Un jeu du poisson d’avril pour dénoncer les impacts de la réforme en santé

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Par Cynthia Martel
Un jeu du poisson d’avril pour dénoncer les impacts de la réforme en santé
Les participants ont joué le jeu du poisson d’avril en affichant au dos de leurs chandails les promesses non tenues du gouvernement. (Photo : gracieuseté)

SANTÉ. La Coalition solidarité santé (CSS) profite de la période entourant le 1er avril pour alerter les Québécois à l’urgence d’agir tout en dénonçant les «fausses promesses faites par le ministre Dubé» quant à la réforme en santé et services sociaux. Dans les régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec, une campagne de sensibilisation a été menée sous forme de jeu du poisson d’avril.

Précisément, les participants ont joué le jeu du poisson d’avril en affichant au dos de leurs chandails les promesses non tenues du gouvernement. Cette action de visibilité ainsi que des publications sur les réseaux sociaux et des envois courriel ont permis d’informer la population des impacts de cette réforme. Ils étaient de tous azimuts : syndicats (APTS, CSN, CSQ, FIQ, FTQ, SFPQ) et organismes communautaires (ROEPAM, TROC, AGÉPA).

«Si la réforme Dubé est bel et bien engagée, ses promesses semblent avoir été avalées par les flots de cet immense rebrassage de structures. Créature de la CAQ, l’agence de gestion Santé Québec nous montre déjà, après à peine quatre mois, qu’elle est beaucoup plus intéressée à privatiser le réseau public qu’à le décentraliser et en assurer la pérennité. Le cuisinier a beau porter un nouveau chapeau, la recette suivie par l’agence demeure la même : couper dans les budgets des établissements publics pour mieux justifier le détournement des fonds publics vers des soins et services privatisés, avec une marge de profit à la clé», image la Coalition dans un communiqué de presse.

«Les décisions de la CAQ en santé et services sociaux n’ont pas amélioré le réseau public. Force est plutôt de constater une explosion de l’offre de soins et services à but lucratif pendant que le réseau public peine plus que jamais à accomplir sa mission. Après avoir centralisé tous les établissements publics au sein d’une seule entité, Santé Québec, le gouvernement lui donne comme première mission de couper 1,5 milliard de dollars. La réforme Dubé promettait d’améliorer l’accessibilité aux services pour la population : n’était-ce qu’un leurre? », déplore Karine Bolduc de la CSN.

De son côté, Karine Desrochers de la FIQ s’indigne : «Pendant qu’on coupe dans le réseau public, on ouvre les vannes au secteur privé à but lucratif : un non-sens!»

«Au cœur de ces services, on trouve des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs dévoués au quotidien qui n’ont aucun mot à dire sur des décisions prises à Québec par une équipe de « top guns » qui ne connaissent rien à la réalité sur le plancher», enchaîne Véronique Neth, représentante nationale de l’APTS MCQ.

«Nous pensons que le gouvernement fait fausse route : au contraire, il faut décentraliser la gestion du réseau et fermer la porte à l’expansion du secteur privé» s’exprime Marc Benoît du ROÉPAM.

La privatisation et la centralisation accrues du réseau de la santé et des services sociaux pavent la voie à un système de soins inéquitable, coûteux et inefficace, mettant du même coup en péril la gratuité, l’accessibilité et l’universalité des soins et services, se dit d’avis la Coalition.

«La privatisation du réseau de la santé est la conséquence du désengagement grandissant de l’État envers son filet social. Cela nous fait craindre un délestage supplémentaire vers les organismes communautaires autonomes qui seront encore malheureusement considérés comme de simples prestataires de services, mettant au passage en péril leur autonomie», termine Sylvain St-Onge du Regroupement régional des organismes communautaires en santé et services sociaux. (CGM)

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