PATINAGE DE VITESSE. Il y a de la visite olympienne à l’Olympia Yvan-Cournoyer cette fin de semaine.
Dans le cadre des Jeux mondiaux des maîtres de patinage de vitesse sur courte piste, pas moins de 140 athlètes en provenance de 11 pays sont débarqués à Drummondville. Parmi eux, on retrouve le légendaire champion olympique Gaétan Boucher. Celui qui est aujourd’hui âgé de 66 ans est en action chez les 65-69 ans.
Rencontré avant les premières épreuves de qualification, vendredi, Gaétan Boucher a rappelé qu’il est d’abord un spécialiste du patinage de vitesse sur longue piste. La proximité de Drummondville l’a convaincu de rechausser ses patins de courte piste pour la première fois depuis longtemps.
«Je n’ai pas vraiment de repères en courte piste, a-t-il expliqué. Ça fait tellement longtemps que j’en ai fait! J’arrive du longue piste, avec des patins claps. Je n’ai patiné qu’une seule fois en courte piste cette année. C’est un ajustement versus le longue piste.»

«Il faut que je sois capable de tourner avec une bonne vitesse. Ce n’est pas facile en courte piste. J’ai hâte de voir si ma vitesse et ma technique sont au rendez-vous.»
Celui qui a pris part aux Jeux olympiques à quatre reprises entre 1976 et 1988 participera aux épreuves sur les distances de 500 m, 1000 m et 1500 m.
«L’objectif, c’est toujours de gagner, mais avant tout, c’est de faire le mieux possible. Je ne connais personne dans cette catégorie-là. La première course va me donner une meilleure idée sur mes adversaires. Il y en a peut-être des très forts», a affirmé celui qui a été intronisé au Panthéon des sports canadiens en 1984.
«L’important, ce sera de ne pas m’énerver et d’analyser tout le monde, a-t-il ajouté. Sur courte piste, étant donné que c’est un départ en groupe, on n’a pas nécessairement besoin d’être le plus vite. C’est d’être le plus stratégique, de voir les opportunités… et espérer que ça va bien aller.»
Une communauté tissée serrée
Après une pause d’un quart de siècle, Gaétan Boucher a renoué avec la compétition il y a quelques années. Dernièrement, il s’est d’ailleurs rendu en Norvège pour représenter le Canada aux championnats mondiaux des maîtres sur longue piste.
«Physiquement, mon retour a été très difficile. Dans notre tête, on a encore 20 ou 25 ans, mais le corps ne suit pas nécessairement. Ça m’a demandé un ajustement», a-t-il raconté.
«Au début, je me mettais beaucoup de pression, parce que les gens me connaissent, a-t-il poursuivi. Ils savent que j’ai été champion olympique. Je me disais qu’il fallait que je sois bon, mais j’ai compris que ce n’est pas important! Les gens sont juste contents de nous voir patiner. Peu importe qu’on soit premier ou dernier, on entend les gens crier! Il faut que j’apprenne à vivre avec ça. Au-delà de performer, juste de patiner, c’est ce qui compte.»

Dans cet état d’esprit, Gaétan Boucher savoure chaque moment passé avec ses amis sur la glace de l’anneau couvert de Québec, qui porte d’ailleurs son nom.
«La communauté du patinage, c’est extraordinaire! Les gens sont proches les uns des autres. Tout le monde s’encourage. Ça me permet de garder contact avec ce milieu et de faire ce que j’aime le plus», a exprimé celui qui a également un aréna, un boulevard et une école à son nom dans la région de Longueuil.
À leur septième édition, les Jeux mondiaux des maîtres sur courte piste sont tenus pour la première fois au Québec. La compétition regroupe des athlètes de plus 30 ans à plus de 75 ans qui s’affrontent sur plusieurs distances, tant du côté des épreuves individuelles que des relais.
«Ce qui est le fun avec les maîtres, c’est que ce ne sont pas nécessairement des gens qui ont fait du patinage de vitesse quand ils étaient jeunes. Il y a en a beaucoup qui ont commencé à 40, 50 ou même 60 ans. Le principal, c’est de bouger, d’être en forme! Le patin peut permettre ça», a fait valoir Gaétan Boucher.

«Il n’est jamais trop tard pour commencer. Peu importe la performance, on peut patiner juste pour le plaisir. Il s’agit de l’essayer une fois. Si on aime ça, on continue, peu importe si on va vite ou non», a conclu le pionnier du patinage de vitesse au Canada.
En raison de la présence de quelques anciens olympiens et d’athlètes ayant compétitionné sur le circuit de la coupe du monde, les organisateurs des Jeux mondiaux des maîtres s’attendent à ce que plusieurs records soient battus sur la glace de l’Olympia. Les Québécois François Drolet, Mathieu Turcotte et Alain Beaulieu figurent parmi les athlètes à surveiller ce week-end. Le champion olympique Charles Hamelin assume quant à lui le rôle d’ambassadeur de l’événement.
À consulter également : Les Jeux mondiaux des maîtres en images
Des records mondiaux établis à l’Olympia Yvan-Cournoyer
