Participation en hausse et fidélité bloquiste dans Drummond

Participation en hausse et fidélité bloquiste dans Drummond
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a été accueilli par Martin Champoux lors de son passage dans sa région natale, la veille du scrutin. (Photo : William Hamelin)

ÉLECTIONS. Plus nombreux à voter qu’il y a quatre ans, les électeurs de la circonscription de Drummond sont demeurés fidèles au Bloc québécois.

Au bout d’une campagne de 36 jours, le député sortant Martin Champoux a été réélu avec une majorité somme toute confortable. Sa victoire a été confirmée peu après 22 h 30, lundi soir. Au moment d’écrire ces lignes, le politicien de 57 ans avait recueilli 23 509 votes, soit près de 43 % des suffrages.

Comme lors des deux élections précédentes, Martin Champoux n’a jamais véritablement été inquiété par ses plus proches poursuivants. Selon les chiffres d’Élections Canada, l’avance du bloquiste s’élève à près de 8000 voix.

Martin Champoux. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Malgré une entrée tardive dans la campagne ainsi qu’une controverse entourant son absence au débat électoral, la candidate libérale Ghada Jerbi s’est hissée en deuxième position en récoltant un peu plus de 28 % des voix.

En recueillant près de 23 % des suffrages, le conservateur François Fréchette a dû se contenter de la troisième place. De son côté, l’ex-député néo-démocrate François Choquette n’aura convaincu que 4,6 % des électeurs de lui faire confiance.

Le candidat populaire William Trottier (1,4 %) ferme la marche dans Drummond. Soulignons que le Parti vert du Canada n’avait pas de candidat dans la circonscription.

Rappelons qu’en 2021, Martin Champoux avait été réélu avec une forte majorité, récoltant 46,6 % des suffrages. Lors de sa première élection, en 2019, l’ex-animateur de radio et de télévision avait fait une entrée remarquée en politique en obtenant 44,8 % des voix.

Participation en hausse

D’autre part, après avoir atteint un creux historique dans Drummond en 2021, le taux de participation a grimpé à 62,24 % lors de cette élection.

Les 234 bureaux de scrutin ayant été comptabilisés, 54 825 des 88 085 électeurs inscrits ont usé de leur droit de vote. Il s’agit d’une hausse de 4,41 % par rapport à la dernière élection.

À l’échelle canadienne, la participation électorale s’élevait à 67,38 % au moment d’écrire ces lignes, comparativement à 62,6 % en 2021.

La balance du pouvoir au Bloc?

À l’échelle nationale, les Canadiens ont opté pour la continuité en élisant un gouvernement libéral. Le premier ministre Mark Carney serait toutefois à la tête d’un gouvernement minoritaire. Quant aux conservateurs du chef Pierre Poilievre, ils seront à nouveau cantonnés dans l’opposition officielle.

À la dissolution du parlement, il y a cinq semaines, le Bloc détenait 33 sièges. Au moment d’écrire ces lignes, le parti souverainiste était en avance dans 22 circonscriptions au Québec. Malgré cette perte de 11 sièges, les bloquistes pourraient détenir la balance du pouvoir.

Dans son discours tenu en fin de soirée, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a d’ailleurs évoqué cette possibilité, assurant que son parti prenait toute la mesure de cette responsabilité.

Yves-François Blanchet. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Il n’est pas question, advenant l’hypothèse où le Bloc trancherait lors de votes à la Chambre des communes qui seront déterminants pour l’avenir du Québec et du Canada, que notre comportement soit frivole ni irresponsable. Nous serons des gens articulés, compétents, présents dans tous les dossiers, qui agiront dans le sens du bien commun. Le Canada devra, à chaque question qui sera posée, s’assurer que l’intérêt du Québec soit respecté; devra, en toute matière, faire converger les intérêts du Québec et du Canada. À défaut, il n’y aura pas d’appui du Bloc québécois.»

Le politicien originaire de Saint-Edmond-de-Grantham, qui a fait un arrêt dans sa région natale à la veille du scrutin, estime par ailleurs que son parti a mené «une campagne de cœur, une campagne de passion, une campagne à la hauteur de ce que sont les Québécois.» Le chef bloquiste a également profité de l’occasion pour remercier les militants du parti.

«Vous avez entrepris une campagne qui aurait pu être extrêmement difficile sur le moral. Vous l’avez fait avec le sourire et une énergie imparable.»

Notons en terminant que dans la circonscription voisine de Richmond-Arthabaska, le Drummondvillois Daniel Lebel, du Bloc québécois, a terminé en troisième position avec 27,3 % des voix. Le conservateur Éric Lefebvre a été élu avec 35,6 % des suffrages.

Un château fort

Historiquement, la circonscription de Drummond a longtemps été considérée comme un véritable château fort bloquiste. Entre 1993 et 2006, Pauline Picard a décroché cinq victoires consécutives avant que Roger Pomerleau prenne sa relève en 2008. En 2011, la région a cependant succombé à la vague orange. Le néo-démocrate François Choquette a gagné la confiance des électeurs pendant deux mandats consécutifs, jusqu’au retour en force du Bloc en 2019.

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