Incivilité : le syndicat des cols bleus de Drummondville ne lâche pas le morceau

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Par Emmanuelle LeBlond
Incivilité : le syndicat des cols bleus de Drummondville ne lâche pas le morceau
Selon le syndicat, les comportements sont généralisés et perdurent depuis une quinzaine d'années. (Photo : d'archives Ghyslain Bergeron)

MUNICIPAL. Le syndicat des cols bleus de Drummondville réclame une fois de plus une application rigoureuse de la politique concernant le harcèlement, la violence et l’incivilité par l’organisation municipale.

En ce sens, le syndicat exige que «l’employeur agisse pour de bon face à l’un de ses contremaîtres au long parcours d’incivilité», est-il écrit par voie de communiqué.

Le cadre en question fait l’objet d’une entente disciplinaire dite «de la dernière chance» depuis l’automne 2024. Or, le syndicat a eu connaissance d’incidents subséquents d’incivilité, qu’il a portés à l’attention de la Ville.

«Malheureusement, encore une fois, la partie patronale a choisi de tergiverser, de laisser aller la situation. Pourtant, au moment de l’entente « de la dernière chance », il avait clairement été indiqué au syndicat que ça allait être tolérance zéro pour la suite des choses. Il y a deux poids, deux mesures, parce que nous sommes certains que si c’était un employé col bleu qui avait un tel dossier, il aurait été congédié depuis longtemps», explique Alain Savignac, conseiller syndical au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

En octobre 2022, plus de 25 employés cols bleus s’étaient plaints d’avoir subi les comportements inacceptables de l’individu en question sur une quinzaine d’années. Il avait conséquemment été suspendu sans solde en 2023. Par la suite, il a repris des fonctions d’autorité auprès des cols bleus, au grand dam de leur syndicat.

De son côté, la Ville de Drummondville se dit «surprise» de cette sortie publique de la part du syndicat des cols bleus, «d’autant plus que toutes les parties ont été rencontrées — à deux reprises même — au cours des dernières semaines, afin de partager l’information de manière totalement transparente dans ce dossier».

«Bien que nous ne souhaitions pas discuter publiquement de dossiers internes et confidentiels, nous tenons à réitérer que notre Politique de prévention du harcèlement est toujours respectée. À la Ville, le harcèlement au travail est une situation prise très au sérieux : c’est tolérance zéro. Aucune faute démontrée n’a jamais été laissée sans conséquence», indique la conseillère en relations publiques de la Ville, Anne-Élisabeth Benjamin.

«Chaque événement rapporté fait l’objet d’une enquête rigoureuse, puisque toute allégation est traitée avec sérieux. Les plus récentes allégations envers ce cadre ont également été analysées avec la même rigueur, et les conclusions sont claires : après examen de tous les témoignages, aucune preuve tangible d’incivilité n’a été prouvée», ajoute-t-elle.

Selon elle, il est essentiel de faire la distinction entre «les allégations fondées et non fondées». «Comme employeur, nous avons le devoir de protéger tous nos employés — qu’ils soient cols bleus, cols blancs, préventionnistes, pompiers, brigadiers, cadres, etc. La Ville demeure donc vigilante, proactive, et applique rigoureusement les lois en vigueur à l’ensemble de son personnel», dit-elle.

Notons que la section locale 5223 du SCFP représente plus de 190 employés cols bleus de la Ville de Drummondville. Comptant 143 000 membres au Québec, le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit quelque 40 000 membres.

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