Des moments fertiles en émotions pour Ethan Gauthier

Des moments fertiles en émotions pour Ethan Gauthier
Ethan Gauthier a donné ses premiers coups de patin dans le hockey professionnel, samedi soir, à Syracuse. (Photo : Crunch de Syracuse)

HOCKEY. Les derniers jours ont été fertiles en émotions pour Ethan Gauthier.

Sitôt les Voltigeurs éliminés, l’attaquant drummondvillois a été rappelé par le Crunch de Syracuse, dans la Ligue américaine de hockey. Le jeune homme de 20 ans a donné ses premiers coups de patin chez les professionnels dans une partie contre le Rocket de Laval, samedi soir, dans l’agglomération new-yorkaise. Ce baptême de feu s’est déroulé sous les yeux de ses proches.

«Ça faisait longtemps que j’avais hâte de goûter aux matchs professionnels, a raconté Ethan Gauthier dans un entretien téléphonique. Je ne m’attendais pas à ce que ça arrive aussi vite. C’est certain que mon objectif au début de la saison, c’était d’aller jusqu’au bout avec les Voltigeurs. J’ai vécu une grosse déception, mais ce rappel m’a évité de tomber un peu trop dans le côté émotif. J’avais quand même une belle opportunité devant moi à Syracuse.»

Dans un revers de 2-1, Ethan Gauthier a dirigé un tir vers le gardien Jacob Fowler, qui effectuait lui aussi ses débuts dans la Ligue américaine. Somme toute, l’espoir du Lightning de Tampa Bay s’est dit satisfait de sa performance.

Ethan Gauthier durant la période d’échauffement d’avant-match. (Photo : Crunch de Syracuse)

«C’est sûr que le jeu est beaucoup plus rapide. Les gars sont plus vites, plus gros et plus forts physiquement. Tu as beaucoup moins de temps avec la rondelle. Quand tu la reçois, que ce soit en zone offensive ou défensive, les gars ne sont pas loin derrière. Il faut que tu fasses tes jeux rapidement. Les petites erreurs, les petites lacunes dans ton jeu, ça va te faire payer», a exprimé Ethan Gauthier.

Dès l’une de ses premières présences sur la patinoire, en première période, l’ailier de 6 pieds et 183 livres a d’ailleurs vu le Rocket toucher la cible.

«J’étais à un pied d’où il fallait que je sois. Résultat, on s’est fait marquer un but. C’est la petite différence dans une partie professionnelle. Il faut être assidu dans les petits détails. C’est vraiment le plus gros ajustement pour moi, mais plus le match avançait, plus je me sentais à l’aise.»

«C’est sûr que je veux continuer de progresser, a-t-il enchaîné. Ce n’est pas facile d’entrer dans une nouvelle équipe avec un système de jeu différent. Je vais juste devenir de plus en plus confortable dans les prochains matchs.»

Un accueil tout québécois

Chez le Crunch, Ethan Gauthier ne se retrouve pas en terrain inconnu en raison de la présence de plusieurs joueurs et entraîneurs originaires du Québec. Le pilote Joël Bouchard mise sur des vétérans de la trempe de Gabriel Dumont, Daniel Walcott et Gabriel Fortier au sein de son alignement.

«Les gars sont super accueillants avec moi. Dès que je suis arrivé, j’ai senti que je faisais partie de l’équipe. Les Québécois m’aident beaucoup. Ils m’expliquent un peu quand ça marche, les petites choses auxquelles on doit faire attention chez les pros. Pour un nouveau joueur, c’est toujours super apprécié. Ça te fait sentir comme chez toi.»

Ethan Gauthier et Tobie Bisson font leur arrivée à l’aréna du Crunch. (Photo : Crunch de Syracuse)

Le capitaine Gabriel Dumont est d’ailleurs l’un des premiers joueurs à lui avoir souhaité la bienvenue. Le chemin des deux hockeyeurs s’était déjà croisé au centre Marcel-Dionne, lors de la saison 2009-2010.

«C’était à sa dernière année dans la LHJMQ, s’est remémoré Ethan Gauthier. Mon père était revenu aider les Voltigeurs en tant qu’assistant-coach. Je n’étais pas trop vieux : je devais avoir cinq ans. Je me promenais dans la chambre, à côté de Gabriel. Aujourd’hui, j’ai la chance de jouer avec lui! C’est assez spécial.»

Avec seulement trois parties à disputer en saison régulière, le Crunch cherchera à confirmer sa place en séries éliminatoires.

«Chaque match est important d’ici la fin de la saison. Notre objectif, c’est d’y aller un match à la fois. On sait que chaque victoire et chaque point sont importants d’ici la fin», a fait valoir Ethan Gauthier.

Au chapitre individuel, le Drummondvillois veut éviter de vouloir trop en faire ou de s’imposer une pression inutile sur les épaules.

«Je veux juste jouer dans mon identité. Je veux jouer dans mon style : jouer avec énergie, jouer physique, être intense sur les rondelles et en échec avant. Je pense que si je fais ça, le côté offensif va venir avec. Je sais que je suis capable de contribuer offensivement à ce niveau-là. Peu importe combien de matchs ça va me prendre pour devenir plus à l’aise avec la rondelle, tout ça va venir si je joue de la bonne manière défensivement.»

Un séjour mémorable

Maintenant que la poussière commence à retomber sur l’élimination hâtive des Voltigeurs, Ethan Gauthier est davantage en mesure de savourer son séjour de deux saisons avec l’équipe de son enfance. L’ancien du Phoenix de Sherbrooke est fier d’avoir contribué à l’instauration d’une culture gagnante sous le règne des hommes de hockey Yanick Lemay et Sylvain Favreau.

«Tout le monde a embarqué là-dedans. Tout le monde a pris ça à cœur. Pour ma part, ce sont mes plus belles années de hockey. Pour un gars qui a grandi à Drummondville, c’était incroyable d’avoir l’opportunité de gagner un championnat avec les Voltigeurs. Je vais toujours être reconnaissant pour cette chance-là qu’ils m’ont donnée.»

Ethan Gauthier célébrant la conquête du trophée Gilles-Courteau en compagnie de son père Denis. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Les Voltigeurs n’ont pas autant d’argent que Moncton, Halifax ou Québec, mais on est tellement bien traité à Drummondville, a-t-il poursuivi. C’est une organisation de première classe. On a vu tous les changements qu’ils ont faits pour nous donner les meilleurs outils et les meilleures chances de performer sur la glace. C’est une chose que tous les joueurs apprécient.»

Le jeune homme a également salué la ferveur des partisans drummondvillois.

«Ce n’est pas toujours facile de jouer dans sa ville natale. Parfois, il y a beaucoup de pression qui vient avec ça, mais j’ai senti le support des fans tout au long de mon parcours.»

Comme son frère Kaylen a eu l’occasion de le faire avant lui, Ethan a vécu cette expérience aux côtés de son père Denis. L’ex-hockeyeur professionnel occupe un rôle de conseiller spécial au sein de l’organisation.

«Mon passage à Drummondville a été incroyable, même si ça n’est pas terminé de la manière qu’on voulait. Avec un peu de recul, je suis capable d’apprécier tous les beaux moments que j’ai vécus. Ce sont deux années que je vais me rappeler toute ma vie. Ça, c’est sûr, à 100 %», a conclu celui qui, avec cinq buts gagnants en séries éliminatoires, partage un record d’équipe avec Joseph Veleno et José Charbonneau.

En deux saisons avec les Voltigeurs
Ethan Gauthier. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

– 114 matchs en saison régulière

61 buts, 72 passes

133 points

– 26 parties en séries éliminatoires

20 buts, 17 passes

37 points

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