ÉNERGIE. Pendant que le gouvernement du Québec cherche à fournir plus d’électricité à la province, Michel Labonté a réduit de près de la moitié sa dépendance à Hydro-Québec grâce à ses panneaux solaires.
Friand des nouvelles technologies, mais aussi conscient de l’enjeu de la pollution, le Drummondvillois a découvert les possibilités qu’offraient les panneaux solaires il y a plusieurs années durant un salon de l’habitation. C’est seulement lors de son déménagement, quelques années plus tard, qu’il a retrouvé la documentation sur le sujet. C’était donc pour lui le moment idéal d’explorer cette avenue.
Cela fait maintenant trois ans que Michel Labonté et sa famille peuvent compter sur l’énergie fournie par 21 panneaux solaires, de 430 watts chacun, installés sur deux des quatre pentes de sa toiture. Afin de fournir l’électricité à la résidence, l’énergie des capteurs photovoltaïques est dirigée vers un onduleur, qui convertit le courant continu en courant alternatif, avant d’être envoyé dans le panneau électrique de la propriété. Son système peut fournir jusqu’à 7 680 watts (7,68 kilowatts).

Grâce à cette installation, Michel Labonté affirme que ses frais d’Hydro-Québec ont diminué de 50 % annuellement. Bien entendu, la production électrique des panneaux dépend de la période d’ensoleillement. Les panneaux fourniront donc plus d’électricité en été qu’en hiver. Cependant, les surplus produits sont retournés dans le réseau électrique de la société d’État.
«En été, le système produit plus d’électricité qu’on peut en consommer. Ça permet d’accumuler des crédits auprès d’Hydro-Québec. En hiver, lorsque les panneaux ne suffisent pas, les crédits sont appliqués sur les factures comme un rabais. Avant de changer nos voitures, la production des panneaux et notre consommation chez Hydro-Québec étaient pratiquement kif-kif», relate le Drummondvillois de 48 ans.
Effectivement, après avoir installé ses panneaux solaires, Michel Labonté et sa conjointe ont changé leurs deux voitures pour des véhicules électriques. Bien que celles-ci font augmenter leur consommation d’électricité, M. Labonté affirme réaliser d’importantes économies, lui qui a également remplacé sa tondeuse et sa souffleuse pour des modèles électriques.
«Avant de changer nos voitures à essence, on avait calculé une période d’environ sept ans et demi pour rembourser notre investissement. Maintenant, on consomme plus d’électricité, mais si on compte nos dépenses en frais d’énergie totales, comprenant l’électricité et l’essence, nos économies sont encore plus grandes», dit M. Labonté.
Après trois ans, le constat est clair pour Michel Labonté. Les panneaux solaires représentent un investissement qui en vaut la chandelle. «Je le recommande pour vrai. Il y a plusieurs facteurs à considérer. Ça a adonné que ma maison est bien positionnée. Il y a plein de maisons qui sont aussi bien positionnées; certaines pourraient même avoir plus de panneaux qu’ici. Il faut s’informer pour savoir ce qui est possible. Dans certains cas, ça peut ne pas être rentable d’en avoir.»
Processus encadré
Avant d’installer des panneaux solaires, Michel Labonté a eu à passer à travers différentes étapes. D’abord, il a fallu choisir l’entreprise qui ferait l’installation du système; Québec Solar dans le cas présent. Ceux-ci lui offraient un système clé en main. Bien que le tout représentait un investissement d’un peu plus de 20 000 $ à l’époque, le gouvernement fédéral offrait, à ce moment, la subvention canadienne pour des maisons plus vertes qui a fourni un montant de 5 000 $. Le gouvernement fédéral a depuis remplacé ce programme par le Prêt canadien pour des maisons plus vertes.

La Ville de Drummondville dispose aussi d’un règlement qui encadre l’installation de capteurs énergétiques. Sur les toits en pente, celles adjacentes à un mur avant ne peuvent pas être couvertes à plus de 50 %. Les autres faces peuvent l’être à 100 %. Michel Labonté a obtenu une dérogation pour son toit. La superficie couverte a pu excéder légèrement la norme pour préserver un certain esthétisme à l’installation.
Finalement, des démarches doivent être réalisées auprès d’Hydro-Québec. La société d’État demande que les clients désirant se doter de ce type d’installation fournissent certains documents et qu’une inspection et des essais de vérifications des onduleurs soient réalisés. De plus, le mode de versements égaux (MVE) n’est pas accessible aux clients autoproducteurs qui renvoient de l’énergie dans le réseau. Actuellement, ceux-ci ne peuvent pas recevoir leur facture électroniquement, mais cette option devrait être rendue disponible d’ici quelques semaines.
Hydro-Québec dit, dans un échange de courriels, suivre de près «l’adoption du solaire par la clientèle ainsi que son effet sur le réseau». De plus, l’énergie solaire ne contribue pas à son bilan de puissance puisque les panneaux ne peuvent pas produire d’électricité lors des pointes de consommation hivernale lorsqu’il fait noir. Toutefois, on considère l’énergie solaire comme une filière complémentaire à l’hydroélectricité.
De son côté, Michel Labonté a choisi un système sans batteries. Cela fait en sorte qu’il ne peut pas être autonome en cas de panne en emmagasinant de l’énergie. Dès que le système perçoit qu’il n’y a plus d’électricité, il s’éteint automatiquement pour éviter tout accident, notamment si des ouvriers travaillent à réparer le réseau ou si un délestage est nécessaire en situation d’incendie.
De plus, le système qu’il a choisi fonctionne de pair avec une application qui lui permet de suivre en direct la production énergétique de ses panneaux solaires et l’historique quotidien. L’orientation de sa maison est quasi optimale, avec une façade vers le sud-est, pour l’installation de cet équipement.
«Il y a plusieurs facteurs à considérer, comme l’inclinaison du toit et son orientation. Ça ne peut pas être idéal pour chaque maison, mais, pour la plupart, je suis persuadé qu’il y aurait quelque chose de possible», estime Michel Labonté.
Les panneaux solaires ont une durée de vie estimée à 25 ans.