TRIBUNE LIBRE. Le gouvernement caquiste a donc fait son nid. En omettant, une fois de plus, d’inscrire le projet de nouvel hôpital (si criant soit-il) au Plan québécois des infrastructures (PQI), il fait la preuve qu’à ses yeux, nous sommes des citoyens de second ordre qui, au fond, ne méritent guère mieux.
Je partage haut et fort la colère, la frustration, la désillusion, le découragement, la lassitude, voire le cynisme (à l’égard de la classe politique) de celles et ceux qui, avec rigueur et passion ont porté ce dossier sur la place publique, ont fait toutes les représentations possibles et imaginables et démontré avec une éloquence exceptionnelle que la construction d’un nouveau centre hospitalier est loin d’être une lubie, mais bien une nécessité indispensable, incontournable, vitale!
Au cours des derniers mois, j’ai eu à accompagner un proche au Centre hospitalier affilié universitaire régional de Trois-Rivières pour des traitements en hémodialyse (faute de place à Drummondville).
Le simple fait de mettre les pieds dans un tel environnement (spacieux, moderne, absolument pas comparable à Sainte-Croix) m’a fait réaliser à quel point nous, citoyens de Drummond, étions loin d’être reconnus à notre juste valeur en matière de soins de santé. Nous faisons figure de parents pauvres… des parents dont on ne se préoccupe pas beaucoup en haut lieu et qu’on ne visite pas très souvent pour savoir comment ils se portent.
Pour ajouter l’insulte à l’injure: pendant que les valeureux porte-étendards de la Coalition pour un hôpital régional avalaient (très mal) la pilule de la non inscription au PQI, certains médias relayaient ce qui semblait être, en langage de communication politique, un «spin» à tout le moins douteux, laissant croire que nous pouvions crier victoire, que le projet de nouvel hôpital était bel et bien inscrit au PQI.
On a bien vite réalisé que tout cela n’était que de la poudre aux yeux qui a vite nécessité, de la part de nos deux élus caquistes, de vaines clarifications et la formulation de nouveaux espoirs pour les semaines et mois à venir («le projet sera à l’étude au cours de la prochaine année , disent-ils).
Or, voyez-vous messieurs Schneeberger et Lamontagne (puisque c’est de vous dont il s’agit), nous jouons dans ce film depuis trop longtemps et le scénario est usé à la corde… autant que notre hôpital. Je ne doute nullement des efforts que vous avez pu déployer dans les limites que vous imposent vos fonctions. Je constate avec empathie que vous risquez fort d’en payer le prix politique.
Pour le moment, toutefois, vous me permettrez de faire miens : l’incompréhension du président de la Coalition, Robert Pelletier, et de tous ses acolytes, la déception de la mairesse Lacoste (et de l’ensemble de ses concitoyens), la surprise (désagréable) du directeur général de Drummond Économique, Gerry Gagnon, et le profond désarroi des médecins, professionnels et travailleurs de la santé à Sainte-Croix, bien illustré par les larmes de Dre Catherine Tétreault.
Malgré cette énième douche froide, j’espère sincèrement qu’ils retrousseront leurs manches et qu’ils continueront de porter ce projet, jusqu’à ce qu’il lève de terre.
Nous avons, plus que jamais, besoin d’eux… au moins pour faire comprendre au gouvernement qu’il devra cesser de nous traiter avec si peu d’égards.
Bernard Gauthier, citoyen drummondvillois, ex-journaliste, ex-président et directeur général de la Fondation Sainte-Croix/Heriot, ex-directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, ex-secrétaire général et directeur des communications au Centre de services scolaire des Chênes
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