HOCKEY. La poussière retombe lentement sur la saison de rêve des Chevaliers de Lévis. En dépit d’un revers crève-cœur en finale de la coupe Telus, la troupe de l’entraîneur-chef Pier-Luc Giguère rentre à la maison avec la tête haute… et remplie de leçons.
Au bout d’une épopée de sept jours à Chilliwack, en Colombie-Britannique, les champions de la coupe Jimmy-Ferrari ont rendu les armes dans le match ultime du championnat canadien des clubs M18 AAA. Battue 3-2 en prolongation par les Pat Canadians de Régina, la formation québécoise a dû se contenter de la cruelle médaille d’argent.
«On a joué sept bonnes parties, a raconté Pier-Luc Giguère au lendemain du tournoi. C’est plate que ça n’ait pas viré pour nous en prolongation, mais je pense qu’on a joué dans notre identité. Les joueurs ont bien représenté les valeurs de l’organisation. On est très fiers de comment ça s’est passé pour nous.»
Invaincus à leurs six premières sorties face aux champions des autres régions et aux hôtes de la compétition, les Chevaliers avaient notamment signé un gain de 6-2 contre les Pat Canadians en ronde préliminaire.
«Ces deux matchs ont été âprement disputés. Je pense que ça aurait pu virer d’un bord ou de l’autre à chaque fois», a résumé Pier-Luc Giguère.
Cinq piliers repêchés par les Voltigeurs
L’édition 2024-2025 des Chevaliers comptait sur pas moins de cinq espoirs repêchés par les Voltigeurs. Les défenseurs Émerik Paris, Jacob Boucher et Ludovic Paradis ainsi que les attaquants Elliot Lacroix et Félix Grenier ont rendu de précieux services à leur équipe.
«Émerik, ça fait trois ans qu’il joue pour nous. C’était notre capitaine. Il a joué du gros hockey toute l’année, a affirmé Pier-Luc Giguère. C’est un défenseur calme, stable et très alerte dans tout ce qu’il fait sur la patinoire. C’est un gars hyper brillant et un véritable passionné de hockey. Je pense que vous allez bien l’aimer à Drummondville!»

Jacob Boucher et Ludovic Paradis ont également fait partie intégrante des succès des Chevaliers, auteurs de plusieurs records défensifs cette saison. «Ils ont été des piliers pour nous en défensive. Jacob doit continuer de travailler sur son offensive, mais défensivement, sa robustesse, sa présence d’esprit et ses lectures de jeu sont parmi les meilleures de la ligue.»
Blessé au pied lors du dernier match de la saison régulière, Ludovic Paradis a fait le voyage à Chilliwack avec ses coéquipiers. «Ludovic possède un bon coup de patin. C’est un grand joueur avec un bon bâton. Il est capable d’être physique à certains moments», a souligné Pier-Luc Giguère.
En offensive, Elliot Lacroix s’est imposé comme l’homme de confiance de ses entraîneurs en séries et à la coupe Telus. «C’est un gars qui s’en forme comme pas deux! J’ai rarement vu un athlète comme lui. Il est capable de jouer en avantage numérique, en désavantage numérique et à cinq contre cinq contre les meilleurs joueurs de l’autre équipe», a expliqué Pier-Luc Giguère.
«Non seulement il est capable de ne rien donner à l’adversaire, mais il provoque beaucoup de revirements. Il a connu toute une fin de saison. Lui aussi, vous allez l’aimer!»
De retour au jeu après avoir soigné une blessure, Félix Grenier a marqué quelques buts importants durant le championnat canadien.
«Je dois lui lever mon chapeau, parce qu’il a connu tout un tournoi! Il a joué avec beaucoup de hargne et il a obtenu beaucoup de chances de marquer. Je trouve qu’il a démontré beaucoup de caractère et de fierté dans les plus gros moments de l’année.»
Discipline, humilité… et plaisir
Au bout du compte, les Chevaliers auront compilé une impressionnante fiche de 59 victoires, un seul revers en temps réglementaire et cinq défaites en bris d’égalité en 65 parties cette saison. Pier-Luc Giguère a exprimé sa fierté devant la constance, le niveau d’engagement et l’attitude de ses protégés.
«Les gars ont joué avec humilité, en essayant tout le temps de s’améliorer, même si on avait une bonne fiche. Ils ont respecté les valeurs qu’on a mises en place. C’est ça que je veux qu’ils retiennent : être disciplinés dans leur vie, savoir gérer leurs émotions, gérer les difficultés avec du calme, avec leur tête», a fait valoir l’homme de hockey de 35 ans.

«À travers nos succès, on a su rester humbles. On trouvait tout le temps quelque chose qui n’allait pas de la bonne façon. On n’était jamais assez bons», a ajouté l’ancien capitaine des Huskies de Rouyn-Noranda.
S’ils ont appris à respecter l’adversaire malgré leur domination parfois écrasante, les joueurs des Chevaliers ont également su imposer le respect quand la situation l’exigeait.
«On a rencontré des équipes arrogantes à la coupe Telus. Ça ne nous a jamais affectés. On est resté calme là -dedans. Ça aurait pu nous ébranler, mais on ne s’est pas laissé intimider. Ce sont des leçons que les gars vont garder pour la vie.»
Par-dessus tout, Pier-Luc Giguère est fier d’avoir démontré à ses joueurs qu’il est possible de travailler fort tout en s’amusant.
«Travailler pour atteindre ses buts, que ce soit dans le travail, avec la famille ou dans le hockey professionnel s’ils en ont la chance un jour, ça ne se fait pas sans enthousiasme. Si tu te présentes chaque jour au bureau et que c’est plate, tu vas changer de métier ou tu vas tomber en dépression! Je crois que les gars ont compris que le plaisir doit être au centre de leurs activités dans le futur.»
Une campagne historique

– Invaincus en temps réglementaire en saison régulière (fiche de 38-0-1-3)
– Meilleur pourcentage de victoires de l’histoire du circuit (0,952)
– Moins de buts accordés en une saison (67)
– Meilleure moyenne collective de buts alloués (1,50)
– Champions du Challenge CCM
– Champions de la coupe Jimmy-Ferrari
– Médaillés d’argent à la coupe Telus