GRÈVE. Alors que les négociations stagnent, les quelque 13 000 travailleuses en CPE affiliées à la CSN ne lâchent pas le morceau, si bien que deux autres journées de grève s’ajoutent à celles de cette semaine.
Les syndiquées sont en grève nationale depuis le 2 avril pour augmenter la pression sur le gouvernement. Jeudi, elles ont même participé à une manifestation à Québec.
Ce que le gouvernement met actuellement sur la table ne permettra pas d’attirer la relève ni de convaincre les travailleuses en place de rester dans le secteur.
Si les pourparlers ne sont pas rompus, la négociation ne progresse pas suffisamment pour espérer arriver à une entente de principe rapidement. Les employeurs et le gouvernement restent campés sur leur position et refusent surtout d’en faire davantage. Dans ce contexte, la CSN indique que les deux nouvelles journées de grève sont les 7 et 8 avril.
«Les CPE sont un réseau créé par et pour les femmes. Ce que les travailleuses et les parents veulent, c’est que les services reprennent dans les CPE avec de meilleures conditions de travail. Le gouvernement aura grand besoin d’être plus attractif s’il veut réussir à créer les milliers de places que les parents attendent tellement. Comme le gouvernement bouge trop peu, les travailleuses accentuent la pression avec deux nouvelles journées de grève», avise par voie de communiqué Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS–CSN.
Aux prises avec une pénurie majeure, les CPE doivent être plus attractifs. Les 13 000 travailleuses et travailleurs de CPE de la CSN proposent plusieurs mesures pour améliorer les conditions de travail et les conditions salariales. Pour rappel, ils réclament notamment :
- une charge de travail moins lourde;
- une meilleure rémunération pour assurer l’attraction et la rétention;
- des primes de disparité régionale pour les employées de certaines régions éloignées;
- des mesures pour améliorer la qualité des services aux enfants, entre autres par des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d’éducatrices et d’enfants, ainsi que par un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers.
«Le gouvernement ne peut pas rester les bras croisés. Les cohortes sont vides dans les cégeps et il doit créer des milliers de places pour répondre aux besoins des parents. La seule manière d’y arriver, c’est en nous accordant de meilleures conditions de travail et salariales», soutient Suzy Gaillardetz, présidente du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs en CPE du Cœur du Québec (CSN).
«Le gouvernement s’entête à maintenir une disparité de traitement en défaveur des travailleuses des CPE par rapport au personnel du secteur public. Ce n’est pas étonnant que dans ces conditions, bien des salariées font le choix d’aller travailler ailleurs. Il faut inverser la tendance, ça presse. Pour ça, le gouvernement doit en mettre plus sur la table», explique Liette St-Arnaud, vice-présidence régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
En Mauricie et au Centre-du-Québec, elles manifestent devant l’un des 22 CPE, dont deux se trouvent à Drummondville. Il s’agit des CPE Les P’tites Abeilles et Mini Campus.
Vendredi matin, 17 employées sur les 22 syndiquées faisaient du piquetage devant l’installation de la rue Dunkin.
«Depuis les dernières années, notre charge de travail s’accentue, notamment en ce qui a trait aux besoins particuliers, mais l’aide n’augmente pas, on manque de bras. Et avec la pénurie de personnel, c’est difficile à trouver et plusieurs éducatrices désertent les CPE pour aller ailleurs où les salaires sont plus avantageux», s’est désolée Vanessa Rousseau, déléguée syndicale au CPE Les P’tites Abeilles.
Les 13 000 travailleuse ont adopté à 91 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.
Avec la collaboration de Ghyslain Bergeron