Les Voltigeurs victimes d’une surprise historique (mise à jour)

Les Voltigeurs victimes d’une surprise historique (mise à jour)
Vaincus 2-0 dans le match numéro sept, les Voltigeurs ont été éliminés par les Mooseheads, mardi soir, au centre Marcel-Dionne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. De nouveaux champions règneront sur la LHJMQ ce printemps.

À la stupéfaction générale, les Voltigeurs ont été éliminés par les jeunes, mais tenaces Mooseheads de Halifax, mardi soir, devant 2545 spectateurs au centre Marcel-Dionne. Vaincus 2-0 dans le septième et ultime duel de cette série, les Drummondvillois ont été victimes de l’une de plus grandes surprises de l’histoire du circuit de hockey junior du Québec et des Maritimes. En saison régulière, un écart colossal de 38 points a séparé les deux équipes.

Les gardiens Jacob Steinman et Riley Mercer se serrent la pince à l’issue de la série. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Au lendemain d’une éclatante victoire de 6-0, les champions de la saison régulière dans l’association Ouest se sont heurtés à un Jacob Steinman au sommet de son art. Auteur de 38 arrêts, dont 18 en troisième période, le gardien de 20 ans a été la vedette incontestée de son équipe dans cette série, comme en fait foi son taux d’efficacité de 0,936 %.

«On s’est butés à un très bon gardien de but, a constaté Sylvain Favreau devant les micros des journalistes. Des chances de marquer, on en a eu jusqu’à la fin. On a bien travaillé dans l’ensemble pour se donner une chance à la victoire. Leur gardien a fermé la porte, comme il l’a fait plusieurs fois dans cette série. Il a gagné des matchs à lui seul pour son équipe. On lui donne le crédit.»

À mesure que Jacob Steinman apposait sa signature sur cette partie, le pilote des Voltigeurs a senti la nervosité grimper chez ses joueurs. «On a bien entamé le match, mais il a fait de gros arrêts dès le début. Le mental a pris un petit coup : tu commences à te questionner, mais j’ai aimé la façon dont on s’est comporté. On a continué à travailler.»

Contre toute attente, les Voltigeurs ont subi trois défaites en quatre parties à domicile dans cette série.

«On y croyait jusqu’à la dernière seconde, a soutenu Sylvain Favreau. Même à six contre cinq, j’avais confiance avec les éléments sur la glace qu’on serait capable de revenir. C’est comme ça le hockey : ce n’est pas juste à tous les moments. Mais à la fin de la journée, je suis très fier de ma troupe, des gars, du staff et de tout le monde qui nous supporte. Je suis très fier d’être un Voltigeur.»

Une blessure coûteuse

Au bout du compte, la blessure à la jambe droite subie par Riley Mercer en début de série aura pesé lourd dans la balance.

«C’est une perte énorme, a affirmé Sylvain Favreau. C’est un des meilleurs gardiens dans notre ligue, sinon dans la LCH. C’est non seulement difficile, mais c’est émotif aussi. On l’a ressenti dans le vestiaire. On avait le contrôle complet du match numéro 1. On a senti notre équipe ébranlée, même si on a continué à se battre dans l’adversité.»

Luke Woodworth et Riley Mercer en étaient à leur dernière année à Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

N’ayant rien à se reprocher devant son filet, Louis-Félix Charrois a repoussé 21 des 22 tirs dirigés vers lui.

«Louis-Félix a démontré du courage, a exprimé Sylvain Favreau. C’est un petit gars de Drummond qui a très bien fait ça en relève. Je n’ai rien à redire sur ses performances. Il a travaillé et il nous a donné une chance jusqu’à la dernière minute.»

L’homme de hockey a également tenu à rendre hommage à ses leaders Luke Woodworth, Sam Oliver et Riley Mercer, qui auront contribué à instaurer une culture gagnante à Drummondville ces deux dernières années.

«Nos vétérans de 20 ans ont laissé leur marque. Ils vont léguer ce que des gars comme Xavier Simoneau ont légué dans le passé. Je suis fier d’eux. Ce n’est pas toujours facile après une année de championnat. Personne ne nous voyait au haut du tableau en saison régulière, mais on a réussi à maintenir le cap. Beaucoup de crédit revient à tout le monde qui est impliqué dans l’équipe.»

Ethan Gauthier inconsolable

Au terme de cette éreintante bataille, les émotions étaient à fleur de peau dans le camp des Voltigeurs. Les fidèles partisans drummondvillois ont applaudi leurs favoris une dernière fois pendant que les joueurs s’enlaçaient sur la patinoire.

Ayant sans doute disputé son dernier match dans l’uniforme des Rouges, Ethan Gauthier était inconsolable à sa sortie du vestiaire.

Ethan Gauthier et Luke Woodworth se consolent mutuellement. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Il faut leur lever notre chapeau. Leur gardien a été incroyable. De notre côté, j’ai aimé l’effort qu’on a mis pour revenir dans le match. Ce n’était pas une situation facile, mais on a travaillé jusqu’à la fin. Je suis fier de la manière dont on s’est battu», a lancé l’attaquant drummondvillois, qui a vu son père et son frère porter l’uniforme des Voltigeurs avant lui.

L’espoir du Lightning de Tampa Bay a également souligné la progression de l’équipe tout au long de la dernière campagne. «On a tellement évolué pendant l’année. On avait un groupe tissé serré. Les jeunes sont rentrés directement dans le moule de l’équipe. Ils ont travaillé extrêmement fort. Notre groupe de leaders a fait un bon travail pour aider ces jeunes-là à rentrer dans la ligue. Je suis extrêmement fier de ces gars-là.»

Dans l’esprit d’Ethan Gauthier, les joueurs des Voltigeurs sortiront grandis de cette douloureuse élimination.

«Tous les matchs en séries sont une précieuse expérience pour une équipe de hockey. Il y a d’excellents jeunes à Drummondville. Le futur est très beau. Je suis convaincu qu’ils vont avoir du succès.»

En deuxième ronde, les Mooseheads affronteront les Huskies de Rouyn-Noranda.

L’histoire du match

L’ambiance est à son comble au centre Marcel-Dionne pour ce premier duel numéro 7 depuis la finale de 2009.

Les deux équipes ne se font pas de cadeaux en début de rencontre. Les Voltigeurs entament le match avec aplomb, mais les Mooseheads profitent d’un avantage numérique pour revenir en force dans la deuxième portion de la première période.

Jacob Steinman a repoussé les 38 tirs des Voltigeurs. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Le jeu de puissance des Rouges rate une belle occasion au début du deuxième vingt, lorsqu’il ne peut profiter d’une pénalité de quatre minutes imposée à Shawn Carrier pour un bâton élevé. Soudainement, les bâtons semblent être tenus plus serrés chez les favoris de la foule tandis que les visiteurs continuent de s’accrocher.

Avec 64 secondes à écouler à l’engagement, une sortie de zone ratée vient hanter les Voltigeurs. Le défenseur allemand Carlos Händel procure l’important premier but aux Mooseheads lorsque son tir flottant de la pointe se fraie un chemin jusque derrière Louis-Félix Charrois. À la surprise générale, les Voltigeurs retraitent au vestiaire avec un retard d’un but.

Les troupiers de Sylvain Favreau jouent leur saison en troisième période. Alors que les Mooseheads se cramponnent à leur mince avance, Jesse Allecia et Sam Oliver ratent des chances en or. Jacob Steinman multiplie les arrêts devant son filet : le temps commence à manquer pour les Voltigeurs.

La traditionnelle poignée de main. (Photo : Ghyslain Bergeron)

En fin de rencontre, Renaud Poulin passe bien près de créer l’égalité, la rondelle refusant toutefois de franchir la ligne des buts. Louis-Félix Charrois est ensuite remplacé par un sixième patineur, mais Liam Kilfoil marque dans un filet désert avec moins d’une minute à écouler au cadran. Les champions en titre rendent les armes…

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