COMMUNAUTÉ. La Rose des Vents de Drummond fonctionne à plein régime. Face au manque d’espace, la maison d’hébergement pour femmes rêve depuis plusieurs années de déménager. La ressource devra faire preuve de patience, faute de financement.
À la suite du dépôt du budget provincial, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) se dit profondément inquiète pour les femmes violentées et les maisons qui les soutiennent. Par l’entremise d’une publication sur les réseaux sociaux, elle souligne que «le gouvernement du Québec a choisi de geler les investissements dans les maisons d’hébergement».
«Le réseau de la FMHF indique un manque à gagner pour la construction de maisons pour femmes violentées de 60 millions», est-il écrit.
De son côté, La Rose des Vents ne cache pas sa déception. «Il n’y a pas d’argent pour quoi que ce soit au niveau des infrastructures de construction et de développement de places. Dans les services externes, on a une liste d’attente qui est très longue. Les rehaussements ne permettent pas de développer nos services à ce niveau-là », se désole la codirectrice générale, Édith Doucet.

«On avait fait des gains qui étaient assez significatifs pendant la pandémie de COVID-19. Il y avait un certain rattrapage qui avait été fait. C’est comme si on était en train de perdre les gains qu’on avait faits avec les maigres rehaussements», ajoute-t-elle.
La hausse du coût de la vie n’échappe pas à la ressource communautaire. «On est une maison d’hébergement. Il n’y a pas juste la main-d’œuvre. L’épicerie est quand même une dépense majeure. Il y a aussi l’achat de fournitures de maison. Les augmentations de prix nous affectent beaucoup», indique-t-elle.
Relocalisation souhaitée
La relocalisation de La Rose des Vents est dans les cartons depuis un certain moment déjà . «On ne peut plus agrandir avec le bâtiment qu’on a. On souhaite avoir un nouveau terrain avec une construction. On a des plans d’architecte qui sont prêts», affirme-t-elle.
«On a quand même eu des subventions pour évaluer la faisabilité du projet. On attend que le gouvernement ait des sous pour des constructions neuves. En attendant, on continue de faire vivre et de préparer le projet.»
L’objectif est de doubler la capacité d’accueil de la maison d’hébergement. «Je refuse autant de femmes que j’en accepte parce que je manque de place. Je serais en mesure d’accueillir les femmes que je refuse. Ce sont des femmes en grande majorité de la MRC de Drummond», soutient-elle.
La ressource actuelle dispose de six chambres, incluant 12 places financées pour les femmes et les enfants. «Mon année financière s’est terminée hier. Il y a un seul mois où je ne dépasse pas le 100 % dans toute mon année.»
L’équipe de La Rose des Vents ne baisse pas les bras pour autant. «On a l’habitude de faire des miracles avec ce qu’on a. On a des employées qui sont créatives et dévouées. Elles travaillent avec nous dans ce sens-là pour aider le plus les victimes. On essaie d’accueillir le plus de femmes qu’on peut à l’intérieur de la maison.»