HÔPITAL. Les députés de Johnson, André Lamontagne, et de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, ont convoqué la presse, vendredi matin, afin de clarifier l’état d’avancement du projet de nouvel hôpital à Drummondville quant à son inscription au Plan québécois des infrastructures (PQI).
L’objectif de cette conférence de presse des députés, tenue devant l’hôpital Sainte-Croix en présence de nombreux élus, membres de la Coalition pour un hôpital régional à Drummondville, médecins, dirigeants du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) et citoyens, était de clarifier les incompréhensions entourant le dévoilement du PQI 2025-2035 le 25 mars.

Pour MM Lamontagne et Schneeberger, l’intégration de l’hôpital de Drummondville à la page A-7 du plus récent PQI se veut une «très bonne nouvelle». Le député de Johnson a rappelé que le document prévoit que le projet sera mis à l’étude durant la prochaine année, soit «un pas énorme» dans un contexte où, en 2018, le PQI était de 100 milliards de dollars et que les annonces de cette année l’amène à 164 milliards.
«Des projets majeurs de plus de 50 millions de dollars, en santé, en éducation et en transports, il y en a des dizaines et des dizaines qui sont en attente au Québec. Dans ce contexte, il y a des dizaines de projets majeurs qui sont en attente au Québec. Les projets majeurs qui sont mis à l’étude chaque année sont très limités. Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus», a énoncé André Lamontagne.
Selon la Directive sur la gestion des projets majeurs d’infrastructure publique du gouvernement du Québec, cité par M. Lamontagne, quatre grandes étapes sont nécessaires dans le cheminement d’un projet. Ces étapes sont l’avant-projet, le démarrage, la planification et la réalisation. Celui du nouvel hôpital de Drummondville se retrouve à l’avant-projet. À l’intérieur de celle-ci, le ministre responsable, soit Christian Dubé, ministre de la Santé, doit le soumettre au conseil des ministres pour approbation. Un «passage obligé», poursuit M. Lamontagne.
«Avant le dépôt du budget mardi, le projet de l’hôpital de Drummondville n’existait pas dans aucun document du PQI. On n’était pas sur le radar. La très bonne nouvelle qu’on a eue cette semaine, c’est son inscription dans le document à la page A-7. Ce n’est pas un document de la CAQ ou des promesses électorales; c’est un document officiel du Conseil du trésor du Québec. Cette mention confirme des sommes prévues pour la mise à l’étude. On avance vraiment parce que le projet sera mis à l’étude en 2025-2026. On peut certainement se réjouir de cette nouvelle», a affirmé le député de Johnson.
Une fois le projet approuvé par le conseil des ministres, l’étude du dossier d’opportunité, promise par les députés lors de l’élection de 2022, pourra être lancée. Rappelons que des élections provinciales sont prévues à l’automne 2026.

Les deux députés locaux ont assuré qu’ils ne «ménagent aucun effort» pour le projet de l’hôpital drummondvillois. Sébastien Schneeberger a aussi souligné que les critiques des derniers jours l’ont blessé.
«Si le dossier avance, c’est essentiellement parce que nous avons fait des pressions politiques. On a souvent eu le vent dans le visage et on n’a jamais lâché prise. Les gens qui nous ont accompagnés, comme la Coalition, on les a pris avec nous et on a travaillé intelligemment. Le dépôt, cette année, du projet au PQI est une avancée majeure. Je sais que ça fait peut-être des jaloux ailleurs. On peut être fier ici parce qu’on avance plus vite que la moyenne. Mon message est “continuons”. Tant qu’on ne verra pas la pépine, on ne lâchera pas le travail», a ajouté Sébastien Schneeberger.
D’ici à ce que des travaux de construction soient lancés, André Lamontagne a dit que l’hôpital Sainte-Croix continuera d’être accompagné, durant les années nécessaires au démarrage du projet, pour y conserver des soins de qualité.
Quant à l’urgence modulaire, selon le Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec (SEAO), le contrat est en attente de conclusion. Trois soumissionnaires, soit Atelier Archi, Provencher Roy et STGM, sont listés. «Le travail à l’égard de situer l’urgence modulaire, de nous donner de l’espace pour avoir notre campus délocalisé et de revoir notre pharmacie a été entièrement réalisé avec les équipes. Ça demeure une très grande préoccupation que ce projet puisse voir le jour et qu’on soit soutenu financièrement», a indiqué Natalie Petitclerc, présidente-directrice générale du CIUSSS MCQ.
Ce qu’ils ont dit
Natalie Petitclerc, PDG du CIUSSS MCQ : «Pour nous, avoir un nouvel hôpital à Drummondville est fondamental. C’est une priorité pour notre organisation. Cette annonce m’amène des précisions, peut-être même de l’espoir. Le fait que le ministre de la Santé le soumette au conseil des ministres est une bonne nouvelle. Je veux que nos équipes demeurent mobilisées et qu’elles sachent que toute l’organisation continuera de mener ses actions. Notre prochaine étape est un atelier vision; c’est une base pour établir ce que sera notre plan clinique.»
Dre Catherine Tétreault, médecin de famille au GMF-U de Drummondville : «Ma première réaction est que j’ai peut-être un peu plus d’espoir que j’en avais mardi. Le processus a été clarifié. La dernière incertitude qui reste est quand le projet sera inscrit en 2025-2026. Ce processus est très important pour nous. Le message que j’ai est “SVP, mettez ça le plus rapidement possible au conseil des ministres”. Les équipes ici travaillent sur le plan clinique le plus rapidement qu’ils peuvent pour réduire le plus possible le délai entre aujourd’hui et le moment où on déménagera dans le nouvel hôpital.»
Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville : «On avait quand même bien compris l’annonce de mardi. Notre attente était une inscription au PQI. Cette année, nous aurons une position de chien de garde. On nous dit qu’on serait inscrit au PQI en 2026. Je considère que nos députés travaillent très fort pour le dossier. C’est mon devoir comme mairesse de m’assurer que ce qu’on nous promet soit mis au PQI l’an prochain. Il faut absolument donner un peu d’espoir aux gens qui travaillent ici; ils en ont besoin. Ma déception est au même niveau que mardi; je ne vois pas d’avancée. S’il y a de quoi, c’est que je comprends mieux peut-être. On va se relever les manches et continuer le travail. La mobilisation citoyenne est efficace et on va assurément poursuivre dans cette voie.»
Robert Pelletier, président de la Coalition pour un nouvel hôpital régional à Drummondville : «On continuera de mettre en lumière l’état de notre hôpital qui va continuer de se dégrader durant les années avant d’en avoir un nouveau. On a hâte que le CIUSSS ait les moyens d’avancer rapidement le dossier. Quand l’argent sera rendu au CIUSSS pour qu’il puisse travailler, on pourra dire qu’on avance. Pour l’instant, le budget est provisionné. Il peut y avoir des provisions dans le garde-manger, mais ça ne remplit pas la table.»
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