INONDATIONS. Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s’est arrêté à Drummondville samedi après-midi pour constater l’état de la situation des inondations dans le secteur Saint-Nicéphore.
Il était en compagnie du député de Drummond, Martin Champoux. La mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, et le conseiller municipal, Daniel Pelletier, les ont accueillis. Ces derniers leur ont présenté un résumé des événements ainsi que quelques mesures mises en place jusqu’ici.
Originaire de la région, M. Blanchet a décidé de faire un arrêt spontané afin de constater lui-même l’ampleur des dommages.
«Quand j’ai su que je passais dans le coin, je me suis dit qu’il fallait que je m’arrête à Drummondville voir l’état des lieux et discuter avec des gens. J’ai quand même un attachement pour la région», a-t-il dit d’entrée de jeu.
Face à la situation, le chef bloquiste en a profité pour aborder la question des changements climatiques et de leurs conséquences croissantes.
«Ces événements me font inévitablement penser à plusieurs enjeux. Ce ne sont pas directement les changements climatiques qui ont provoqué ces inondations, mais on sait très bien, grâce à la science – pour ceux qui respectent la science – que ce genre de situation va survenir de plus en plus tôt, que ce sera de plus en plus intense et que ça sera de plus en plus fréquent.»
M. Blanchet a également insisté sur les coûts importants engendrés par ces catastrophes naturelles, notamment pour les propriétaires de maisons situées en zone inondable et pour les municipalités qui doivent réparer les infrastructures.
«Ces maisons en zone inondable sont peu ou pas assurables. On compte un peu plus de 100 maisons qui ont subi des dommages ici. Ça représente quelques dizaines de milliers de dollars de dommages pour les propriétaires. À cela s’ajoutent les coûts défrayés par la Ville», a-t-il indiqué en entrevue avec L’Express.
Le politicien a critiqué ceux qui minimisent l’impact des changements climatiques ou qui privilégient les intérêts économiques liés au pétrole au détriment de l’environnement.
«Après ça, on vient nous dire que les changements climatiques n’ont pas d’effet ou qu’il ne faut pas poser de geste, pendant que l’on continue à faire passer du pétrole à travers le Québec, le pétrole étant une cause directe des changements climatiques. Si on compte toutes les villes, toutes les inondations, tous les cas d’embâcles, toutes les maisons endommagées, toutes les infrastructures publiques à réparer, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent, plus que n’importe quelle petite tarification carbone qui, dans le pire des cas, coûte quelques centaines de dollars par année. On a fait faire le calcul, on est dans les milliers de dollars par année de coût par famille à cause des changements climatiques».
Selon lui, il est impératif de prendre des mesures préventives plutôt que de se limiter à la gestion des conséquences.
«On serait tellement plus riches si on avait l’intelligence de prévenir. La prévention est toujours, toujours, toujours beaucoup plus économique. L’étude qu’on a fait faire par l’Institut de recherche en économie contemporaine établit clairement que la prévention coûte beaucoup moins cher que la réparation. Et le déni de la réalité climatique sous prétexte de faire plaisir aux banques de Toronto et au pétrole de l’Ouest est un très mauvais choix pour le Québec. Ça, je ne me gênerai pas pour le dire, puis le répéter», martèle le politicien.

«Ça coûte beaucoup moins cher à chaque famille québécoise de lutter contre les changements climatiques et se retenir d’embarquer dans la rhétorique du pétrole que de payer pour les réparations des dommages causés par les changements climatiques, qui incluent l’immigration internationale, jusqu’aux enjeux pour le système de santé» a insisté le chef du Bloc québécois en guise de conclusion.
Rappelons que lundi, un embâcle s’est formé en amont de la centrale de la Chute-Hemmings entre 3 h et 4 h du matin, ce qui a fait déborder la rivière Saint-François.
«C’est le combiné de la fonte rapide des neiges, des précipitations de pluie, c’est ce qui a causé l’inondation de lundi», avait précisé la mairesse.
Au total, 83 maisons du secteur Saint-Nicéphore ont été touchées; 22 du côté de Saint-Charles.