SANTÉ. La mairesse de Drummondville Stéphanie Lacoste se dit déçue de l’absence d’une inscription d’un nouvel hôpital régional au Plan québécois des infrastructures (PQI) 2025-2035.
Mardi en fin de journée, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, était présente lors du rassemblement de la Coalition pour un hôpital régional à Drummondville. L’Express s’est entretenu avec elle quelques instants après le dépôt du budget provincial. La première magistrate se remettait à peine de ses émotions. «Après tous les efforts qu’on a fait à la Coalition… Après toute la mobilisation citoyenne qu’on a su démontrer… C’est une douche froide», lâche-t-elle, au bout du fil.
Stéphanie Lacoste ne s’en cache pas : elle est découragée. Celle-ci s’attendait à une réponse favorable de la part du gouvernement du Québec, soit une inscription du PQI. «Les indicateurs qu’on nous donnait étaient au vert», affirme-t-elle.
Pour le moment, elle baigne dans une certaine incompréhension. La mairesse est en quête de réponses auprès des députés locaux. «En ce moment, il y a une colère qui gronde. J’ai hâte d’avoir d’autres explications. C’est l’urgence qui fait en sorte qu’on réagit tellement.»
Des retards à combler
Aux yeux de Stéphanie Lacoste, le Centre-du-Québec est comparable à la région de la Mauricie, en termes de densité de population. La MRC de Drummond forme d’ailleurs depuis quelques temps une région métropolitaine de recensement, ajoute-t-elle.
Et puis, le gouvernement du Québec a décidé de mettre en place un projet national dans la région avec la Filière Batterie Bécancour. «Ça va avoir un impact sur notre région. Même sans ce projet, chaque année, on accueille de nouveaux citoyens parce que c’est une région qui est recherchée pour son dynamisme économique. Tout ça mis ensemble, ça fait en sorte qu’on est en retard au niveau des infrastructures, des soins et des professionnels en santé», soutient celle qui est également présidente de la Table des MRC du Centre-du-Québec.
En ce sens, la mairesse de Drummondville relève une certaine incohérence. «Un moment donné, il y a un non-sens qui s’inscrit, selon moi, dans la vision du gouvernement. Le Centre-du-Québec est là pour rester. C’est une région dynamique et en pleine croissance. On a des retards à combler au niveau de tout ce qui touche la santé. Encore aujourd’hui, on nous met un peu sur la glace.»
Un possible bris de service
L’absence d’une inscription du projet au PQI n’est pas sans conséquence à l’hôpital Sainte-Croix, selon Stéphanie Lacoste. «Notre préoccupation, je pense qu’elle est légitime, c’est qu’à chaque fois qu’on retarde d’un année le projet, on risque de tomber en bris de service. Ça a été démontré à plusieurs reprises. Si on est prioritaire, qu’est-ce qu’on attend?» se questionne-t-elle.
La première magistrate a également une pensée envers les travailleurs de la santé. «Les gens sont dévoués et ils travaillent fort. Ils avaient besoin d’avoir un peu d’espoir. L’inscription au PQI était ça. Il va falloir prendre soin de nos gens de la santé pour qu’ils continuent à venir ici. Je ne sais pas trop comment on va matérialiser ça. Au niveau des équipes, on le sait, c’est extrêmement recherché. On a des bonnes équipes. Il ne faudrait pas perdre des joueurs.»
Stéphanie Lacoste souhaitait tout de même saluer les bons coups de la Coalition. «Quand on a débuté nos travaux, on n’était même pas dans l’horizon du ministère de la Santé. On nous disait tout le temps que les chiffres à Québec étaient bons. Quand on leur disait que ça n’allait pas bien sur le terrain, il y avait un clash entre les chiffres et la réalité terrain. La mobilisation a eu ça de bon. Ils sont venus valider sur le terrain. Ils ont interrogé le CIUSSS. Ils ont compris la réalité drummondvilloise et centricoise. C’est un travail incommensurable qu’on a fait collectivement. On peut être très fier de ça.»
Dans tous les cas, Stéphanie Lacoste se veut rassurante. «Il ne faut jamais se décourager. Si jamais ça n’a pas encore fonctionné à la hauteur de ce qu’on veut aujourd’hui, vous pouvez compter sur nous pour continuer à porter le message haut et fort. On y croit à ce projet-là . On est tous mobilisés. On va continuer le combat pour l’inscription au PQI», assure-t-elle, avec conviction.
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