Transactions : Yanick Lemay ne regrette pas sa décision

Transactions : Yanick Lemay ne regrette pas sa décision
Yanick Lemay s’est dit convaincu d’avoir pris la bonne décision en se rangeant du côté des acheteurs lors de la dernière période des transactions. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Au moment où la deuxième ronde des séries éliminatoires bat son plein dans la LHJMQ, l’heure est déjà au bilan chez les Voltigeurs. Retour sur la saison régulière inespérée des champions en titre… ainsi que sur la vive déception provoquée par l’échec aux mains des Mooseheads de Halifax.

À l’issue de leur deuxième campagne à la barre du bataillon drummondvillois, Yanick Lemay et Sylvain Favreau ont préféré se concentrer sur le positif. D’entrée de jeu, le directeur général a exprimé sa fierté devant les efforts déployés par ses joueurs depuis le premier jour du camp d’entraînement.

«Malheureusement, ça n’a pas tourné comme on pensait cette année, mais je sais que les gars ont tout laissé sur la glace, a fait valoir l’homme de hockey dans un point de presse tenu au centre Marcel-Dionne, mercredi. Ils ont tout essayé. Malgré l’adversité, ils se sont regroupés à maintes reprises. Ils étaient soudés ensemble. Il n’y a pas personne qui peut partir d’ici la tête basse.»

Les dirigeants des Voltigeurs ont tenu leur bilan de fin de saison, mercredi, au centre Marcel-Dionne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Ce n’est jamais facile de gagner en séries, a poursuivi l’ex-recruteur des Jets de Winnipeg. C’est ce qui rend les championnats si spéciaux. Ça fait longtemps que je suis dans le hockey : il faut que tout tombe en place pour gagner un championnat. Ce n’était pas notre heure cette année, mais en deux ans, je pense qu’on a atteint la grande majorité de nos objectifs.»

Avant le début de la saison, le dg des Voltigeurs a d’ailleurs lancé un défi à ses joueurs.

«Après un championnat, ce n’est pas facile de motiver les troupes pour refaire tous les sacrifices pour y retourner. Plusieurs personnes nous voyaient dans la chaise des vendeurs. C’était certainement une possibilité, mais j’ai mis les joueurs au défi. Et force est d’admettre qu’ils ont vraiment bien répondu. Ils ne m’ont pas donné le choix de foncer pour essayer d’aller chercher un autre championnat.»

Conscient des critiques lui reprochant de ne pas avoir échangé ses vétérans pour éviter de les perdre sans rien obtenir en retour, Yanick Lemay s’est dit convaincu d’avoir pris la bonne décision. Malgré quelques doutes en deuxième moitié de saison, le dg ne regrette pas son choix.

«Avec le recul, on peut se dire bien des affaires, mais je suis très à l’aise avec la décision qu’on a prise. Il y avait des joueurs qui voulaient vraiment finir leur carrière dans ce chandail-là. On a gagné ensemble. En voyant ces gars-là se donner jour après jour, on ne pouvait tout simplement pas les regarder dans les yeux et dire qu’on n’essaye pas encore. Je me serais demandé toute ma vie ce qui serait arrivé si on n’avait pas essayé de faire un bout.»

Des leçons à tirer

Malgré des hauts et des bas durant le dernier sprint du calendrier régulier, les Voltigeurs ont entrepris la danse printanière avec la conviction de pouvoir répéter l’exploit des Sea Dogs de Saint-Jean, doubles champions de la LHJMQ en 2011 et 2012.

«Après la période des transactions, je pense que certains joueurs ont ressenti un peu de fatigue, a affirmé Yanick Lemay. Ce n’est jamais facile de ne pas avoir d’été d’entraînement ou presque. On a essayé de trouver les bonnes combinaisons, la bonne chimie avec les nouveaux joueurs. On a fait face à de l’adversité, mais je peux vous assurer qu’au début des séries, on formait un groupe vraiment confiant et très uni autour de la cause.»

David Boies, Yanick Lemay et Sylvain Favreau. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Un discours repris par Sylvain Favreau, qui attribue l’inconstance de son équipe dans la seconde portion du calendrier à un retour du balancier. «En début de saison, on a gagné des matchs qu’on aurait peut-être dû perdre. Par la suite, on a perdu des matchs qu’on aurait dû gagner, mais ça nous a permis de forger le caractère de notre équipe. Dans l’adversité, ça nous a donné de belles leçons. On a réussi à rester dans le moment présent. On était vraiment prêts pour les séries.»

La perte de Riley Mercer dans le premier duel est toutefois venue ébranler la foi des Drummondvillois.

«Ce que je retiens, c’est que jamais personne n’a paniqué, a relaté Yanick Lemay. Tout le monde y croyait encore. C’est ça qui rend la défaite encore plus difficile à accepter : on avait un groupe de jeunes exceptionnels. On l’a vu dans nos réunions de fin de saison avec les joueurs : il y avait beaucoup de larmes et d’émotions.»

«La vie peut parfois être injuste, mais il faut apprendre de ça, a ajouté le dg. Malgré une domination réelle dans presque toutes les statistiques que tu peux imaginer, on a perdu; il faut accepter le résultat et continuer d’avancer. C’est ça qu’on a l’intention de faire.»

Rendant le crédit aux Mooseheads pour leur coup d’éclat, le patron des Voltigeurs a salué l’engagement de ses joueurs envers le plan établi au départ. «Depuis deux ans, on parle de culture, d’identité d’équipe et d’élever les standards. Il y a toujours place à l’amélioration, mais je peux dire qu’on a vraiment fait des pas de géant. Je pense que l’organisation est à un autre niveau actuellement.»

Donnant l’exemple de l’équipe nationale de rugby de la Nouvelle-Zélande, Sylvain Favreau a quant à lui rendu hommage à son capitaine Luke Woodworth.

Sylvain Favreau. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Quand tu suis les All Blacks, ce qu’ils disent, c’est de laisser le chandail à une meilleure place que tu l’as pris. Je pense que Luke Woodworth a accompli ça. Il a beaucoup appris d’un leader comme Xavier Simoneau. Luke a pris ça et il a mis ça à sa manière. Je pense qu’il va laisser une très belle marque dans l’organisation qui va durer plusieurs années. Nos futurs leaders vont pouvoir s’en inspirer.»

Malgré le début d’un nouveau cycle, les dirigeants des Voltigeurs entrevoient la prochaine saison avec optimisme. «L’avenir s’annonce excitant, a lancé Yanick Lemay. On va certes être plus jeunes, mais la culture est bien implantée. On a un plan. Les jeunes savent déjà à quoi s’attendre. Je suis très confiant qu’on va demeurer compétitifs et qu’on va continuer d’offrir un excellent spectacle à nos partisans.»

Le dg a souligné que l’équipe mise sur plusieurs espoirs de qualité, dont Dylan Dumont, des Gaulois de Saint-Hyacinthe, qui s’est hissé au deuxième rang de la colonne des pointeurs dans le circuit québécois de hockey M18 AAA, ainsi que sur cinq membres de l’édition championne des Chevaliers de Lévis. Dernièrement, l’organisation a également engagé un recruteur aux États-Unis.

Par ailleurs, étant donné que l’équipe mise actuellement sur 12 joueurs de 19 ans, plusieurs changements sont à prévoir d’ici le début de la prochaine campagne afin de respecter la limite de trois vétérans de 20 ans. En ce qui concerne les Européens, le spécialiste Stéphane Leroux a fait savoir que la limite passera de deux à trois joueurs dès la saison 2025-2026.

Notons en terminant que l’entraîneur-adjoint Julien Desrosiers ne sera pas de retour avec les Voltigeurs la saison prochaine, les deux parties ayant convenu d’emprunter des chemins différents. De son côté, Mathieu Gravel a vu son contrat être renouvelé pour deux années supplémentaires. Enfin, des discussions s’amorceront bientôt afin de prolonger l’entente liant déjà Sylvain Favreau à l’organisation jusqu’en 2026.

La saison en quelques chiffres

– Moyenne de 2470 spectateurs par partie en saison régulière, comparativement à 2332 billets vendus en moyenne lors de la saison précédente.

David Boies, Yanick Lemay et Sylvain Favreau. (Photo : Ghyslain Bergeron)

– Moyenne de 2603 spectateurs par match en séries éliminatoires, comparativement à 3281 partisans en moyenne au printemps 2024.

– 89 459 spectateurs au total (séries incluses)

– 297 heures consacrées aux activités communautaires

– Une centaine de bénévoles

– Plus de 300 partenaires financiers

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