Encore une grève pour les CPE

Par Antoine Martin
Encore une grève pour les CPE
LE CPE les P'tites Abeilles sera en grève du 14 au 16 avril.. (Photo : Ghyslain Bergeron)

GRÈVE. Les CPE affiliés à la CSN prolongent leur grève jusqu’au 16 avril. Malgré la mobilisation des travailleuses lors des dernières journées du 7 et 8 avril, les négociations sont toujours au point mort entre le gouvernement du Québec et le Syndicat. Les syndiquées espèrent trouver une entente avant que la situation ne dégénère en grève générale illimitée.

Malgré les négociations qui continuent chaque jour, les pourparlers en sont à un point mort. Aucun des deux côtés ne veut flancher de l’autre. À Drummondville, ce sont les CPE Les P’tites Abeilles et Mini Campus qui vont manifester en ce début de semaine, pour de meilleures conditions de travail et un meilleur salaire.

La CSN se bat actuellement pour offrir aux travailleuses un système de «vacances réseau» qui garantirait les mêmes vacances pour les salariées qui changeraient de CPE. Les autres revendications sont de diminuer la charge de travail, un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers ainsi qu’une réduction de l’écart de salaire entre les travailleuses.

«Avec ce qu’il nous offre actuellement, il y a fort à parier que la relève fera le choix d’une autre carrière», indique la représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Stéphanie Vachon.

Selon la CSN, le gouvernement du Québec ne semble pas comprendre l’importance des négociations pour les travailleuses dans les CPE : «Mais le gouvernement doit prendre acte de l’urgence de la situation. Tout le monde lui indique que l’heure est grave dans les CPE. On ne sent pas cette préoccupation à la table de négociation», affirme la représentante des CPE de la FSSS-CSN.

Un débat houleux à l’Assemblée nationale

Jeudi passé lors de la période de questions à l’Assemblée nationale, le sujet des négociations entre la CSN et le gouvernement a suscité beaucoup de discussions. «Le gouvernement n’est même pas capable de payer ces travailleuses aussi cher qu’au Costco», lance le député de Québec solidaire dans Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc. La présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, a répliqué en demandant à la CSN de se ranger à l’instar des deux autres centrales syndicales de CPE. «Nous proposons des offres équitables pour tout le monde», ajoute-t-elle.

Le député de Québec solidaire souligne également que, selon lui, lorsque des secteurs en prédominance masculine ont besoin d’argent, le gouvernement le leur donne. Cependant, lorsque c’est un secteur occupé par les femmes en majorité, le gouvernement a beaucoup de misère à sortir le chéquier. La CSN reproche aussi au gouvernement de : «se trainer les pieds», lorsqu’il est temps d’investir dans un domaine où la femme domine.

Si au terme de ces trois jours de débrayage, aucune entente n’est obtenue, la CSN pourrait prendre la décision de tomber en grève générale illimitée. Ça veut dire que 22 CPE en Mauricie et au Centre-du-Québec, ainsi que plus de 400 dans l’ensemble du Québec, tomberaient indéfiniment en grève.

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