«On vit chaque jour dans la gratitude d’être en santé» -Karel Bouillon

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Par Ghyslain Bergeron
«On vit chaque jour dans la gratitude d’être en santé» -Karel Bouillon
Karel Bouillon et son bébé miracle, Lilianne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Elle a combattu un cancer en pleine grossesse, vécu un post-partum en recevant de la chimiothérapie, quitté sa résidence infectée par de la moisissure. Qu’à cela ne tienne, Karel Bouillon a fondé son entreprise et donné naissance à un quatrième enfant, une belle petite fille nommée Lilianne.

En septembre 2021, L’Express avait rencontré Karel Bouillon alors qu’elle était à son deuxième trimestre de sa troisième grossesse. Cependant, elle combattait un cancer des ganglions, un lymphome de stade 4.

«Mon cas était extrêmement rare et les médecins exprimaient des craintes. Il y avait des risques, mais j’étais déterminée à mener ma grossesse à terme. Malgré toutes les épreuves, Nathan, aujourd’hui âgé de trois ans, est né en bonne santé», explique la femme de 30 ans.

En 2021, le couple Langlois-Bouillon avait parlé de son épreuve avec L’Express. (Photo : archive Ghyslain Bergeron)

La mère de famille s’est donné toutes les chances de bien évoluer en prenant soin de sa santé. «J’ai découvert la course à pied, mon alimentation a changé, je médite, je consulte des massothérapeutes et un travailleur social pour m’aider. J’appelle ça mon «dream team». Je me devais de prendre ma santé en main, car quand on a la chance de vivre, on se remet en question.»

Malgré quelques embûches médicales les semaines suivant la fin des traitements, c’est en mai 2022 que sa rémission a été annoncée. Depuis ce temps, la santé est au rendez-vous.

Un bébé miracle

C’est connu, les traitements de chimiothérapie rendent infertile les gens atteints d’un cancer. Donner naissance à un quatrième enfant était peu envisageable. «Les médecins me disaient que je pouvais essayer, qu’il n’y avait pas de contre-indication, mais ne pas me faire de faux espoirs. Je ne sais pas si c’est la résilience, mais «ç’a collé» tout de suite! On l’appelle notre bébé miracle. C’est notre première fille, elle a maintenant sept mois et elle est en pleine santé. Je prends la parole aujourd’hui, mais je dois souligner l’accompagnement et le soutien de mon conjoint Alexandre. Il est extraordinaire et on fait une belle équipe.»

La résilience

Comme si la vie n’avait pas été assez dure avec la famille Langlois-Bouillon, elle a dû quitter leur maison en raison d’une infection de moisissure.

Karel Bouillon et son bébé miracle, Lilianne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«L’automne dernier, on a découvert un petit «spot» de moisissure au plafond. L’assureur a rapidement découvert que c’était majeur et il fallait détruire tout l’intérieur. On avait un mois pour tout faire. Mon conjoint a une fois de plus mis la main à la pâte pour que ça se fasse dans les temps. Tout ça avec notre bébé miracle et mes trois gars. L’enjeu monétaire s’ajoutait à tout ça. Oui, on a pleuré, mais on a vécu ça en famille et nous avons fait preuve d’une grande résilience. Malgré tout, on vit chaque jour dans la gratitude d’être en santé.»

Une nouvelle voie

Forte d’une expérience concrète, Karel Bouillon souhaitait transmettre son vécu à d’autres femmes. Elle a acquis des connaissances et certifications, entre autres, en accompagnement à la naissance, en cours prénataux, en massothérapie et assure une présence à l’accouchement.

«J’ai eu la chance de discuter avec une femme qui avait vécu sensiblement la même chose que moi. De pouvoir parler avec elle me faisait un grand bien. Je me suis alors formée et je veux faire la différence pour des gens qui vivent ce défi. J’ai la chance d’être en vie, ça vaut cher à mes yeux et je veux leur offrir la même chance, confie Mme Bouillon qui travaillait aussi comme technicienne en soins infirmiers. La vie a repris son cours et je me permets, le vendredi soir, de m’asseoir avec une petite coupe de vin pour profiter de la vie», conclut-elle.

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