AGRICULTURE. La Municipalité de Saint-Félix-de-Kingsey a remporté, le 3 avril dernier, un prix lors de la Soirée des Gardiens du terroir 2025, tenue à Nicolet. Il s’agit du Prix Municipal pour la création de son Plan de développement pour une communauté nourricière (PDCN).
Prénommé «Du cœur au ventre des générations», Saint-Félix travaille depuis quelque temps sur l’élaboration de son PDCN, rapporte sa directrice de l’aménagement et du développement du territoire, Véronique Auger. «On voit qu’il y a des besoins, une pression liée à l’inflation et que le tissu social a été un peu magané à cause de la COVID-19», affirme-t-elle.
«C’est un peu en regardant ce qui se fait ailleurs qu’on a décidé de mettre sur pied une communauté nourricière. Beaucoup sont déjà bien enracinées dans d’autres MRC et petites municipalités. On serait les premiers à le faire dans la MRC de Drummond», explique Mme Auger.
La Municipalité a reçu un montant de 50 000 $ grâce au Programme de développement territorial et sectoriel (PDTS) du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) pour la réalisation de son PDCN. Les Kingséens ont également partagé leurs idées et avis concernant la future communauté nourricière durant des consultations publiques.
«Notre souhait c’est que les actions que nous sommes en train de poser dans notre petite communauté rayonnent dans tout le reste de la MRC de Drummond et encouragent nos municipalités voisines à emboiter le pas. Le fait d’être reconnu pour ce qu’on fait, c’est valorisant et cela prouve que c’est un réel besoin et un projet porteur», soutient Véronique Auger.

Le maire de Saint-Félix-de-Kingsey, Sylvain Cormier, est d’ailleurs très fier de la reconnaissance obtenue par leur projet novateur lors de la soirée organisée par le Fonds de santé psychologique pour les producteurs agricoles du Centre-du-Québec.
«Je tiens à souligner que ce projet n’aurait pas pu voir le jour sans l’expertise et l’engagement de Véronique Auger, dont le travail soutenu et la vision stratégique ont été essentiels à son élaboration. Son approche réfléchie a permis de poser des bases solides pour une véritable transition alimentaire», mentionne-t-il par voie de communiqué.
«Recevoir ce prix lors de la Soirée des Gardiens du terroir est une véritable reconnaissance du travail collectif accompli par notre communauté. Le Plan de développement pour une communauté nourricière n’est pas seulement un projet pour notre municipalité, mais un engagement envers l’avenir de notre territoire, de notre agriculture et de la santé de nos producteurs. Ce prix est un encouragement à poursuivre nos efforts pour renforcer l’autonomie alimentaire», ajoute M. Cormier.
Le dépôt du PDCN de Saint-Félix-de-Kingsey est prévu pour décembre 2025. Véronique Auger précise que des projets sont en cours d’élaboration et pourraient même voir le jour d’ici la fin de l’année, sans préciser lesquels.
Qu’est-ce qu’une communauté nourricière?
Selon le Guide pour l’élaboration d’un plan de développement d’une communauté nourricière, il s’agit d’un milieu de vie rassemblant des acteurs engagés dans une volonté commune de tendre vers un système alimentaire durable, local et résilient; de contribuer à une meilleure autonomie alimentaire au Québec et garantir l’accès à une saine alimentation pour tous les résidents d’une municipalité et en tout temps.
Le développement d’une communauté nourricière repose sur cinq ingrédients principaux : un territoire productif, des entreprises prospères et responsables, un accès amélioré à une saine alimentation, une demande de proximité accrue et un cycle de vie optimisé, auxquels s’ajoute une gouvernance alimentaire locale.
Dans le cas de Saint-Félix-de-Kingsey, la communauté alimentaire mettra au cœur de ses priorités la mise en valeur de son territoire agricole. Celle-ci à une mission éducative, environnementale et sociale ayant comme but commun de protéger le garde-manger local et en démocratiser son accès.
Les actions possibles à entreprendre pour la Municipalité centricoise comprennent l’implantation d’infrastructures nourricières dans le périmètre urbain comme une forêt nourricière, un poulailler communautaire ou une serre municipale; la diversification de l’offre alimentaire par le biais de cuisines collectives (en intégrant le réseau «éco frigo» par exemple), ou bien en mettant en valeur des entreprises agroalimentaires locales par des activités de promotion, ou de maillage, par la formation de groupes d’achat.