Un bootcamp pour former les futurs repreneurs d’entreprises

Un bootcamp pour former les futurs repreneurs d’entreprises
Marc Duhamel, de l’ORTEQ, Jean-Raymond Lafond, de MNP, Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville, Tony Rodrigue, directeur général du CAE Drummond, et Johanne Lachapelle coordonnatrice séniore à l’entrepreneuriat chez Drummond économique. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENTREPRISES. Drummond économique et le Centre d’aide aux entreprises (CAE) Drummond offriront l’automne prochain une formation intensive pour les repreneurs de la région qui se fera connaître sous l’appellation Bootcamp certifié repreneur.

Ce programme de formation s’adresse aux entrepreneurs qui cherchent soit à prendre la relève d’une entreprise dans laquelle ils sont impliqués ou qui souhaitent acquérir une entreprise. Ainsi, les 23 et 30 octobre prochain, une première cohorte de 15 potentiels repreneurs, triés sur le volet, pourront participer à une formation intensive qui vise à les outiller sur la démarche à suivre pour prendre la relève d’une entreprise. Les aspects juridiques, fiscaux, financiers, opérationnels, organisationnels ainsi que la posture d’un repreneur à adopter pour réussir la transition de l’entreprise. Les détails de ce programme ont été dévoilés le 29 avril dans les bureaux de Drummond économique.

Tony Rodrigue, directeur général du CAE Drummond. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«C’est une initiative conjointe de Drummond économique et du CAE Drummond, partage Tony Rodrigue, directeur général du CAE Drummond. Les discussions avec Drummond économique ont été très faciles et c’était naturel de nous joindre à ce projet qui s’insère parfaitement dans notre mission. Le repreneuriat est aujourd’hui un levier stratégique pour l’avenir économique de notre région.»

Si cette formation intensive a été créée, c’est parce qu’un besoin se fait ressentir dans la région. Dans un récent sondage de Drummond économique auprès des propriétaires d’entreprises de la région, 116 des 652 répondants, environ 18 %, ont affirmé envisager de céder leur entreprise au cours des cinq prochaines années. De plus, seulement 15 % de ce nombre indique avoir identifié sa relève.

L’objectif est donc de maintenir ces entreprises dans la région et d’assurer leur pérennité. La mairesse de Drummondville et présidente de Drummond économique, Stéphanie Lacoste, estime que le repreneuriat est crucial pour l’avenir économique des communautés de la région et qu’il peut constituer un important levier au développement régional.

«Le Québec est à l’aube d’une vague massive de transfert d’entreprises, souligne Mme Lacoste. Cette réalité force les décideurs politiques et économiques à agir afin de faciliter cette transition historique. Pour nos communautés, il s’agit à la fois d’une opportunité et d’un risque. Comme celui de perdre des sièges sociaux, des savoir-faire précieux et un ancrage local bâti souvent sur plusieurs décennies. Le repreneuriat n’est pas simplement une question de chiffres ou de gestion. Nous voulons donc faire notre part dans ce processus en soutenant les repreneurs de la région.»

«Le transfert d’entreprises est un défi majeur. Dans une région comme Drummond, où la vitalité économique repose beaucoup sur le secteur industriel; il faut qu’il soit robuste. C’est un défi qui devient une priorité stratégique incontournable. Ça peut fragiliser le secteur si on n’a pas une relève qui est bien préparée. Drummond économique veut être un catalyseur du repreneuriat en stimulant la relève entrepreneuriale locale», ajoute Johanne Lachapelle, coordonnatrice séniore à l’entrepreneuriat chez Drummond économique.

Marc Duhamel, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières et directeur scientifique de l’Observatoire du repreneuriat et de transfert d’entreprise du Québec (ORTEQ).(Photo : Ghyslain Bergeron)

Dans Drummond, on compte en moyenne 135 transferts d’entreprises ces dernières années. Cela représente une valeur approximative de 270 millions de dollars par année. «En formant une quinzaine de repreneurs, on peut imaginer l’impact et les retombées économiques qui découleront d’assurer le transfert de ces entreprises. Il y a de plus en plus de recherches qui montrent que la valeur d’une entreprise vaut plus que la somme de ses actifs tangibles. Ceux-ci représenteraient de 70 % à 80 %. Le reste de la valeur se perd lors d’un transfert à des intérêts étrangers par exemple», souligne Marc Duhamel, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières et directeur scientifique de l’Observatoire du repreneuriat et de transfert d’entreprise du Québec (ORTEQ).

On espère que le bootcamp pourra attirer les entrepreneurs cédants qui sont en réflexion. Avec seulement 15 places disponibles, Drummond économique a immédiatement lancé le processus de sélection qui visera à dénicher les gens qui montrent le plus de potentiel à reprendre une entreprise rapidement.

D’une valeur estimée à 5 000 $, la formation du Bootcamp repreneurs certifiés est offerte à un coût de 750 $ grâce à l’apport des différents partenaires qui sont le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec (MEIE), MNP, le CAE Drummond, le Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) et Desjardins Entreprises Centre-du-Québec. Alors que cette première édition peut avoir des airs de projet pilote, Drummond économique espère présenter le bootcamp pendant de nombreuses années.

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