophobie, de surpoids et de racisme. Pourtant, la personne intimidée ne peut rien y faire. Elle ne peut pas changer», exprime la directrice artistique Nancy Lussier.
Inspiré par les témoignages de jeunes élèves confrontés à l’intimidation, le texte de Laurie Léveillé met principalement en scène quatre personnages, nos Sam, qui vivent ce problème à l’école.
Dans le but de concevoir un projet rassembleur, Nancy Lussier a inclus l’ensemble vocal Les Gospangels dans la création du spectacle. «J’ai demandé à tous les choristes de m’envoyer des idées de chansons. J’aime beaucoup ça faire ça dès le départ pour qu’ils se sentent impliqués. On a eu un répertoire d’une centaine de chansons. Quand on a reçu la pièce, quelques personnes l’ont lue. On a fait un ménage avec les choristes», souligne-t-elle.
Arrangements musicaux, auditions pour les comédiens et les danseurs, répétitions : un travail colossal a été réalisé lors des derniers mois pour que le spectacle voit le jour.
Un total de 10 comédiens, autant de danseurs, l’ensemble vocal Les Gospangels et cinq musiciens sous la direction musicale de Bruno Fortin participent au théâtre musical. La mise en scène a été assurée par Frédérique Mousseau, qui signe également la pièce musicale Renverser la fumée, en ouverture de spectacle.
Nos Sam est aussi l’occasion de faire rayonner de jeunes talents. Du haut de ses 16 ans, Anne-Clara Ross incarne l’un des personnages principaux. «C’est ma première pièce de théâtre. J’ai plus fait du chant avant. J’ai été au primaire en musique. Je suis avec Les Gospangels en ce moment. J’ai vu l’annonce pour faire la comédie. C’est ma première fois. On est entouré de personnes qui sont vraiment expérimentées. J’aime vraiment ça. Je me découvre une passion», témoigne celle qui interprète le morceau L’effet de masse.
L’élève de cinquième secondaire avait d’ailleurs un message à livrer par rapport à la pièce. «Les intimidateurs ne se rendent pas compte de l’impact qu’ils peuvent avoir sur les autres. Ils doivent réaliser ce qu’ils font. Même si ce sont des petits gestes, ça peut avoir de gros impacts sur les autres.»
Au cœur de la sensibilisation
Mardi après-midi, les élèves du Centre de services scolaire des Chênes (CSSDC) ont assisté à la première de Nos Sam à la Maison des arts. L’Espace Rivier souhaitait offrir ce spectacle gratuitement aux jeunes dans le but de prévenir et de contrer l’intimidation.
«Tous les élèves vont recevoir un stylo bannière sur lequel il y a un code QR, des ressources, un quizz, des témoignages, de l’information sur l’intimidation, des autosoins et des conseils. De retour en classe, à la quatrième période, il va avoir une rencontre avec un Google Forms. Ils vont refaire une causerie en classe en revenant sur la pièce», fait savoir Nancy Lussier.
Il était tout naturel pour l’organisation scolaire d’appuyer ce projet. «En sensibilisant nos élèves à travers l’art, nous espérons créer un environnement scolaire plus sûr et plus respectueux. Nous saluons cette initiative qui peut faire la différence dans la vie de tous les jours», mentionne Maude Trépanier, directrice générale adjointe du CSSDC.
Pour la représentation en soirée, sur invitation seulement, un public plus large de 700 invités, notamment composés de gens qui œuvrent auprès des jeunes et la famille et amis des artistes, étaient présents.
Notons que ce théâtre musical n’aurait pu voir le jour sans l’aide du ministère de la Famille et de son Programme de soutien financier Ensemble contre l’intimidation.
Nancy Lussier rêve que le projet se perpétue dans le temps. «Les chansons sont prêtes. Les textes sont prêts. Les chorégraphies sont prêtes. Les projections sont prêtes. On ne partira pas en tournée avec 80 personnes, mais j’aimerais remonter cette pièce avec des comédiens professionnels.»
