RELIGION. L’annonce du nouveau pape, Léon XIV, dont le vrai nom est Robert Francis Prevost, a fait une forte impression sur les catholiques de la région. La venue de l’homme originaire de Chicago est vue comme une surprise, mais une surprise qui va faire du bien au monde christianisme.

Le curé de la paroisse Saint-François-d’Assise, Jean-Luc Blanchette, a été stupéfait d’apprendre que le nouveau pape serait Léon XIV. «Il est clair que c’est une surprise pour tout le monde, il n’était pas le favori, loin de là», a-t-il déclaré. M. Blanchette a également souligné que la plupart des cardinaux américains qui auraient pu être papes étaient conservateurs, contrairement à M. Prevost, qui se situe plutôt dans une lignée progressiste.
Le vote des cardinaux pour élire un nouveau pape s’est aussi fait plus rapidement qu’a l’habitude. Cette fois-ci, ils ont mis seulement deux jours pour choisir le successeur du défunt pontife. Jean-Luc Blanchette se réjouit de cette décision, puisque ça veut dire que les cardinaux n’ont pas eu «à se battre» pour élire leur nouveau chef.
Être pape implique de nombreuses responsabilités, telles que représenter tous les catholiques du monde. Un travail que Léon XIV prévoit mettre de l’avant. «C’est dur d’être pape parce que tu dois agir sur cinq continents qui n’ont pas les mêmes façons de parler. C’est pourquoi, dans son discours, il a voulu mettre l’accent sur le mot “unité”. Il veut travailler avec les gens pour les gens», indique l’évêque du diocèse de Nicolet, Monseigneur Daniel Jodoin.

L’arrivée d’un nouveau pape américain pourrait peut-être calmer les ardeurs du président américain, Donald Trump. «Léon XIV a dit deux fois dans son discours : “en tant que chrétiens, nous sommes là pour construire des ponts”. C’est un clin d’œil au pape François, qui, lors d’une messe au Mexique, avait dit que le président Trump devrait construire des ponts et non des murs contre les Mexicains», explique le curé.
En région, l’arrivée d’un nouveau pape ne change pas grand-chose, sauf peut-être le changement de nom lors des messes passant de François à Léon XIV. Le curé de la paroisse Saint-François-d’Assise mentionne également qu’une messe en l’honneur du nouveau pape sera célébrée le vendredi 9 mai à la basilique Saint-Frédéric. «Pour voir de vrais changements dans l’Église, il faudra attendre quelque temps pour savoir quel état d’esprit il a», ajoute-t-il.

«Paix, Paix, Paix, Paix»
Selon Jean-Luc Blanchette, le nouveau pape souhaite poursuivre sur la voie tracée par le pape François. Au cours de son discours, l’homme de Chicago a évoqué quatre fois le mot «paix», un clin d’œil à toutes les guerres qui se déroulent actuellement dans le monde. «Je pense qu’il va continuer là où le pape François s’était arrêté, mais avec sa propre touche», a avancé le curé de Drummondville.
Un parcours atypique
Le nouveau pape a, selon Daniel Jodoin, un parcours contraire aux anciens papes. «La plupart des papes précédents ont commencé leur carrière à Rome et ont gravi les échelons de l’Église. Toutefois, pour Léon XIV, il est né aux États-Unis et a ensuite voyagé pour s’installer au Pérou, où il a pu apprendre à vivre dans une communauté plus pauvre. C’est un de ses avantages, il connaît les gens du peuple», raconte-t-il. Un pape qui sera là pour un bon moment espèrent les deux hommes de l’Église. Rappelons que Robert Francis Prevost a seulement 69 ans et qu’il lui reste donc beaucoup de pain sur la planche.