POLITIQUE. De passage à Drummondville jeudi dernier, le candidat dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ), Charles Milliard, a rencontré des gens du milieu des affaires ainsi que la mairesse Stéphanie Lacoste. L’Express s’est entretenu avec celui qui espère être à la tête du parti lors des prochaines élections provinciales.
Ancien président de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard s’est lancé dans la course il y a de cela 10 mois. Il croit que le PLQ est «à la croisée des chemins» et qu’il est temps «d’écrire un nouveau chapitre».
«Je veux apporter un renouvellement de génération. J’ai 45 ans, quasiment le même âge que Paul St-Pierre Plamondon. Je pense qu’on a besoin d’une nouvelle génération au pouvoir. Il y a aussi le renouveau dans la façon de faire de la politique. Je m’identifie beaucoup aux politiciens qui sont respectueux, qui parlent à l’intelligence des gens, qui proposent des choses tout en étant plus transparents», explique-t-il.
Enjeux locaux et nationaux
Charles Milliard est déjà venu faire un tour à Drummondville en février dernier pour rencontrer des militants libéraux. Ces derniers lui ont fait part des sujets et des inquiétudes qui les préoccupent.
«[Drummond] a déjà été une terre libérale. Les enjeux de l’état des finances publiques, de l’économie et des services publics ne sont pas nécessairement différents de ce que j’entends ailleurs au Québec. Drummond et le Centre-du-Québec sont une terre de PME. Je pense que c’est ça qu’il faut mettre de l’avant, pas les grands projets pharaoniques qui ne fonctionnent pas au Québec», croit-il.
Selon lui, le gouvernement caquiste ne s’attaque pas aux vrais enjeux. «Les enjeux au Québec, c’est la décote économique, le déficit budgétaire, les hôpitaux qui croulent ou qui ne sont pas bâtis, les autoroutes qui font dur. Ce sont ces enjeux que les gens me parlent», rapporte le candidat à la direction du PLQ.
Invité à se prononcer sur le dossier du nouvel hôpital régional de Drummondville, Charles Milliard a reconnu que la demande des gens du Centre-du-Québec est «très légitime».
«Je vais faire de la politique pour générer le plus de richesses pour financer les services publics au Québec comme en éducation, en transport et surtout en santé, compte tenu de mon background», indique celui qui est également membre de l’Ordre des pharmaciens du Québec. «Les gens payent des impôts toute leur vie. Quand ils arrivent au moment où ils ont besoin de soins de santé, il faut que le Québec réponde présent. Je pense que l’accès au service de santé publique, c’est la priorité du gouvernement du Québec.»
Charles Milliard mise aussi sur le passé économique de son parti politique pour faire face à l’enjeu des tarifs douaniers américains. Selon lui, il faudra émettre quelques contre tarifs sur certains secteurs particuliers d’États américains tout en diversifiant les marchés à l’international.
Une élection imminente
Avec la fin des élections au fédéral, M. Milliard espère que les Québécois s’intéresseront de plus en plus à la course à la chefferie du PLQ. L’arrivée de Karl Blackburn en avril dernier ainsi que la popularité de Pablo Rodriguez dans les intentions de votes des membres ne lui font pas peur.
«Je suis convaincu que nous, les trois principaux candidats, on a des narratifs bien différents pour le parti. On n’a pas besoin au parti d’avoir l’influence d’Ottawa. On a besoin d’un parti libéral indépendant qui va faire la promotion de la défense du Québec pour une nouvelle génération. Et dans les cinq candidats, il n’y a que moi qui représente ça», martèle-t-il.
Plusieurs débats sont prévus jusqu’à la tenue du congrès à la chefferie du parti, à Québec, où aura lieu l’annonce du nouveau chef, le 14 juin prochain. Les membres du PLQ devront choisir entre Charles Milliard, Pablo Rodriguez, Karl Blackburn, Mario Roy et Marc Bélanger.
