Rapport annuel de la SQ : la prévention mise de l’avant

Rapport annuel de la SQ : la prévention mise de l’avant
Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville et membre du comité de sécurité publique de la MRC de Drummond, et Stéphane Hélie, capitaine du poste de la SQ de Drummond. (Photo : Ghyslain Bergeron)

POLICE. Le plus récent rapport annuel du poste de la MRC de Drummond de la Sûreté du Québec (SQ) montre une augmentation des crimes contre la personne et la propriété. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement une hausse de la criminalité selon les dirigeants du poste.

Le capitaine du poste, Stéphane Hélie, signale que certaines nuances doivent être apportées au rapport qui couvre la période allant du 1er avril 2023 au 31 mars 2024. Les vols qualifiés, soit les vols avec violence, ont doublé entre 2022-2023 et 2023-2024, passant de 11 à 22. Il faut néanmoins noter que trois individus sont responsables de plus de 50 % de ces événements. Dans le cas des voies de fait rapportées à la SQ, leur nombre est passé de 901 à 1 008 sur la même période. Cependant, cela résulte de la politique de tolérance zéro que promeut le corps policier dans les établissements scolaires notamment.

Le poste de la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond. (Photo : archives, William Hamelin)

«Sans le banaliser, une poussée est considérée comme une voie de fait. Le centre de services scolaire travaille fort, lui aussi, pour que ce soit une tolérance zéro. L’augmentation est normale dans ces conditions. On préfère que les gens dénoncent. Et que la SQ fasse plus de prévention pour réduire ce type de délit. Dans les écoles, les jeunes portent plainte et c’est ce qu’on veut. L’intimidation et les voies de fait sont inacceptables. Les chiffres sont hauts, mais ça veut dire que les gens dénoncent», explique le capitaine Hélie.

«L’important est d’agir maintenant pour que les gens prennent conscience que leurs actions ont des conséquences», ajoute Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville.

Les agressions sexuelles sont demeurées stables entre les deux derniers rapports après avoir été en hausse constante durant les cinq années précédentes. Encore, une fois, on explique cette tendance par les efforts qui ont été déployés avec différents partenaires, tel que le CALACS et le CAVAC, pour inciter les victimes à dénoncer et à renforcer la confiance envers le système judiciaire dans ces causes.

«On est arrivé à un plateau après plusieurs années d’augmentation. Je crois que les gens sont plus à l’aise de porter plainte. C’est un travail qu’on a dû faire. L’objectif est d’en arriver à tolérance zéro. C’est normal que les chiffres augmentent, parce que ce n’est pas banal. C’est une statistique qu’on prend au sérieux. On veut que tous les actes soient rapportés et la prévention continue. L’objectif est de diminuer le nombre d’agressions», rapporte Stéphane Hélie.

Du côté des crimes contre la propriété, la SQ signale que certaines données peuvent être faussées en raison des actes compris dans leur catégorie. Les incendies criminels, dont leur nombre est passé de 39 à 56, sont altérés par les feux de véhicules. «Un véhicule qui circule et qui s’enflamme en raison d’un bris mécanique est considéré comme un feu de véhicule, soit un incendie criminel. Cependant, ils ne sont pas tous criminels. C’est le programme de la Déclaration uniforme de la criminalité (DUC) qui nous l’impose ainsi», précise M. Hélie.

Stéphanie Lacoste souligne aussi l’avantage qu’apporte un poste de la SQ pour l’accès à des services spéciaux. Le poste de Drummond est aussi le plus grand du réseau de la SQ avec plus de 130 policiers et également pour la population qu’il dessert. «Quand on a besoin d’une escouade spécialisée dans un domaine précis, on y a accès avec la SQ. Si on a besoin d’un maître-chien, on peut en avoir un au poste rapidement ou encore pour la cybercriminalité. Ça vient bonifier le service de façon plus efficace que si on avait un service municipal», souligne celle qui est aussi membre du comité de sécurité publique (CSP) de la MRC de Drummond.

Objectifs atteints

À chaque début de nouvelle année, le comité de sécurité publique de la MRC de Drummond, qui comprend des élus et des représentants du poste, établit des priorités. Celles-ci sont déterminées en fonctions de la réalité particulière du territoire. Pour 2023-2024, les trois priorités ont concerné l’augmentation des actions envers les usagers de la route et hors route, les actions de prévention et de répression en drogues de rue et l’optimisation du service vers une approche client.

«Quand on travaille ici, on vient chercher la réalité et les enjeux d’ici. C’est fait en collaboration avec mes collègues des autres municipalités et de la Ville de Drummondville. Tous ensemble, on se préoccupe des aspects qu’on aimerait voir s’améliorer. On se requestionne chaque année pour s’assurer de bien cibler les enjeux», indique Mme Lacoste.

Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville et membre du comité de sécurité publique de la MRC de Drummond, et Stéphane Hélie, capitaine du poste de la SQ de Drummond. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Pour les actions sur les routes, la SQ convient que la pandémie a changé les habitudes des usagers et qu’un certain rattrapage sur les actions de prévention devait être fait. Cela provient d’une demande des municipalités d’agir d’abord en milieu urbain, notamment les zones scolaires.

«Il a fallu refaire de l’éducation auprès de la population. On ne veut pas aller immédiatement en répression; c’est pourquoi il y a un volet de prévention qui a été mis en place. Aussi, depuis trois ans, on reçoit près de 30 000 cartes d’appel annuellement. Ça a changé depuis cinq ans avec l’augmentation de la population; le nombre d’appels a aussi augmenté», dit Stéphane Hélie.

L’aspect de la prévention du crime occupe une part non négligeable des activités policières. Un agent est d’ailleurs affecté à temps plein à la prévention. Le projet Sextos, les fraudes de type grands-parents et les activités sur les routes du territoire en sont des exemples. Pour y arriver, la SQ va à la rencontre de la clientèle cible dans son environnement.

«Des policiers vont dans toutes les écoles primaires et secondaires pour expliquer le phénomène sextos chez les jeunes. On leur montre quoi faire, quoi ne pas accepter. C’est un programme majeur déployé par l’ensemble de la Sûreté du Québec dans les écoles. Pour les fraudes grands-parents, notre agent de prévention va faire des présentations avec la FADOQ, il y a aussi des communications régulières avec les municipalités et les groupes communautaires. Ce sont des actions qu’on pose au quotidien concernant des phénomènes grandissants», fait valoir le capitaine Hélie.

La technologie est aussi mise à contribution dans les actions de prévention. La SQ utilise notamment la réalité augmentée pour simuler les impacts de la consommation d’alcool et des sacs à dos, portés par des enfants, comportant un radar qui indique la vitesse des automobilistes dans une zone scolaire.

Stéphanie Lacoste souligne la forte implication des policiers de la SQ dans la communauté, mais également auprès des jeunes. Selon elle, ces actions permettent aux gens de voir les policiers comme des alliés et non des gens présents pour leur «compliquer la vie».

 

En bref

  • Les vols de véhicules ont atteint un plateau dans les deux derniers rapports du poste. C’est le résultat d’un effort provincial pour contrer les réseaux criminels. On cherche maintenant à réduire ce type de délit.
  • Le nombre d’enquêtes a augmenté de 1 123 à 1 621 en cinq ans. Le capitaine Hélie souligne que le titre comprend les fugues, les disparitions, les tentatives de suicide et les cas d’état mental perturbé. Plusieurs de ces enquêtes sont réalisées par les patrouilleurs et leur nombre évolue en lien avec la population du territoire. L’ensemble de la province vit ce phénomène, dit-on.
  • Le poste de Drummond a ouvert un troisième poste de patrouilleur d’intervention en milieu scolaire (PIMS) en raison de l’ouverture de l’école secondaire du Bosquet.
  • Implantée en février 2024, la zone neutre est utilisée fréquemment par les Drummondvillois. Il a fallu consulter les images des caméras de surveillance à seulement deux reprises depuis son implantation.
  • Le programme des cadets permet aussi de bonifier les actes de prévention et la surveillance.
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