La Tablée et le Comptoir écartent le scénario d’une fusion

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Par Emmanuelle LeBlond
La Tablée et le Comptoir écartent le scénario d’une fusion
Le Comptoir alimentaire Drummond occupe le bâtiment de la rue Corriveau depuis 33 ans. (Photo : Ghyslain Bergeron)

COMMUNAUTÉ. Après quelques années d’analyses et de réflexions stratégiques, la Fondation de la Tablée populaire et le Comptoir alimentaire Drummond annoncent qu’il n’y aura pas de fusion ni de relocalisation conjointe entre leurs deux organismes.

Depuis les dernières années, la Fondation de la Tablée populaire doit jongler avec un manque d’espace. «On est rendu limité parce qu’il y a un trop grand nombre de personnes qui viennent. Malheureusement, les besoins grandissent. Il y a beaucoup d’amour à mettre dans notre bâtisse, autant au niveau de la plomberie que de l’électricité. La sécurité des gens est en jeu», fait savoir la directrice générale de l’organisme, Rachel Bissonnette.

Selon la directrice générale de la Fondation de la Tablée populaire, Rachel Bissonnette, les besoins de l’organismes sont grandissants. (Photo: Ghyslain Bergeron)

La Fondation de la Tablée populaire envisage un déménagement depuis environ quatre ans. «Au départ, on a voulu créer la maison de l’alimentation, où on rassemblait le Carrefour d’entraide Drummond, Moisson Mauricie / Centre-du-Québec, la Tablée et le Comptoir. Malheureusement, le lieu n’était pas adéquat pour l’ensemble de la population qu’on voulait desservir», indique-t-elle, en précisant que l’initiative n’a pas vu le jour.

Le projet de relocalisation avec le Comptoir alimentaire Drummond a par la suite été proposé. Le service d’aide alimentaire rencontre les mêmes problèmes d’espace, d’autant plus que le bâtiment de la rue Corriveau est vétuste.

«Il y a un an ou deux, on a fait affaire avec un ingénieur qui était venu voir la bâtisse. Il nous a mentionné que la situation était critique. La bâtisse était sécuritaire jusqu’en décembre 2024», souligne la coordonnatrice aux communications et financement de l’organisme, Rachelle Grégoire.

Occupant le bâtiment depuis 33 ans, le Comptoir alimentaire n’a d’autre choix que de déménager, malgré les travaux de réparation. «On a des trous dans le toit. Il y a des places où on a mis des poteaux de bois pour que ça tienne plus longtemps. On a la cheminée aussi qui est complètement affaissée. Il y a beaucoup de murs qui sont très fragiles. Il y a des fissures», énumère-t-elle.

C’est pour cette raison que les deux organismes ont étudié en profondeur les avenues possibles, incluant la fusion, le partage d’un bâtiment et la relocalisation commune. Ils ont été appuyés par plusieurs experts du milieu, dont MAPÉ Stratégies, OROKOM, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, la TROC CQM et les comptables de MNP.

Réalités différentes, clientèles spécifiques

Au terme du processus, les organismes ont constaté qu’ils desservent des clientèles aux besoins bien distincts. «On a compris que 10 % de la clientèle fréquente les deux organismes. Ce n’est pas nécessairement la même population qui est touchée. Les gens vont chercher une épicerie au Comptoir et ils y retournent. Ils se font référer pour de l’aide au niveau du budget et de l’accompagnement. On accueille des gens un peu plus poqués qui ont différents besoins. L’approche n’était pas la même», mentionne Rachel Bissonnette.

Notons que 73 % de la clientèle du Comptoir se déplace en voiture, tandis que celle de la Tablée dépend de la marche ou du transport en commun.

Le Comptoir alimentaire Drummond accueille une clientèle plus autonome, d’après la directrice générale Véronique Sawyer. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Cette réalité, combinée à la rareté d’espaces disponibles et accessibles au centre-ville, a rendu toute relocalisation commune difficilement réalisable.

Résultat : le statu quo sera maintenu. «Nous avons été à l’écoute de notre communauté et de nos partenaires, et avons sérieusement considéré chaque option. Mais au terme de ce processus rigoureux, il est apparu clairement que la meilleure façon d’agir est de maintenir deux structures distinctes, tout en renforçant notre collaboration stratégique», ont dit conjointement les deux directrices générales.

Plutôt que de fusionner, le Comptoir alimentaire et la Fondation de la Tablée populaire choisissent de renforcer leur collaboration, notamment en matière de distribution de denrées, de référencement, de gestion logistique et de recherche de financement. Plusieurs projets sont actuellement sur la table.

La suite

Dans les deux cas, un déménagement éventuel est dans les plans. Depuis la dernière année, le Comptoir alimentaire Drummond est à la recherche active d’un nouvel emplacement, ce qui s’est révélé gagnant. Un déménagement est prévu prochainement. Le lieu sera d’ailleurs bientôt dévoilé.

La MRC de Drummond a d’ailleurs octroyé un montant de 54 289 $ pour le projet. Selon l’organisme, un tel déménagement est estimé à quelques millions de dollars.

Du côté de la Fondation de la Tablée populaire, l’organisme évalue ses options. «On est en train d’analyser différents milieux qu’on avait déjà préalablement regardé. On en a d’autres en vue. On est en train de regarder où on se relocalise de notre côté pour essayer de faire ça quand même rapidement», soutient Rachel Bissonnette.

Cette dernière n’écarte pas l’idée d’organiser une campagne de financement commune avec le Comptoir pour financer leurs différents projets.

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