Manifestation au parc Woodyatt pour le droit au logement

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Par Antoine Martin
Manifestation au parc Woodyatt pour le droit au logement
Les manifestants ont marché à travers les rues en faisant des arrêts à la mairie et au bureau du député de Drummond-Bois-Franc, Sébastien Schneeberger.(Photo Antoine Martin)

LOGEMENT. Des locataires de Montréal jusqu’à Québec se sont rassemblés au parc Woodyatt, ce jeudi 24 avril, pour protester contre l’inaction de la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau. Les manifestants ont dénoncé le rapport de force trop inégal entre les propriétaires et les locataires, en plus de réclamer un gel des loyers, compte tenu de leur augmentation constante.

L’intervenante en droits des locataires à l’organisme Action Location Drummond, Mélanie Gamelin. (Photo Antoine Martin)

Sur place plus de 300 manifestants étaient présents avec une seule idée en tête, faire passer un message au gouvernement. Le thème le plus récurrent lors de cette manifestation concerne la modification du critère de fixation des loyers. «Nous souhaitons que le prix de fixation du loyer soit maintenant basé sur l’entretien et les dépenses liées à l’immeuble. La formule actuelle avantage beaucoup plus les propriétaires que les locataires», réclame l’intervenante en droits des locataires à l’organisme Action Location Drummond, Mélanie Gamelin. «On a l’impression que les propriétaires ont beaucoup plus l’oreille de la ministre que les locataires», souligne-t-elle.

De nombreux locataires s’estiment maltraités et impuissants face à l’augmentation des loyers. «Il est grand temps d’en finir avec l’abus et l’arrogance des entreprises immobilières, qui révisent les baux à leur guise et s’enrichissent au détriment des locataires», s’insurge la coordonnatrice du Bureau d’animation et d’information logement du Québec métropolitain, Nicole Dionne.

La manifestation annuelle organisée par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a pour habitude de se tenir à la même date, soit à Québec ou à Montréal. Cependant, cette année, les dirigeants ont voulu démontrer que les problèmes de logement ne concernent pas uniquement les grandes villes, mais aussi les régions.

«L’important pour nous c’est qu’il n’y ait pas seulement Montréal et Québec qui soient entendues quand on parle de la situation précaire des locataires, mais aussi des plus petites régions, comme Drummondville», explique le chargé de projet du RCLALQ, Émile Boucher. «On commence même à voir, dans de petits endroits, des problématiques concernant le logement, comme aux Îles-de-la-Madeleine ou encore en Gaspésie, où l’itinérance et les difficultés à se loger ou à se relocaliser commencent à apparaître», ajoute-t-il.

D’une façon ou d’une autre, la crise du logement est liée à celle de l’itinérance. «Les personnes qui subissent des augmentations de loyer doivent souvent tomber dans l’itinérance parce qu’elles ne sont pas en mesure d’y faire face», s’alarme le chargé de projet au RCLALQ.

Un travail de tous les jours

Selon le RCLALQ, pour voir de réels changements dans la société, il en faudra beaucoup plus. «Il ne faut pas se limiter à une journée. On travaille chaque jour et on fait plusieurs événements pour que le gouvernement puisse enfin nous entendre», indique M. Boucher. Cependant, les organismes présents restent convaincus que chaque manifestation est un pas dans la bonne direction pour de meilleurs droits pour les locataires.

Dans la région de Drummondville, les locataires ont subi une hausse de 14,08 % du loyer médian en l’espace d’un an. En comparaison, à l’échelle de la province, il en est plutôt de 9,5 % d’après le Rapport sur le marché locatif automne 2024 récemment publié par la SCHL.

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