Une rivière au cœur du développement de Drummondville

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Par Emmanuelle LeBlond
Une rivière au cœur du développement de Drummondville
La graphiste Lydia Doucet et le responsable de l’exposition Kevin Lampron-Drolet ont participé au projet. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HISTOIRE. Une ressource naturelle, un point de ralliement, une voie de transport, un producteur d’électricité : la rivière Saint-François à sans contredit un rôle à jouer dans le développement de Drummondville. C’est ce que la Société d’histoire de Drummond (SHD) illustre dans sa toute première exposition permanente.

«C’est tout d’abord un hommage à la rivière. L’eau est le fil conducteur de l’histoire – non seulement à Drummondville mais de façon générale – dans les civilisations, quand on pense au Nil en Égypte et le Gange en Inde. Nous avons la Saint-François à Drummondville», dit d’entrée de jeu, Kevin Lampron-Drolet, agent de projet numérique et responsable de l’exposition à la SHD.

Selon Kevin Lampron-Drolet, la rivière est un fil conducteur de notre histoire. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’exposition Eau fil du temps … de la rivière affleure une ville relate les périodes clés de l’évolution de Drummondville, depuis les terres ancestrales des W8banakis jusqu’à son statut, maintenant reconnu, de région métropolitaine.

La rivière Saint-François a eu un impact réel sur le développement de la ville. C’est en 1663 que les Abénakis en font mention pour la première fois. À l’époque, ce cours d’eau servait de voie de transport, alors que la vallée était utilisée comme territoire de chasse. «C’était une des rivières les plus populeuses en saumons», fait savoir Kevin Lampron-Drolet.

La fondation de Drummondville repose sur plusieurs facteurs, dont le positionnement stratégique. La rivière Saint-François représentait un lieu important de portage. «C’était les chutes qui faisaient en sorte qu’on était obligé d’arrêter quand on prenait la rivière, soutient-il. Frederick George Heriot a trouvé l’embranchement de la rivière Prévost (qui est maintenant la rivière Saint-Germain) avec la rivière Saint-François. C’était l’arrêt obligatoire.»

Au début de la colonie, le cours d’eau était utile pour alimenter les premiers moulins, irriguer les champs et faciliter les transports de ressource.

Les partenaires ont dévoilé les volets de l’exposition. (Photo : Ghyslain Bergeron)

La force hydraulique de la rivière Saint-François est rapidement tirée à profit avec l’apparition des centrales électriques dans la période préindustrielle.

«La première a été construite vers 1895 au bout de la rue des Forges, fait savoir l’historien de la SHD, Gabriel Cormier. Elle a appartenu à la Ville pendant plusieurs années. Elle va être ensuite vendue à la Southern Canada Power. La Southern va construire la nouvelle centrale, celle qui a aujourd’hui dans le cœur du parc Woodyatt ainsi qu’une deuxième quelques années plus tard au niveau de la Chute-Hemmings.»

«Ça va apporter une stabilité au niveau de l’électricité qui va attirer les usines. Ces usines ont aussi besoin d’eau généralement pour leurs activités. On peut penser entre autres à la Celanese qui a sa propre usine de traitement d’eau sur le boulevard Mercure», ajoute-t-il.

Une exposition pour tous

Présentée dans les locaux de la SHD, l’exposition propose une lecture sensible, accessible et vivante du passé. «On a essayé de garder ça le plus concis possible pour que même un simple coup d’œil puisse vous faire comprendre le message. On a choisi des couleurs inspirées du pop art pour stimuler l’intérêt et l’attention», indique Kevin Lampron-Drolet.

Plusieurs personnes ont participé au dévoilement de l’exposition, mardi. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Un deuxième volet virtuel s’ajoutera éventuellement au projet, alors que les visiteurs pourront avoir davantage d’informations par l’entremise de codes QR.

En parallèle, Kevin Lampron-Drolet souhaite sensibiliser le public à l’importance de préserver la rivière Saint-François.

«On a perdu le saumon dans la rivière à cause de la pollution. Nos ressources naturelles, c’est ce qui nous a fait croitre. C’est ce qui peut nous faire tomber aussi. Il faut réaliser historiquement l’importance de la nature et de nos ressources. Il faut vraiment faire attention à notre environnement.»

Pour les intéressés, l’organisme à but non lucratif offre la possibilité d’organiser des visites de groupe ainsi que des «5 à 7 à volet historique».

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